Chapitre VII : Sauver les sans-factions


Point de vue Éric :

Laur' dort paisiblement, pourtant il va falloir que je la réveille. Je suis rentré très tard cette nuit car Jeanine voulait absolument me voir à propos de sa stratégie contre les Altruistes. Elle a avancé nettement la date d'exécution du projet et cela crée chez moi une angoisse terrible. De plus, l'altercation qu'a eu Laur' avec Max n'est pas passé inaperçu car Jeanine ne s'est pas privée de m'en parler. J'ai du défendre Laur' du mieux que je pouvais mais Jeanine reste tout de même sceptique face aux réactions négatives qu'a Laur' envers l'autorité. Il faut absolument que Laur' se calme car elle est en train de perdre la confiance de Jeanine... Sa vie dépend de cette monstrueuse femme et je crois que Laur' en a conscience mais qu'elle n'en fait qu'à sa tête. Je suis en train de me rendre malade à cause du comportement totalement insolent de Laur'... Je lui en veux tellement de se comporter ainsi, j'ai l'impression que ça l'amuse de jouer avec la mort. Elle ne pense qu'à sa petite personne, ne se rendant pas compte qu'elle m'entraîne avec elle. Je la protège corps et âme et Jeanine trouve que je ne réfléchis pas assez aux significations des actes de la femme que j'aime. Pourtant, je sais très bien que ce que fait Laur' n'a pas franchement d'atteinte direct contre les Érudits. Richard Scott m'a dit que sa fille me rendait aveugle face à la réalité mais je sais qu'il ment. Cet homme ne veut que le mal des êtres qui sont censés l'aimer... Je me méfie de lui et j'en ai peur car il pourrait tout faire basculer. J'espère juste que Jeanine ne se laissera pas avoir par cet abruti... J'ai vu mes parents hier, ils ne m'ont même pas adressé un regard... Comme si j'étais devenu qu'un inconnu pour eux et que je n'avais jamais existé dans leur vie. Ils me font horreur, leur arrogance et leur vanité me donne envie de vomir quand je les vois.

- Tu étais où cette nuit ??

Je n'avais même pas remarqué que Laur' était réveillée, j'étais trop perdu dans mes pensées. Ses cheveux sont en batailles et son regard est encore ensommeillé ce qui me fait légèrement sourire. Elle est tellement ravissante même au réveil. Elle se redresse et vient se coller contre moi tout en déposant un baiser sur mes lèvres.

- Éric... Je t'ai posé une question.

- Humm. Je ne peux pas te dire où j'étais.

Elle me regarde en haussant les sourcils, surprise et énervée par ma réponse.

- Tu étais avec Jeanine c'est ça ?? Je ne veux pas savoir ce que tu faisais mais au moins où tu étais...

- Tu n'as jamais voulu me dire où tu étais passée la nuit où tu es partis avec Quatre... Tu as cru que j'allais te dire où j'étais avec Jeanine ??

Elle se lève dans un geste de colère et repousse ma main qui a tenté de l'agripper pour la ramener vers moi.

- Tu es vraiment con Éric. Ta jalousie est vraiment abusive... Tu comptes me faire payer ça pendant encore longtemps ??

- Je te disais juste ça pour te faire comprendre que tu n'as pas besoin de savoir où j'étais. Maintenant, je dois te parler de quelque chose de plus sérieux...

- Ah ouais ?? Tu veux me parler de l'autre connard de Max c'est ça ??

- Assieds-toi et arrêtes de faire ton insolente, ça m'énerve à un point que tu peux même pas l'imaginer.

Elle n'est pas du tout détendue et vient s'asseoir le plus loin possible de moi, ce qui m'énerve encore plus.

- Tu vas te rendre compte quand que quand tu fais une scène comme celle-ci à Max, c'est moi qui prend ?? Nos deux vies se jouent quand tu pètes des câbles comme ça Laur'... Donc, s'il te plaît, arrêtes de faire ta rebelle.

- Tu comptes me parler comme si je n'étais qu'une vulgaire gamine pendant longtemps ?? Je suis désolé Ric' mais je ne suis pas ton jouet. Tu ne me manipules pas comme tu le souhaites.

Ma colère commence à monter et mes muscles sont tendus... Je ne supporte pas qu'elle me fasse face comme ça. Je me lève et saisis son bras doucement pour la mettre en confiance et surtout pour la calmer.

- Ce que tu ne comprends pas Laur', c'est que Jeanine est en train de perdre confiance en toi... Je ne suis pas apte à te protéger où que tu sois chérie donc je t'en supplie, vas t'excuser auprès de Max et on n'en parle plus. Je te demande juste ça Laur', ravales deux minutes ta fierté à la con.

Elle baisse les yeux tout en rapprochant ses genoux contre son buste.

- Je le fais mais c'est pour nous, pas pour ce connard et encore pour Jeanine. Je ne supporte plus de vivre ici, d'avoir à faire à un abruti comme lui...

- Tu peux tenir deux semaines ??

- C'est vraiment dans deux semaines alors ??

- On a déplacé la date cette nuit mais gardes ça pour toi Laur'. Vas dans le bureau de Max... Je sais que tu vas y arriver.

Elle se lève et s'habille dans la salle de bain. Je l'observe attentivement, son corps me fait rêver et sa taille d'une finesse infini me rendrait dingue. Je suis tombé amoureux avant tout de son caractère, c'est ce côté rebelle qui m'inspire tant d'amour pour elle. C'est bien la seule à avoir le cran de m'affronter et de me provoquer... Je suis quelqu'un d'autre avec elle, je suis quelqu'un de meilleur et je ne la remercierai jamais assez pour ça. Malheureusement, le côté provocateur de Laur' risque d'occasionner sa perte... Je me dois de la rappeler à l'ordre et de la protéger dès que je le peux. Elle met ses chaussures et m'embrasse pour ensuite disparaître derrière la porte qu'elle referme soigneusement. Je m'allonge sur le lit et tente de trouver une solution afin que Laur' ne participe pas à la tuerie qui aura lieu dans deux semaines. Je ne sais pas du tout comment faire sans que ça soit mal pour Laur'... Elle m'en voudra à mort mais je ne peux pas la laisser libre et encore moins sans protection. Je dois trouver une issue face à ce problème.

Point de vue Laur' :

Éric m'a énervé ce matin mais c'est pour mon bien qu'il fait ça... J'ai mal réagit au début de notre discussion mais en même temps, j'ai tellement l'habitude qu'il me rabaisse au statut d'objet que je ne le laisse même pas finir et lui rentre dedans. Je suis un peu impulsive sur ce coup là, mais avec lui, il le faut si on ne veut pas se faire marcher dessus. Je me rend au bureau de Max qui est vide pour le moment. J'attends donc à l'extérieur tout en essayant de préparer des excuses convenable pour Max.

- Qu'est-ce que tu fais là ??

- Je peux vous parler dans votre bureau Max ??

- Oui, vas-y rentres.

Je m'assois en face de lui et croise mes doigts pour tenter de faire baisser le stress qui est en moi.

- Je souhaitais m'excuser pour ce que j'ai dis hier... C'était un peu impulsif de ma part et je n'avais pas à vous parler ainsi.

- Tu es l'un de nos meilleurs leaders Laur', je ne peux que te pardonner. Je suis plus ou moins d'accord avec toi, je devrais être plus sur le terrain mais le problème c'est que ce n'est pas ma place. Vous, les autres leaders êtes censés me rapporter le ressenti que vous avez eu lors de ces missions sur le terrain. Je suis désolé que tu l'aies mal pris mais débrouilles-toi seule Laur'. Tu as les pleins pouvoir sur cette mission. Par contre, ne me parles plus jamais comme tu l'as fais hier. Maintenant, tu peux disposer.

J'ai du mal à cacher ma surprise en entendant de telles paroles. Il doit tenir un minimum à moi pour dire ceci, à moins que ce soit Jeanine qui ait touché deux mots à Max afin qu'il fasse un minimum attention à ce qu'il dit, pour que je mène à terme l'extermination des sans-factions. Je lui dis au revoir et sors de la pièce pour aller manger quelque chose avant de faire passer les premières simulations. Je m'assois avec Zeke, Shauna et Quatre qui prennent leur petit déjeuner dans le silence le plus total.

- Il se passe quoi ?? Il y a eu un mort ??

Ils me regardent tous surpris par ce que je viens de dire, ce qui provoque une certaine incompréhension chez moi. Quatre décide de répondre enfin à mon interrogation.

- L'un des transferts s'est fais agresser cette nuit...

- Qui ??

- Edward... Quelqu'un lui a planté un couteau dans l'oeil, et il a décidé d'abandonner l'initiation en partant. Myra l'a suivis bien évidemment... Tout ce qu'Éric a su me dire c'est que nous n'avons pas à nous mêler de ces tensions entre novices.

- Tu penses savoir qui a agressé Edward ??

- Peter... Edward était le plus fort donc il a voulu s'en débarrasser en le mettant hors d'état de nuire.

- Pfff c'est pitoyable comme comportement. Nous ne sommes pas des animaux ! Je vais en parler à Éric.

- Je te le déconseille fortement car je lui ai dis que tu serais contre le fait qu'aucune mesure ne soit prise vis à vis du coupable. Il m'a dis que si tu ouvrais une fois de plus ta bouche, il ferait en sorte que tu ne l'ouvres plus. Il est pas mal l'homme que tu aimes Laur'... Il te menace en quelque sorte de mort...

- C'était pour te faire chier qu'il disait ça. Maintenant si tu n'es pas content que je sois avec et bien ce n'est pas mon problème. Je ne veux pas entendre parler de votre petite guerre qui ne rime à rien. À tout à l'heure Quatre, je ferai un petit discours pour expliquer aux novices ce qui les attend pour la deuxième phase de l'initiation.

Je me lève un peu énervé par les propos de mon frère. Je vais directement voir Éric pour voir ce qu'il pense de cette agression même si je vais sûrement me faire engueuler. Il doit déjà être sur son lieu de travail, c'est à dire à la salle de contrôle. Je me rend au plus vite là bas mais je ne trouve pas Éric et je vais donc dans la salle de réunion où il y a Jeanine, Richard, Max et Éric. Ils se tournent tous vers moi et Jeanine entreprend son petit discours d'hypocrite.

- Laur' ! Je suis ravie de te voir, j'espère que tu vas bien et que la mission que tu diriges porte ses fruits.

- Euh... Pour le moment on va dire que ça n'avance pas du tout, mais je vais faire en sorte de renforcer mon équipe afin de détecter chaque parcelle de campements de sans-factions dans cette ville. Ils sont... un peu violent. Ils nous surveillent et connaissent leur « territoire » parfaitement ce qui leur laisse une longueur d'avance sur nous. Cependant, vous pouvez compter sur nous pour contrer leurs attaques et trouver leurs lieux de vie.

- Très bien Laur', ton ingéniosité va mener ta mission à terme ! J'en suis sûr.

- Oui... Je ne suis pas venue pour parler de ça. Désolée Jeanine. L'agression qu'a subis Edward sera donc non punis Max ??

- Laur'... On en parlera ce soir, tout les deux.

- C'est pas à toi que je posais ma question Éric...

Il me fusille du regard et laisse la parole à Max.

- Il n'y aura pas de procédure pour administrer une pénalité à celui qui a fais ça Laur'. S'ils ne savent pas se comporter autrement, ce sont leurs problèmes.

- D'accord. Très bien, je voulais juste avoir une réponse à ma question. Merci. Je vais allé m'occuper des simulations des novices, bonne journée à vous tous. À ce soir Éric, je t'aime.

Son regard est noir et il ne répond pas à ma parole d'amour. Enfin, je lui ai dis « je t'aime » pour le provoquer donc je suis contente qu'il ait compris le sens de mes paroles. Richard n'a rien dis du tout et il a même évité mon regard... J'avoue ne pas avoir compris car ce n'est pas du tout son genre. Jeanine et Max n'ajoutent rien à mes dernières paroles. Je sors donc de la pièce et me dirige au plus vite vers les salles de simulations, où les novices sont déjà en train de m'attendre. Quatre se tient devant l'une des deux salles et il patiente le temps que j'explique le système qui va plonger les novices dans un monde de peurs.

- Bonjour à tous ! Vous débutez aujourd'hui la deuxième phase de l'initiation qui consiste donc à évaluer votre courage mental. Vous serez plongés dans une simulation où il vous apparaîtra une de vos peurs. Vous devrez donc affronter cette peur ou la surmonter.

- C'est quoi la différence entre la surmonter et l'affronter ??

- Et bien la différence est que quand tu affrontes une peur, tu te bats contre elle physiquement, tu essayes de t'en sortir. Surmonter une peur est tout simplement faire abstraction de cette phobie qui t'apparaît. En gros, si tu as peur de te noyer, tu fermes les yeux et tu penses à quelques chose d'autre. Ça, c'est surmonter une peur. Bon, vous serez donc évaluer sur le nombre de peurs que vous avez et sur votre temps. Quatre et moi, nous vous ferons passer un par un une simulation. Uriah, suis-moi. Ah ! J'ai oublié de vous dire, vous êtes désormais tous mélangés entre natifs et transferts. Bon courage.

Uriah entre dans la pièce et s'allonge sur le siège qui est au centre.

- Bon, ne t'inquiète pas ça ne fait pas mal. Le sérum de simulation est relié à cet ordinateur comme ça je peux voir ce que tu vois. Détends-toi un peu, ça va aller Uriah.

Il frémit lorsque l'aiguille s'insère dans son cou. J'appuie sur le piston de la seringue afin que la totalité du produit aille dans le corps d'Uriah. Il s'assoupit doucement et je regarde l'écran face à moi où les images commencent à défiler. Il est dans un lit d'hôpital et plusieurs médecins s'affairent autour de lui. L'électrocardiogramme se met à émettre un son strident qui se répète toutes les cinq secondes mais le temps entre les « bips » diminuent violemment et la courbe des battements du cœur d'Uriah change. Les médecins sanglent les membres d'Uriah et ils s'affolent autour de lui. Uriah est en pleurs et il a beau tirer sur ces sangles, ils n'arrivent pas à s'en détacher. Les spécialistes de la médecine disent qu'Uriah va mourir dans très peu de temps. Ils utilisent tout un champ lexical que je ne connais pas ou que très peu. Uriah est tendu mais il ferme les yeux et cesse de bouger et de pleurer. Sa chambre d'hôpital est blanche, son lit est lui aussi d'un blanc pur. Seules les machines apportent d'autres couleurs même si leurs sons sont totalement abrutissants. Uriah se réveille brusquement et se redresse tout en étant affolé.

- Calmes-toi, calmes-toi. Je suis là Uriah, c'est fini.

Je n'ai jamais vu autant de peur dans son regard et cela m'impressionne un peu de sa part. Je prend ses mains et le regarde dans les yeux.

- C'est bon, c'est terminé. Tu as super temps, c'est un très bon début Uriah. J'ai une question importante à te poser avant que tu sortes. Étais-tu conscient lors de la simulation.

Cette question me fait une peur bleue, j'ai peur que la réponse soit positive. En plus, Uriah vient de prendre un air qui me terrifie.

- Je t'ai posé une question Uriah.

- Oui enfin... NON ! Je n'étais pas conscient...

J'hôche la tête et le laisse partir tout en essayant de penser à autre chose qu'au regard terrifié d'Uriah lorsque je l'ai questionné. Je crois qu'il est divergent enfin... je ne sais pas, il n'y a rien qui peut me le prouver à part ce regard qui n'a duré qu'une poignée de secondes. J'appelle Christina qui est la suivante sur ma liste. J'enregistre la performance d'Uriah et je fais installer Christina qui blêmit lorsque l'aiguille pénètre sa peau. Le sérum se déverse dans son corps et elle ferme doucement les yeux. L'écran affiche une Christina habillée en noir et blanc dans un lieu qui ne peut qu'être chez les Sincères. Elle se retrouve enfermé dans une pièce où une fenêtre s'ouvre toute seule. Une nuée d'insectes s'abat sur elle. Je n'entend que ces hurlements incessants et le bourdonnements de ces insectes qui sont en fin de compte : des mites. Son corps, sur le fauteuil est crispé et son visage exprime une peur épouvantable. Elle se débat et tente d'accéder à une porte mais sa peur envers les mites prend le dessus sur elle. Je reste à regarder l'écran une bonne dizaine de minutes et je commence à m'inquiéter, je ne sais pas si je vais devoir arrêter la simulation de force ou si elle va réussir à combattre sa peur. Elle continue d'hurler mais elle a cessé de gesticuler dans tout les sens. Soudain, elle se lève et se rue sur la porte la plus proche et l'ouvre pour sortir de cet essaim de mites. Elle se dresse sur le fauteuil en prenant une bruyante inspiration.

- J'ai cru que tu n'allais jamais en sortir Christina... La peur des mites ?? Je ne m'attendais pas à ça venant de ta part.

- Humm.

Elle a l'air énervé par ce que je viens de dire et cela me fait rire. Oui, je suis un peu sadique sur les bords mais je le vis plutôt bien. Elle sort de la salle sans même m'adresser une parole ni même un signe de tête en guise d'au revoir. Je sauvegarde la simulation de Christina et je fais entrer Stefan qui a l'air extrêmement stressé, ce qui m'inquiète un peu.

- Stefan, va falloir que tu respires un peu parce que là tu vas me faire un malaise avant même d'avoir commencé la simulation !

Il sourit faiblement mais ne me dit rien.

- Aies confiance en toi, ça se passera bien Stefan. Je te le promet. Inspires et expires doucement.

Durant le gonflement et le dégonflement de ces poumons, j'ai injecté le sérum dans son cou. Il ne tarde pas à s'endormir et je fige mon regard sur l'écran qui vient d'afficher la première image. Stefan est sur un immeuble d'au moins quarante mètres de haut mais la caractéristique de ce gratte ciel qui effraie le plus Stefan est le verre. Le vide est sous ses pieds et il ne pourra que passer au dessus de cette peur en franchissant la plaque de métal qui joint l'immeuble à une autre en pierre. Stefan avance lentement tout en tremblant de peur. Il arrive à aller sur l'autre building et il s'agrippe au pilier de celui-ci. Il va falloir qu'il escalade un peu le bâtiment pour atteindre une fenêtre mais en une fraction de seconde, une porte apparaît à côté de lui. Il passe la porte et se réveille à côté de moi, tout transpirant et encore apeuré par ce qu'il vient de vivre. Mon pire cauchemar est en train de se réaliser... L'un de mes novices est divergent.

- Stefan... Cette porte n'était pas là... Comment as-tu fais ??

- Je... Je l'ai fais apparaître...

- C'est pas normal Stefan, quelqu'un de normal ne fait pas ça. Étais-tu conscient lors de cette simulation ?? Et ne me mens pas s'il te plaît...

- ... Oui, j'étais conscient mais je vous supplie... Laissez-moi partir, je veux juste pouvoir survivre.

- Tu es divergent ??

- S'il vous plaît Laur'... Soyez clémente et laissez-moi partir d'ici, vous pourrez révéler ce que je suis aux Audacieux mais laissez...

- Stoppes , arrêtes. Pars d'ici le plus rapidement possible Stefan, je ne vais pas pouvoir te protéger encore très longtemps. Je joue ma vie en te laissant partir donc fais attention et vas dans le secteur Altruiste au niveau des immeubles abandonnés. Des sans-factions t'arrêteront et tu leur diras que tu viens de la part de Laur' Scott et que tu veux voir Evelyn Johnson, ils te conduiront à elle et là tu raconteras ton histoire. Je te retrouve là bas, ce soir.

- Tu es aussi divergente, c'est ça ??

- S'il te plaît, pars et ne reviens jamais ici Stefan. On se revoit ce soir, sois prudent. Ne t'en fais pas pour moi, je m'en sors toujours.

Il part en refermant délicatement la porte derrière lui. Mon cœur est en train de s'emballer et ma peur me fait trembler. J'appuie sur le bouton enregistrer de l'écran de l'ordinateur et cours jusqu'au bureau de Max. J'entre sans toquer car je pense que la situation m'en donne le droit.

- Laur' ?? Tu ne..

-Désolée, mais nous avons un gros problème. Stefan est divergent, il a manipulé la simulation et il m'a avoué qu'il était conscient lors de celle-ci.

- Tu as fais mine que tu ne savais pas ce qu'il était ??

- Oui, il ne se doute de rien.

- Bon, je vais régler ça Laur'. Merci beaucoup, nous devons exterminer cette vermine de divergent. Vas te restaurer Laur'... C'est l'heure de manger et je veux que tu te reposes un peu.

J'acquiesce d'un mouvement de tête et pars en direction de la cafétéria où le monde a envahis les lieux. Je m'assois auprès de Jacob et d'Éthan qui s'interroge sur la mine que j'ai. Je leur explique pour Stefan et je lance sans vraiment trop le vouloir que je l'ai aidé à fuir. Éthan se trouve très mal à l'aise de parler de ça avec Jacob car il ne sait pas que notre frère est au courant de tout dans cette famille. Mon frère le plus vieux avoue donc qu'il est divergent, ce qui crée un soulagement chez Éthan. Maintenant, il sait tout ou presque... (il n'est pas trop au courant que je ne suis pas sa sœur). Jacob me trouve très imprudente mais il adhère au fait qu'être capable de tuer quelqu'un comme soi n'est pas humain. Nous devons nous protéger et protéger les divergents de cette ville car nous ne sommes pas bien différent de tout ces gens, nous sommes normaux... Enfin, pour eux ce n'est pas vraiment le cas... Divergent est égal à danger ! La paix peut être détruite par « nous » les divergents... Il n'y a pas besoin de divergents pour réduire en cendre la paix, les Érudits le font très bien sans nous. Je termine mon plateau et pars chercher un petit groupe de novices qui ont déjà passé leur simulation durant la matinée, pour les emmener s'entraîner au tir à l'arme à feu. Même s'ils savent manier l'arme, je souhaite qu'ils perfectionnent leur tire et je les mène donc sur le toit d'un immeuble où de multiples cibles sont exposés. Peter ne rate à aucun moment son objectif.

- Tu as bien dormis cette nuit Peter ??

- Oui ! Et vous Laur' ??!

- Très bien, tu n'as pas trop eu de pulsions meurtrières ??

Il sait très bien de quoi je parle, je le vois dans son regard. Il esquive la conversation...

- Non, ce n'est pas mon genre ! D'ailleurs avez-vous déjà raté une cible Laur' ??

- Continues de bosser et arrêtes avec tes questions débiles.

Il émet un petit ricanement qui me donne envie de lui coller mon poing dans sa figure. Je vais voir Will, un transfert Érudit qui a beaucoup de mal à manier une arme. Je me demande même comment il a réussit à passer la première phase de l'initiation... Je lui montre comment tenir la mitraillette en la prenant et en tirant trois fois d'affilés. Il me regarde stupéfait par ma performance qui n'a pourtant rien d'extraordinaire. Il place son doigt sur la détente et vise grâce à la lunette.

- Inspire et expire doucement pour ne pas faire bouger l'arme. C'est comme pour le lancer de couteaux Will.

Il tire à deux reprises et atteint le mannequin servant de cible. Je le félicite et lui recommande de viser les parties vitales de l'homme. Il s'exécute et réussit plus de tirs que tout à l'heure. Je vais maintenant voir Marlene qui est avec Tris et toutes les deux tentent de réussir du mieux qu'elles peuvent cette exercice de haute précision. Il faut avoir l'œil et savoir ne pas bouger du tout pour ne pas louper son objectif. C'est aussi un exercice de rapidité car sur le terrain, il faut viser rapidement et appuyer sur la gâchette à plusieurs reprises sans user les munitions. Je saisis l'arme à Marlene et tire cinq fois dans la tête de son mannequin.

- Tu es une arme à toi même Laur'... C'est terrible.

- Vouvoies-moi quand je suis censée être ton supérieur s'il te plaît Marlene... Je perd toute crédibilité quand tu fais ça. Sinon, oui je crois que je suis une arme sans vraiment le désirer.

Elle rigole tout en s'excusant.

- Mais comment tu fais en fait ?? Enfin pour tirer avec autant de précision...

- Le conseil que je peux vous donner c'est de ressentir tout votre corps. Ressentez l'impact qu'à le béton sur votre corps, sur vos pieds. Ressentez chaque force qui a un impact sur vous, que ce soit la gravité, le vent ou autre chose. C'est en ressentant votre corps et en comblant toutes les forces qui s'exercent sur vous que vous réussirez à tout les coups votre tir. Il faut faire qu'un avec l'arme comme si tu n'étais qu'une arme en fait. Ça rejoins ce que tu m'as dis Marlene...

- Oui ! En gros, il faut faire l'arme... et ressentir notre corps.

- Tu as tout compris ! Allez montrez-moi ce que vous savez faire les filles.

Tris brandit sa mitraillette et son mannequin reçoit de nombreuses balles qui arrivent toutes à un but précis, le cœur. Marlene tire aussi avec précision et elle a même tenté et réussi à toucher les mannequins de ses camarades autour d'elle. Uriah la regarde d'un air étonné.

- Tu as faillis me tuer !! Tu es dingue !!

J'éclate de rire face à la mine que tire Uriah.

- Mon pauvre Uriah !

Je m'approche de lui et lui dis à voix basse :

- Tu as faillis mourir deux fois aujourd'hui... Va falloir que tu fasses attention.

Je m'assois sur le muret derrière eux et observe leurs tirs qui commencent un peu à m'ennuyer. Je repense à la peur de mourir qu'a vécu Uriah ce matin, et je me dis qu'il ne savait peut-être même pas qu'il avait autant peur de la mort. Ce que je trouve fascinant c'est que nous n'avons pas conscience de nos peurs mais que la simulation nous fait prendre conscience de nos peurs. Je trouve que ce système nous aide à mieux nous connaître car chaque peur vient de nous. Elle vient souvent d'un souvenir qui nous a traumatisé et ce souvenir dont nous nous souvenons peut-être plus, refait surface grâce à la peur. Je n'ai jamais survécu à une quelconque noyade, pourtant l'ablutophobie fait bel et bien partis de mon paysage des peurs. Je pense que la peur de me noyer vient de mon enfance mais que je ne m'en rappelle tout bonnement pas, mais que mon corps, lui, s'en rappelle de façon sensorielle. Sans les simulations je ne saurai sûrement pas ce qui me fait peur au point de me faire perdre tous mes moyens. Pourtant, je pense que la peur de mourir nous habite tous mais elle a l'air encore plus encré chez Uriah. Si mes hypothèses sont bonnes et qu'il est bien divergent, le fait qu'il est une peur irrémédiable de mourir est totalement normal, car les divergents sont un peu (juste un peu (notez l'ironie)) massacrés. Je me remémore la simulation de Christina qui a été vraiment laborieux... La peur des mites devait être connu par Christina car c'est une peur très répandu, après peut-être qu'elle n'était pas consciente que sa peur des insectes était aussi grande. Pour ma part, je ne savais pas du tout que j'avais le vertige, car je n'ai jamais été réellement confronter au vide. Les seuls grandes hauteurs que j'ai pu atteindre étaient celles de la Ruche ou de notre appartement, qui était pourtant qu'au troisième étages d'un gratte ciel de couleur blanc avec de multiples vitrages transparent et bleu. J'essaye de me remémorer notre appartement qui était pour moi un lieu d'épouvante et de pure violence. Lorsqu'on entrait dans celui-ci, on tombait directement sur la salle à manger et le salon. La cuisine était dans une pièce à droite du salon et nos chambres étaient à gauche de la salle à manger. Je me rappelle du buffet où il y avait de nombreuses photos de famille. Celle que je préférais, avait été prise lorsque j'avais cinq ans, je ressemblais beaucoup à Ryan sauf pour ce qui est des yeux. Les gens croyaient que l'on était jumeaux alors que ce n'était pas du tout le cas. Ces photos de famille laissaient une image parfaite de nous, comme si chacun des membres de notre famille étaient pleinement heureux, ce qui était bien évidemment faux. Les Érudits se focalisent énormément sur les apparences mais ce qu'ils ne comprennent pas c'est qu'elles sont trompeuses, elles ne montrent qu'une part de la réalité. L'Érudit a plein de défaut mais c'est bien celui-ci que je trouve affreux car ils ne se sont même pas rendu compte de ce que nous vivions avec Richard. Leur vanité et leur besoin d'avoir une esthétique irréprochable nous ont condamné mes frères et moi. Et ça, je ne suis pas prête de le pardonner...

- Laur' ?? On peut y aller ??

- ... Ah, oui. Rentrez tous et profitez d'un temps libre bien mérité. Pas d'écart de conduite sinon vous aurez à faire à moi ou même peut-être à Éric ou même à lui et à moi...

Je les suis jusqu'à la cafétéria où je rejoins Quatre qui vient de finir de faire passer les simulations.

- Il t'a pris quoi d'attaquer Éric ce matin ??

- Il t'a menacé... Nan, pour toi c'est totalement normal ??

- Ce qui est drôle avec toi, Quatre, c'est que tu rentres directement dans son jeu sans t'en rendre compte. Il te déteste et il sait parfaitement comment t'énerver...

- Je n'avais pas vu ça comme ça quand il t'a menacé...

- Je le connais mieux que personne Quatre... Fais-moi confiance s'il te plaît.

- Humm... Bref, tu es venu pour me dire autre chose ??

- Oui... Tu as du entendre parler de Stefan aujourd'hui ??

- Bien sûr que oui... Tu l'as fais fuir c'est ça ?? Parce que Max l'a cherché partout cet après-midi.

- Il est hors de question que je tue un divergent Quatre... Puis encore moins lui... Pas Stefan, c'est quelqu'un de bien, qui a envie de réussir. Je l'ai envoyé dans le secteur des sans-factions et je lui ai dis de dire mon nom ainsi que le nom d'Evelyn. Je le rejoins là bas ce soir. Si Éric me cherche, tu peux lui dire que j'avais besoin de respirer et que je suis allé faire un tour en dehors du secteur Audacieux ??

- Tu ne peux pas demander ça à Jacob ou à Éthan ??

- Non, parce que ça sera beaucoup plus crédible de ta part Quatre. Maintenant, je dois te laisser... Il est vingt heures et je devais partir a dix-neuf heures... Tu veux que je passe chez toi pour que tu saches que je suis bien rentrée ce soir ??

- Oui, je veux bien Laur'. Ne rentres pas trop tard non plus...

Je lui donne un baiser sur la joue tout en regardant qu'il n'y ait pas Éric pour éviter une éventuelle crise de nerf de sa part. Je pars vers les chemins de fer pour attendre le train que ne devrait pas trop tarder à arriver. J'ai le cœur qui bat la chamade et mes mains sont moites. Je vais revoir Evelyn, ma mère et j'ai une peur bleue de lui faire face surtout pour ce que j'ai à lui dire mais je ne peux pas me permettre de faire demi tour. Sa vie et la vie de centaines et même de milliers de personnes sont entre mes mains. J'essaye de respirer tranquillement et de penser à autre chose. J'essaye de penser à ma chère Haley qui bouffe tout le temps et qui me fait tellement rire ! Cette fille est d'une perfection, c'est inouïe ! Les phares du train me ramènent à la réalité et je cours le long de celui-ci et attrape la poignée pour me hisser à l'intérieur. Je m'assois et fais en sorte de laisser pendre mes jambes tout en m'accrochant bien à la porte du wagon. Le vent fouette mon visage et mes cheveux volent dans tous les sens. J'aime cette sensation de fraîcheur et de légèreté. Quelques flocons de neige viennent se déposer sur moi, c'est gelé mais je trouve ça apaisant. J'aime quand le paysage est vêtu de ce beau manteau blanc, ça me rappelle les batailles de boules de neige avec mes frères. Éthan détestait la neige et nous nous amusions à lui en mettre dans le cou. C'était tellement amusant de le voir se dandiner à cause de la froideur que lui procurait la neige sur sa peau. Il allait se plaindre à ma mère qui se moquait de lui et l'aider quand même à se venger. Je pense que l'on était plus sadique niveau lancement de boule de neige avec notre mère qu'avec Éthan ! La pauvre... Pourtant, ça l'amusait de faire la gamine avec nous. Je souris en me remémorant ce doux souvenir et je me met debout pour prendre mon élan et sauter. Je glisse sur une plaque de verglas et manque de tomber. Je souffle un grand coup après ma frayeur... Pourtant je ne me serai pas fais grand mal ! Mais bon vous connaissez tous ces deux secondes de crise cardiaque lorsque vous manquez de vous étaler par terre !! Je marche un court moment dans le secteur Altruiste et je m'engouffre dans la pénombre des immeubles délaissés. La neige a déjà laissé une légère pellicule blanche sur le sol, ce qui fait qu'on distingue mes traces de pas. Je n'aime pas trop ça... J'espère que personne ne me suit car si on me cherche on ne va pas trop se prendre la tête pour me retrouver. Je suis au nord du secteur des sans-factions comme m'a dit Quatre mais personne ne vient à moi pour le moment. Le froid me glace les os et je commence à grelotter sur place.

- Ne bouges pas !

Je me fige et tente de ne pas laisser gagner ma curiosité... J'entends deux personnes qui marchent derrière moi. L'un me palpe afin de vérifier que je ne porte pas d'arme et l'autre allume une cigarette tout en me soufflant la fumée dans la figure. Il commence à me gonfler et il va gagner mon poing dans sa gueule lui...

- Je peux savoir ce qu'une petite Audacieuse comme toi fait ici ??

- La petite Audacieuse, elle s'appelle Laur' Scott et tu vas me mener à ma mère au plus vite avant que je te fasse avaler ta putain de cigarette.

Les deux hommes se regardent interloqués par ce que je viens de leur dire.

- Laissez-là les gars ! Je vais l'emmener voir Evelyn, restez à vos postes. Suis-moi Laur'.

Nous marchons quelques minutes sans ne rien dire. Je ne vois pas clairement son visage mais je peux seulement dire qu'il est grand et robuste. Sa carrure me fait penser à celle de Quatre ce qui me rassure pas trop car si je dois me défendre, je vais devoir y aller fort.

- Je m'appelle Mike, je suis proche de ta mère. C'est quelqu'un de bien.

- Ah oui ?? Parce que les gens bien abandonnent leurs gosses maintenant ??

Il ne répond pas à ma question et se contente de me regarder sûrement un peu surpris par mes paroles. Il m'entraîne dans un immeuble où des escaliers descendent dans un sous sol. Une sorte de tunnel a été creusé et je ne distingue pas bien où je vais. Je m'accroche sans trop le vouloir au bras de Mike qui me guide dans l'obscurité la plus totale.

- Tu as des yeux de chats ou ça se passe comment ??!!

- Non, je connais juste les tunnels par cœur Laur'.

- Humm... Je vois et d'ailleurs il n'y a pas un certain Stefan qui est venu ici ??

- Si si, ne t'en fais pas pour lui, il va bien.

Je suis soulagée de savoir que mon cher Stefan aille bien. Je distingue une faible lumière loin de moi, j'accélère car j'ai horreur de ne rien voir... J'atteins une porte que Mike s'empresse d'ouvrir et de refermer. Je suis... Comment dire ?? Impressionner par ce que je vois. Toute une communauté est rassemblée ici et la vie s'y est faite parfaitement. Tout le monde m'observe et je suis un peu déstabilisée par autant de regards tournés vers ma personne. Je suis de très près Mike qui me fait gravir quelques marches qui mènent à un espèce de petit appartement où Evelyn m'attend. Elle se lève et vient me prendre dans ses bras tout en caressant mes cheveux. Je ne la repousse pas et la sers dans mes bras aussi. Elle m'invite à m'asseoir et me donne quelque chose à boire.

- Evelyn... Je ne suis pas venue faire une visite de courtoisie... C'est urgent, vous êtes tous en danger ici...

- Que veux-tu dire en disant que NOUS sommes en danger ??

- Jeanine compte sur moi et elle me met une pression terrible... Je risque ma vie en me la mettant à dos et les factions avaient besoin d'une solution contre tous vos vols, vos agressions ect... Max attendait une réponse de ma part mais Jeanine a proposé le sérum de la mort. Si je lui refusais ça, elle m'aurait prise pour une faible et à la première occasion, elle m'aurait tué. J'ai donc accepté cette solution tout en envoyant des patrouilles chercher où vous vous logez. On dispersera le sérum de la mort qu'aux endroits où on aura détecté votre présence...

- Tu es en train de me dire que tu as programmé notre mort ??

- Par pur instinct de survie Evelyn et si je suis là c'est pour justement vous mettre en garde et sauver le plus de sans-factions possible.

- Maman ??

Une petite fille sort de la pièce d'à côté, ses yeux sont encore baignés de sommeil. Elle doit avoir environ trois ou quatre ans et elle se dirige vers Evelyn. Des larmes ont perlé sur ses joues d'enfant, elle a du faire un cauchemar... Son pyjama blanc avec des petites fleurs roses est tout taché, ce qui me fait beaucoup de peine. Ce n'est pas juste de vivre dans des conditions pareilles quand on voit que les factions vivent dans le luxe le plus total, sans parler des Érudits...

- Tu m'expliques ??

- J'ai rencontré un homme et je suis tombée enceinte de Maddy. Il est décédé, tué par un Audacieux lors d'un pillage de grenier chez les Fraternels.

- Tu te permets d'avoir un enfant alors que tu nous a tous abandonné ??

- Laur'... Ne dis pas ça... Je n'ai pas choisis de tomber enceinte, nous n'avons le luxe d'avoir une contraception, NOUS, les sans-factions.

- Oui... Excuse-moi. Ça me frustre juste de voir que tu es capable de chérir un enfant alors que tu n'as jamais su m'accorder la moindre importance dans ta vie. Tu n'as jamais fais d'efforts...

- C'est vrai qu'abandonner son nourrisson contre son gré, c'est ne pas faire d'efforts... Je n'ai pas été la meilleure mère du monde mais j'aimerai t'y voir, toi, avec un homme qui te bat et qui te viole. Condamnerais-tu tes enfants à vivre un enfer comme celui-ci ??

- Je ne sais pas... Je n'ai pas vécu ce que tu as vécu...

- Voilà. Donc, fais attention à ce que tu dis Laur'. Le passé, on ne le change pas donc il va falloir vivre avec et ne crois pas que je ne regrette pas de t'avoir abandonné car c'est sans doute la pire chose que j'ai pu faire... Mais vivre toute sa vie avec des regrets n'est pas la solution Laur'.

- Je sais...

- Maddy ?? Je te présente Laur', ta grande sœur.

La petite m'approche et vient demander un bisou que je donne volontiers. Elle n'y est pour rien et elle ne mérite pas que je la repousse. Elle ressemble étonnement à Evelyn car ses cheveux sont bruns et ses yeux sont d'un bleu magnifique.

- Je suis contente de t'avoir rencontré Maddy.

- Moi aussi. Maman ?? Je peux rester ??

- Non, tu vas te recoucher et tout de suite.

Maddy soupire et retourne dans sa chambre pour dormir. Je souris à ma mère biologique.

- Elle te ressemble, c'est impressionnant.

- Oui... Bon viens, nous allons dire ce que tu m'as dis aux sans-factions. Nous trouverons une solution en se concertant tous ensemble car je ne prend jamais de décision sans eux et sans leur accord.

- D'accord, allons-y dans ce cas.

Evelyn me mène sur une sorte d'estrade qui surplombe l'espace de vie des sans-factions. L'endroit ressemble à la Fosse des Audacieux avec ses rambardes où les leaders font leurs discours. Mais, le lieu est beaucoup vétuste que chez les Audacieux car des morceaux de roches et de détritus sont au sol, ce qui crée un désordre qui déstabilise mon âme perfectionniste et ordonnée d'Érudite. Ma mère appelle les sans-factions pour qu'ils se rassemblent et qu'ils écoutent ce que j'ai à leur dire.

- Ma fille, Laur' a quelque chose à vous dire. C'est une question de vie ou de mort donc écoutez la bien.

- Vous ne savez peut-être pas mais les Érudits préparent une attaque contre les Altruistes... Les tensions lors des réunions de factions sont donc bien présentes et les Audacieux sont tout simplement les pions des Érudits. Je ne participe pas à ce projet d'extermination de masse qui n'a que pour fonction de calmer la soif de pouvoir des Érudits. Malheureusement, étant un des six leaders Audacieux, Jeanine attend beaucoup de moi et j'ai donc du me plier à ses attentes. Nous avons un problème et c'est vous le problème... Vous causez des vols, des agressions enfin bref... Je ne vais pas citer ce que vous faites pour survivre mais tout ce que je peux vous dire c'est que des mesures ont été prise et je suis à l'origine de ces mesures. Vous vous demandez sûrement pourquoi des patrouilles d'Audacieux s'aventurent dans votre secteur ?? Je vais vous apportez une réponse. Nous devons trouver où vous vous logez pour disperser le sérum de la mort où se trouve vos lieux de vie.

- Meurtrière !!

- Oui et alors ?? N'importe quel Homme tuerait pour survivre et bien moi, je tue pour survivre à une mort qui ne cesse de me guetter. Je suis là pour vous faire part de ce danger mortel et je suis là aussi pour trouver une solution afin que chacun de vous survive à cette attaque invisible mais mortelle.

- On devrait te tuer sur le champ !!

- Allez-y ! Tuez-moi ! Si vous le faites, votre chance de survie sera quasi nulle. Je vous propose une solution à ce problème. Cessez de nous attaquer lorsque l'on patrouille dans votre secteur et cachez vos lieux de vie. Protégez-vous de nous mais tout en évitant de nous foncer dessus à vingt... Vos opérations suicide nous énervent plus et elles ont des répercutions très négatives. Plus d'hommes seront mobilisés et leurs ordres ne seront pas d'épargner les femmes et les enfants mais de tuer chaque sans-faction que l'on croise. Réduisez aussi vos pillages et vos agressions, cela me permettra peut-être de mettre en suspend cette mission qu'est de vous tuer. Si le taux de délinquance baisse, je pourrai peut-être convaincre Jeanine de laisser tomber ce projet.

La foule hurle son désaccord et ma mère se met devant moi et prend la parole.

- C'est comme ça que vous réagissez ??!! Ce que vous n'avez pas compris c'est que notre survie dépend de nous. La solution qu'apporte Laur' est bonne. Ravalez votre fierté et votre haine contre les factions car notre vrai ennemi et bel et bien les Érudits ! Ils manipulent tout le monde et surtout les Audacieux ! Commettre un acte comme celui que fait Laur' est humain. Les Érudits utilisent la peur pour utiliser les Audacieux ! L'instinct de survie nous fait faire des choses affreuses et vous le savez mieux que quiconque donc serrons nous les coudes ! Nous allons augmenter la sécurité et diminuer nos actes de délinquance. Nous avons été très imprudent ces derniers temps et nous sommes en train de le payer ! Donc acceptez ce que ma fille vous propose, sinon nous allons tous mourir et tout les sacrifices que nous avons fais pour construire cet endroit et cette communauté n'auront servis à rien. Il est hors de question que la soif de pouvoir des Érudits ait raison de nous !!

Des acclamations s'élèvent de toutes part et ma mère m'entraîne avec elle dans un petit bureau ou une carte de la ville est affichée.

- Tu sais très bien parlé... Tu tiens sûrement de ton père pour ça.

- Je tiens surtout de toi. Tu as vu comment ils ont accepté ce que tu leur disais ??

- C'est vrai... En tant que leader, nous devons avoir développé une certaine aisance à l'oral.

- Oui... Bon, je vais devoir y aller Evelyn.

- Je ne supporte pas le fait que tu ne m'appelles pas maman...

- Je ne peux pas t'appeler ainsi... Ça serai comme remplacer ma mère, Marie. En fait, ça me donnerai l'impression de la trahir alors que c'est elle ma mère enfin... celle qui m'a élevé quoi.

- Je sais... J'aurai tellement aimé tisser des liens avec toi Laur'... J'aimerai tellement avoir ce lien mère-fille que tu partages avec Marie.

- On peut encore avoir ce lien. Je n'ai pas prévu de mourir demain !

- Encore heureux Laur' !

- Je dois partir Evelyn... Éric va péter un câble si je ne rentre pas cette nuit.

- Je ne sais pas ce que tu trouves de si intéressant chez cet homme. Il est sans coeur et il te fera du mal dès qu'il en aura l'occasion.

- Tu ne le connais pas donc cesses de te fier aux apparences et apprend à connaître les gens avant de les juger. Il m'a sauvé la vie à plusieurs reprises et sans lui, Jeanine m'aurait déjà sûrement tué donc estimes-toi heureuse que je sois tombée sur un homme comme lui. C'est quelqu'un d'attachant, de sensible et je l'aime infiniment... Je te laisse... maman. Au revoir.

Dire ce mot à Evelyn me refroidit car pour moi le mot « maman » a toujours été destiné à Marie... Ça me fait bizarre de l'appeler Marie, car elle a toujours été pour moi « maman ». Une larme coule le long de la joue droite d'Evelyn, ses poings sont serrés comme si elle essayait de retenir sa tristesse. Je l'enlace et pars de cet endroit où la vie s'est faite peu à peu. Ce lieu est la preuve que l'Homme finit toujours par former une communauté quand leurs besoins sont identiques. Ici, le besoin qui rassemble ces personnes est tout simplement le besoin de survivre et c'est ça que je trouve beau chez les sans-factions. Leur lutte pour survivre en fait des hommes bons même si pour subvenir à leurs besoins, il doivent commettre des crimes. Mike me raccompagne jusqu'à la frontière de leur secteur et il m'adresse un léger signe de tête pour me dire au revoir. On a un peu parlé et je trouve que c'est quelqu'un de fort, il a été abandonné par sa mère à sa naissance et une femme sans-faction l'a recueilli et l'a élevé. Il a du se débrouiller la plupart du temps seul, ce que je trouve courageux de sa part. Je prend le train et arrive vers vingt trois heures à l'enceinte Audacieuse. Je préviens Quatre de mon arrivée et repars immédiatement rejoindre celui que j'aime. Il ne dort pas et m'attend patiemment. Il ne me dit rien de spécial et se contente de me prendre dans ses bras et de s'endormir doucement. Son calme m'étonne un peu... Même pas une réflexion sur ma petite sortie !! Il en fait des efforts quand il veut ! Je m'enfonce dans un sommeil profond tout en écoutant ses poumons se gonfler d'air et se dégonfler de ce même air mais déchargé de tout atome d'oxygène. Pfff... Dans quoi me suis-je lancé en proposant mon aide aux sans-factions ?? Ils espèrent tous que je vais leur sauver la vie mais j'ai peur d'échouer à préserver leurs vies qui n'a aucune importance pour Jeanine. Vais-je réussir à leur faire éviter la mort qui les guette ?? Vais-je être une bonne instructrice jusqu'à la fin de l'initiation ?? Est-ce qu'Éric va rester calme comme il l'a fait aujourd'hui ?? Car, il ne m'a tout de même rien dit par rapport à ma provocation de ce matin avec Jeanine... Bref quoi qu'il en soit, il m'aime et je l'aime ! Et ça pour toujours ! Enfin... J'espère !

          Voilà ! Chapitre 7 enfin en ligne et je veux vous expliquer des petites choses. Pour ceux qui ne sont pas d'accord avec ma conception d'affronter et de surmonter une peur qui est sûrement pour vous typiquement divergent. Je m'explique ! Pour moi, quand on est confronter à regarder quelqu'un mourir et qu'on ne peut rien y faire, on surmonte sa peur et on ne peut pas l'affronter. Cela reste une question à méditer quand même mais venez en parler si vous voulez :) Votez et commentez ! Ah!! J'ai rajouté deux personnalités dans le casting pour les personnages de Maddy et de Mike. Aller jeter un coup d'œil ! 

Deuxième précision : J'arrive dans une période de BAC !! Oui, je suis proche de la mort !! Donc je vais désormais poster toutes les deux semaines et bien évidemment le dimanche. Je suis débordée de travail et j'ai 14 oraux de Bac à préparer donc comprenez-moi. J'espère que l'attente des chapitres ne sera pas trop désagréable pour vous et je compte sur votre loyauté pour vous retrouver dans deux semaines pour le chapitre 8. Merci pour votre compréhension ! 

J'ai deux petits cadeaux pour vous les amis ! J'ai fais deux plans d'appartement dont l'appartement des Scott (que je décris vite def' dans le chap' 7) et l'appartement de Laur' et d'Éric (que j'arrête pas de décrire mais que vous n'avez jamais vu). Excusez-moi  pour les problèmes de proportions dont le lit dans l'appart' de Laur' fait la taille de la salle de bain xD Je ne suis pas architecte et j'ai juste fais ça pour que vous puissiez visualiser parfaitement. Les voici !

Bon dimanche les pandas !!!!!!! Je vous aime beaucoup !! Merci pour vos votes et commentaires !

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