>> Mad World, Cast of Riverdale.  

   De la tête aux pieds de violents tremblements secouent mon corps encore en veille, j'ai l'impression d'être de glace et que quelqu'un cogne à l'aide d'un marteau mes articulations, mon dos, mes chevilles, mon crâne . Il n'y a pas une cellule de mon organisme qui ne sente cette douleur, chaque coup de poignard succède à un autre . La tête me tourne, ma vue devient floue et après un battement de cils, c'est le noir complet .
                               

  ***
     

     Je me réveille à cause de la lumière aveuglante qu'on me passe devant les yeux . Un médecin ( je suppose) est penché au dessus de moi, et passe sa lampe d'un geste bref sur chacun de mes yeux, en tenant d'un doigt ma paupière . Quand il se rend compte que je suis réveillée, un grand sourire s'affiche sur son visage . Il semble avoir la cinquantaine, compte tenu des endroits grisonnants sur sa chevelure, je remarque également que des rides se forment aux coins de ses yeux lorsqu'il sourit, ce qui lui donne un air plutôt sympathique, cependant ses lunettes lui donnent un air sérieux, presque sévère, je dirais même .
Un masque à oxygène est posé sur mon visage, et m' "aide" à respirer, si on peut dire ça comme ça . À chaque respiration un bruit sec s'échappe du tuyau et une épaisse buée se forme sur mon masque, laissant une trace d'humidité sur mon nez et le contour de ma bouche .
Je reporte mon attention sur le docteur, il est parti poser sa satanée lampe, et, lorsqu'il se retourne et me voit l'observer un autre sourire apparaît sur son visage . Il prend une chaise, et, " roule" jusqu'à moi . Il se positionne de manière à ce que je ne sois pas obligée de bouger ou incliner le visage vers lui . Je le fixe, c'est tout, et s'il croit que je vais prendre la parole, il se trompe . Après mon hurlement de tout à l'heure, ma voix est en veille totale . Finalement après s'être éclairci la voix, c'est lui qui brise le silence :

-Bonjour Nia, commence-t-il de sa voix grave, je suis le docteur Johnson . (Ouais enchantée ) C est moi qui me suis occupé de toi depuis ton arrivée et ...

Il me regarde à travers ses lunettes, et reprend en soufflant :

- Bon sang, Nia, nous sommes heureux de te voir de nouveau parmi nous ! Tu nous as fait terriblement peur ces dernières semaines, nous pensions que ... Enfin, tes parents ne devraient plus tarder .

Ok ... Voilà qui répond à mes questions, apparemment je m'appelle Nia, c' est ça ? A moins que ce ne soit Lia ou Mia, aucune idée, ce n'est pas ce qui m'a tout de suite frappée l'esprit . Ce qui me laisse bouche bée, et je le suis vraiment, mais avec le masque ça doit sûrement passer inaperçu, c'est : " ces dernières semaines ", alors j'ai dormi tout ce temps là ? Combien de semaines ? Combien de temps s'est il écoulé depuis cette nuit là ? J'aimerais tellement crier ses questions à l'homme qui se trouve en face de moi, guettant la moindre réaction de ma part, mais j'en suis incapable, trop épuisée . Et, un autre élément de sa phrase me revient en tête, mes parents arriveront bientôt ... C'est drôle, je ne me souviens plus de leurs visages, j'y arrive pas, remarque mon nom je l'avais oublié . Mais je suis qui bon sang !

- Nia ? Tu vas bien ?

La voix du docteur me ramène brutalement à la réalité . Je hoche la tête, même si je n'ai aucune idée de ce qui vient de sortir de sa bouche .

- Nia, il faut que je sois honnête avec toi .

Il croise les bras sur sa poitrine et prend un air grave . De son index, il remonte ses hideuses lunettes sur son nez, et dans son regard je décèle une lueur de compassion . Je dévie mon regard vers le plafond, redoutant ce que je m'apprête à entendre. Lorsqu'il reprend la parole, je ferme les paupières un instant et souffle un bon coup, même si ceci m'arrache un gémissement . Je grimace et tourne la tête vers lui en rouvrant les yeux .

- Écoute, ce matin, quand l'infirmière de garde est venue me chercher en courant pour m'avertir que tu t'étais enfin réveillée ... C'était un miracle, oui, un miracle parce que malheureusement, nous pensions que ton cas était ...

   Pendant qu'il me livre son discours je remarque plusieurs choses :
1) il ne finit jamais ses phrases, à croire que leurs fins sont susceptibles de me heurter .
2) il me regarde avec une pointe de pitié, comme si ça ne suffisait pas que je sois bloquée dans ce lit, à moitié amnésique, il faut en plus qu' on ait pitié de moi !
Bien . Je souffle, c'est triste à dire, mais la première chose que je ressens après des semaines d'isolement, en présence d'une personne, c'est de l'agacement . Eh oui, il me saoule .  Je détourne le regard un instant, et, quand je le repose sur lui, il s'est arrêté de parler. Il me fixe, à croire qu'il attend une réponse, mais à quoi ? Heureusement, son téléphone sonne avant que la situation ne devienne encore plus embarrassante . Il le sort et me jette un coup d'œil en montrant du doigt son appareil, je hoche la tête en signe d'approbation . Il décroche . Après quelques paroles échangées avec la personne au bout du fil, il raccroche et me sourit . Je lève les yeux au ciel . Encore ce sourire ...

- Nia, j'ai le plaisir de t' annoncer que tes parents arrivent, je vais te laisser avec eux, si tu as besoin d'une infirmière ou de moi, appuie sur ce bouton .
Il se lève et me montre le présumé bouton rouge d'urgence .
    
        La porte se ferme derrière lui, et l'angoisse monte en moi, pour me distraire je repense aux éléments que le docteur m'a révélés. Je m'appelle Nia, maintenant j'en suis sûre et certaine, il l'a répété à plusieurs reprises ou alors il s'est trompé, ce qui me surprendrait à moitié ... Ensuite, j'ai été dans le coma pendant plusieurs semaines, ce qui veut dire que nous devons être en automne, car il y a que ce foutu accident qui peuple ma mémoire ! Et ...

- Nia !

Je me redresse contre la tête du lit en luttant contre la douleur qui m'assaille le dos . Je fixe la  femme qui vient de faire son entrée dans la petite chambre . Il n'y pas de doutes je sais qui elle est . Mon cœur bat plus fort en reconnaissant la femme qui m'a mise au monde . Maman .

     Voilà pour ce deuxième chapitre, j'ai essayé de le faire le plus court possible pour ne pas vous perdre en cours de route ! Mais si vous souhaitez des chapitres plus longs dites le moi en commentaires ! Avis et conseils sont les bienvenus, rendez vous au prochain chapitre de Don't forget how to breathe 😉 .