Levi ne pouvait pas se soustraire au règlement très longtemps. On vint le voir assez vite, l'obligeant à sortir de la chambre de Céleste pour lui permettre de se reposer. Heureusement pour lui, on ne lui demanda pas ce qu'il faisait là, sûrement la faute de la tête qu'il tirait.
Il avait bien passé une bonne heure dans la pièce, à veiller la noiraude, faisant tourner dans sa tête une seule et même question ; pourquoi Becca avait caché durant quatre ans le fait que la noiraude était toujours en vie.
Si elle lui avait parlé, tout aurait pu être arrangé depuis bien longtemps.
Pestant contre toutes ces cachotteries, le caporal se mit en quête de la vétérane. Il avait au préalable demander aux infirmières de venir le voir lui désormais si elles avaient du nouveau concernant Céleste. Elles n'avaient pas bronché, lui notifiant simplement qu'un jeune soldat avait demandé comment elle allait quelques minutes plus tôt et qu'il serait judicieux qu'il le tienne au courant.
Il n'avait pas répondu. Cette affaire-là, il la laissait pour plus tard.
Sa jambe tirant de moins en moins, sûrement avec l'empressement de retrouver la vétérane, Levi marchait le plus vite possible dans les couloirs. La connaissant, elle devait se trouver avec Hanji, soit au réfectoire, soit dans une des nombreuses chambres mises à disposition pour les soldats. D'ailleurs, il entendait au loin la voix de læ scientifique. Prenant le pari d'y voir aussi celle qu'il cherchait, il marcha en direction du bruit et toqua à une porte qui s'ouvrit sur le visage de læ soldad.
« Levi ? Qu'est-ce que tu fais là ?
— Becca est avec toi ?
— Qu'est-ce que tu me veux ? »
Dans le fond de la pièce, assise en face d'une table, la noiraude avait refermé son livre, sourcil levé. C'était rare que le caporal la demande.
Levi entra dans la chambre et marcha jusqu'à Becca, ignorant Hanji qui lui demandait à nouveau pourquoi il était là. Feignait-elle l'indifférence ? L'innocence ? Il se demanda si c'était une bonne idée de mettre tout de suite les pieds dans le plat, alors qu'elle avait encore une fois perdu toute son escouade et que Hanji était là. Était-iel au courant, d'ailleurs ? Devant l'air un peu trop grave de Levi, Becca soupira.
« Hanji, tu peux nous laisser deux minutes ? Je crois que le format de poche veut me parler.
— Vous ne me mettez même pas dans la confidence ? Je vais finir par me vexer Becky.
— S'il te plaît. Je te raconterai tout après, je te le promets. »
Dans un soupir de lassitude, iel sortit de la chambre, après avoir déclaré qu'iel saura bien assez tôt ce qu'ils traficotaient tous les deux. Quand la porte se ferma, il eut un silence de plomb, bien vite remplacé par le caporal qui tira une chaise et s'y installa. Becca, elle, toisait Levi, attendant qu'il s'énerve. Elle avait bien compris pourquoi il était dans cet état là et pestait intérieurement, consciente de la dispute qui allait suivre. Qu'il essaye, tiens !, elle viendra le mordre. Assise en face de lui, bras croisés sur la poitrine, elle le fixait. Quand diable allait-il la menacer de lui briser les jambes si elle ne disait pas tout ce qu'elle savait ?
« Tu aurais dû me le dire. »
Maintenant.
« Pourquoi ?
— Parce que tu n'avais pas à tout garder pour toi. »
Il marquait un point. Enfin, un tout petit. Il ne savait pas grand-chose et encore moins ce qu'il se passait actuellement. Et Becca n'était pas du genre à tout dire comme ça ; en plus de furieusement ressembler à Céleste, elle avait le même caractère de merde qu'elle.
« Au moins, j'ai pu entendre un bout de sa version. »
Les yeux de la vétérane s'ouvrirent. Elle n'avait pas compris qu'il était directement allé la voir ? Ou elle ne se doutait pas qu'elle s'était réveillée un temps ? Au moins, cela eu pour effet que la jeune femme se redresse.
Que savait-il ? Que lui avait-elle dit ? Avait-elle tout raconté ? Non. Son amie en était incapable, à l'heure actuelle. Elle s'était sûrement dégonflée, avait lâché quelques brides de paroles çà et là, incompréhensibles pour Levi.
« Elle m'avait demandé de ne rien te dire.
— Et tu lui as obéi comme ça ? Sans rechigner ?
— Ma loyauté n'est pas tournée envers toi. »
Becca n'avait pas offert son cœur à l'humanité et elle l'avait toujours assumé. Elle se battait pour sa liberté, pour ce qui lui semblait juste. Peut-être aussi pour découvrir le monde. Et protéger Céleste, s'assurer de sa bonne santé, de sa tranquillité de conscience, c'était plus important que les sentiments du caporal. Pourtant, elle n'aimait pas le mettre mal, lui faire subir ça. Il ne le méritait pas. Seulement, rien n'était plus important que la noiraude. Levi passa ses mains sur son visage, frottant ses yeux avec force.
« Becca.
— Tu aurais prévenu Cassandre, tu lui aurais dit qu'elle était en vie ! Et jamais elle n'aurait pu revenir au Bataillon, tu le sais très bien !
— Et qu'est-ce que ça peut bien faire ? Elle a passé quatre putain d'années loin de tout, va savoir où, à se répéter qu'elle aurait mieux faire de mourir.
— Car sinon elle aurait dû rentrer chez elle et tu sais très bien ce que ça aurait voulu dire ! Quoi, tu aurais préféré ça ?
— J'aurai préféré la savoir vivante. S'il avait fallu, je n'aurais jamais rien dit à son frère.
— Ne me mens pas, Levi, tu es aussi faible face aux Fosten que Hanji face à ses découvertes scientifiques. Tu aurais fini par le lui avouer. Et je m'en fous que ça ait été une bonne idée ou non ! Tout ce qui m'importait à ce moment-là et m'importe toujours, c'était de savoir où elle voulait être, même si ça blessait tout le monde ! Tu crois vraiment que ça m'a pas profondément énervé de promettre de ne rien te dire ? De rencontrer Cassandre plusieurs fois durant ces quatre années sans pouvoir lui dire que sa sœur était vivante ?
— Tu aurais pu tout régler en quelques minutes. Tu penses sérieusement qu'on l'aurait ramené chez elle ? Tu sais très bien qu'on aurait trouvé un endroit où la cacher.
— Tu ne sais pas ce que ça fait de se rendre compte que la personne à qui tu tiens le plus est en réalité vivante et veut quand même mourir.
— Non, tu m'en as retiré ce droit en gardant tout ça rien que pour toi. »
Becca ferma sa bouche, sciée. Parlait-il sérieusement ? Ou le faisait-il seulement pour la culpabiliser ? Non. Ce n'était pas son genre. S'il ne voulait pas mentir trop longtemps, pourquoi lâcherait-il de telles paroles. Alors il disait la vérité ? Oh, ça ne l'étonnait pas. Après tout, jamais Levi n'avait caché être proche de Céleste, tenir parfois un peu trop à elle. Même s'il n'avait pas hésité à briser tous ses espoirs.
« Tu es vraiment conne putain, à quoi est-ce que tu pensais.
— Je n'ai pas besoin d'entendre tes lamentations. Si je devais le refaire, je le referais. Que tu tiennes à elle ou non, tu ne pourras jamais saisir à quel point Céleste avait besoin de ça. »
En réalité, Levi doutait surtout de l'utilité de tout cela. Becca pouvait peut-être avoir raison, mais il s'en moquait. Elle n'aurait jamais dû cacher tout ça, même si elle croyait que c'était la seule solution.
« Comment ça Céleste est en vie ?
— Bon sang Hanji tu sais pas toquer ? »
Debout, la porte grande ouverte, læ scientifique regardait avec des yeux rond les deux soldats. Iel attendait une réponse, les poings posées sur les hanches, droid comme un i. Lequel des deux allaient répondre ? Finalement, Hanji vint poser sa main sur l'épaule de son amie, haussant les siennes par la même occasion. Levi leva un sourcil, tiqua presque. Sérieusement ? Iel ne s'énervait pas ? Ne demandait pas d'autres explications ? Par quelle magie ?
« Si tu as décidé de ne rien nous dire pendant tout ce temps, c'est que tu avais tes raisons, non ?
— C'est ce que j'essaye de faire comprendre au format de poche. Mais il est bouché. »
Iel se tourna alors vers Levi, curieuxe de savoir ce qu'il en pensait. Iel n'avait pas entendu le soldat exprimer ses pensées, seulement peut-être son agacement. Avait-il au moins un quelconque avis ?
« Non Hanji, je ne te dirai rien.
— Je sais. »
C'était justifié, à ses yeux. Levi soupira bruyamment, avouant sa défaite par la même occasion. Il n'allait pas réussir à avoir gain de cause aujourd'hui et était de toute manière trop fatigué pour s'acharner.
« Allez, la journée a été mouvementée, on va se reposer. Levi, Becca, je vous aime beaucoup mais je vais définitivement vous laisser.
— Et j'imagine que la gamine veut lire son livre en paix donc je vais partir aussi.
— C'est ça, à tout à l'heure, oubliez pas de m'apporter de quoi grignoter ce soir.
— Tu auras les restes. »
Becca hésita à lancer son livre dans le visage du caporal mais n'avait aucunement la motivation de se lever après pour aller le chercher. Alors elle se contenta de soupirer, alors qu'il suivait Hanji hors de la pièce. D'ailleurs, dès qu'ils furent dans le couloir, Levi partit de son côté, allant là où demeurait sa propre chambre. Il ne comptait pas dormir mais il avait bien le droit de se reposer quelques minutes.
« Avec toutes ces conneries je n'arrive même pas à me concentrer. »
La vétérane s'était bien vite lassée du livre sous ses yeux et tournait désormais en rond dans sa chambre. Que faire, quoi faire ? À cause de tout ce qu'il s'était passé, elle en avait oublié les événements de la veille.
Mais maintenant, c'était le moment. Becca se laissa tomber sur son lit, les mains sur le visage. Encore une fois, elle avait été profondément inutile et avait perdu son escouade en quelques heures. Et dire qu'elle avait promis à Nanaba d'aller boire un verre le lendemain pour parler de Mike. C'était tellement ridicule qu'elle eut envie d'en rire.
Tous ces efforts pour finir comme ça.
Quelque part, au fond d'elle-même, elle n'était pas tant étonnée que ça. Seulement triste d'avoir perdu ses amis. Dévastée ? Elle n'avait pas eu le temps d'y penser, tout s'emballait dans sa tête. Ou tout était vide, elle n'en savait trop rien. Son corps était encore tout engourdi de la veille et elle n'était plus trop consciente de ce qu'il se passait autour d'elle. En réalité, elle l'était peut-être trop. Au fond d'elle-même, elle aurait aimé pouvoir tout dire à Levi, au moins ce qu'elle savait. Ça aurait soulagé cette partie-là de sa conscience. Enfin, les faits étaient là et elle ne pouvait plus rien faire à part avancer.
Quand son ventre gronda famine au bout de plusieurs heures, elle se força à sortir de ce qui lui servait de chambre pour trouver de quoi manger. Peut-être que quelqu'un lui avait gardé des restes mais elle savait qu'on ne viendrait pas les lui livrer.
Becca marcha dans un couloir plongé dans le noir, se plaignant du mauvais éclairage malgré la nuit noire. Il n'y avait plus personne dans le coin, tient. Ils devaient soit être dans ce qui servait de réfectoire, ou déjà endormi.
« Taupe ?
— Rat ? »
Là, dans un coin, se tenant tremblante contre un mur, Céleste regardait avec soulagement Becca.
« Qu'est-ce que tu branles là ? Non, ne réponds pas, je sais. »
La noiraude arriva à sa hauteur, passa un bras dans son dos et se transforma automatiquement en béquille improvisée. La maligne s'était enfuie de sa chambre plongée dans le noir, elle le savait parfaitement. Tremblante contre elle, la plus âgée murmura quelque chose qui fit hocher la tête de Becca, de haut en bas.
« Je te ramène dans ta chambre, je cours chercher à manger et on en parle, d'accord ? »
Et les deux noiraudes se mirent à prendre un nouveau chemin dans le couloir, malgré le ventre grondant de la plus jeune.
becca elle en a rien à faire et ça, ça m'épate ; madame, vous avez encore perdu une escouade, faîtes semblant d'être triste au moins ; nan je déc, ça arrivera quand ça sera le moment ; pour l'heure, il faut se concentrer sur la bagarre avec levi ;
trouvez-vous une amie aussi fidèle que becca
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