Chapitre 10 : Nuit agitée.
Après ma discussion avec Gakui-san, le reste de la journée est passé rapidement. J'ai croisé Taiwa-san, Shoyo-san et Yamada-san ensembles dans la bibliothèque, le premier dessinant en parlant avec les deux autres. Plus tard, c'est Monimono-san et Fûpu-san que j'ai croisé en cuisine, le Barman montrant au basketteur quelques cocktails comme il me l'avait expliqué.
J'ai également croisé Tsuta-san et Wakeshima-san qui semblaient se disputer. Enfin, Wakeshima-san avait plus l'air de s'énerver sur Tsuta-san qui faisait semblant d'écouter en silence pour être honnête. Et ça ne m'a pas surprise de voir Bôkyaku-san écoutant tout ça avec un sourire amusé aux lèvres.
Je sais que je ne devrais pas le juger ainsi sans même le connaître, mais j'ai un très mauvais pressentiment à son sujet. J'ignore pourquoi, je ne me sens simplement pas à l'aise avec lui, très loin de là même. Avec en plus ses paroles au réfectoire... Qu'est ce qu'il voulait dire par "Je le referais autant de fois que nécessaire" ?
Je rentre dans ma chambre en soupirant, mieux vaut ne pas se poser trop de questions. Ce n'est qu'un moyen de commencer à être paranoïaque et à se méfier de tout le monde et je n'ai pas besoin de me méfier encore plus.
Je me dirige dans la salle de bain de ma chambre et prend une douche rapide et froide pour chasser mes pensées. Ce soir, c'est Hiroko-san qui surveille les dortoirs et demain se sera Wakeshima-san... J'espère simplement que ces deux là ne feront rien pour se nuire, le courant semble passer très mal entre eux.
Je sors de la salle de bain avec des vêtements propres après m'être coiffée un peu. Et comme toujours, malgré tous mes efforts une mèche rebelle se dresse sur ma tête, cette même mèche qui sort de mon chapeau sans que je ne m'explique comment.
Je m'allonge sur mon lit et contemple mon plafond, pensant à tout à rien, que se soit mes parents ou mes camarades de Hope's Peak. Je me demande s'ils voient cette tuerie ? Si oui, alors des troupes sont sûrement en train de nous chercher. Peut-être même que nous serons sauvés avant qu'un meurtre n'ait lieu...?
Non, je ne dois pas me mettre à rêver. Nous sommes en pleine mer, ce n'est pas si simple à localiser. En deux jours, c'est impossible, il est totalement possible que quelqu'un tente quelque chose cette nuit même.
Je me glisse sous mes draps en jouant avec ma mèche rebelle, comme à chaque fois que je suis stressée. Quelqu'un pourrait tuer cette nuit. Mais qui ? Qui pourrait tenter quelque chose cette nuit ?
Avant que je ne m'en rende compte, je m'endors, mais que sur une oreille. Et c'est sans doute ce qui m'a sauvée. J'entends un bruit qui me réveille.
Des bruits plutôt. Et quand j'ouvre les yeux...
Je me redresse immédiatement, esquivant un coup de couteau de mon agresseur qui se plante dans le moelleux du matelas. Je n'ai pas le temps de respirer qu'il attaque de nouveau, et je n'ai pour me protéger que mon bras droit.
J'ai mal. J'ai affreusement mal alors que la lame déchire ma chair. Mais une fois le couteau enlevé, je cours vers le refuge le plus proche : la salle de bain.
Je me colle à la porte pour l'empêcher de rentrer et de me poignarder en plein ventre. Hors de question que je devienne la première victime ! Je serre contre moi mon bras, ça saigne énormément. J'espère que rien de grave n'a été touché...
Les coups de mon agresseur contre la porte se font de plus en plus insistants mais faibles... Je n'ai pas pu voir son visage, juste distinguer sa silhouette. Et impossible de reconnaître sa voix avec le boucan des coups contre la porte. Bon sang, quelle heure est-il ? Hiroko-san n'a rien vu ? Ou alors c'est elle mon agresseur ? Bon sang, qu'est ce que je suis censée faire, impossible de sortir et je n'ai rien pour me défendre.
Je serre les dents. Ça va se jouer sur la résistance de cette porte...? Quelle blague.
Les coups s'enchaînent, comme les cris de rages de l'autre. Je crois que je peux entendre le couteau s'enfoncer dans le bois, je n'en suis pas sûre. Qu'est ce que je dois faire ? Je ne peux pas mourir maintenant, mais hors de question de m'en prendre à iel. Je ne connais pas sa force exacte et je pourrais bien signer mon arrêt de mort comme une idiote.
Je reste donc là, accroupie face à la porte qui se fait matraquer de coups par un ennemi non-identifié pour ce qui me semble être des heures. Chaque coup plus puissant que le précédent, chaque coup de couteau s'enfonçant plus fort dans le bois alors que la douleur partant de mon avant-bras me rappelle que cela ne fait que me rapprocher de la mort.
Puis, sans explication, le silence total.
Plus de coups, plus de cris énervés, plus de force contre mon dos, juste un silence presque surnaturel.
Je souffle de soulagement en restant contre la porte, attendant quelques minutes de plus pour être sûre d'être complètement seule avant de ressortir. Mon bras me fait toujours mal, je l'enroule dans ma chemise pour couper l'hémorragie.
À quoi iel ressemblait ? Je peux peut-être me faire une idée de mon agresseur de cette manière.
Déjà, iel était plus grand.e que moi, bien plus. Ce n'est certes pas compliqué, mais ça retire quelques personnes des possibilités. Ça élimine Gakui-san, Seishin-san, Yamada-san, Taiwa-san, Nise-san et Shoyo-san.
Ensuite... Pas très fort, le couteau n'est pas allé très loin dans mon bras même si ça fait affreusement mal. Vu les carrures de chacuns, Fûpu-san, Tsuta-san, Nadeshiko-san ou Bôkyaku-san sont à éliminés.
Mais impossible d'être sûre pour le reste. Une fille ou un garçon aurait aussi bien pu s'en prendre à moi pendant la nuit... Et la seule manière de savoir si quelqu'un est sorti pendant la nuit, c'est de demander à Hiroko-san. Mais elle pourrait très bien être celle qui m'a agressée également, rien ne m'indique le contraire...
Je dois commencer par aller voir Gakui-san. Mais est-ce que je dois lui mentir sur la source de ma blessure ? Ça me semble une mauvaise idée et je n'aurai pas de prétexte, ce n'est pas tous les jours qu'on se blesse par accident au bras.
Le sang arrête rapidement de couler au final, et je peux regarder ma plaie. Elle n'est pas très profonde heureusement, et on dirait qu'aucune veine ou artère n'a été touchée.
Je soupire en cherchant une chemise propre dans le placard. Je garde un morceau de l'autre chemise sur ma plaie et sort de la chambre, sur mes gardes.
L'horaire de jour est loin d'être sonné, mais je vais devoir aller trouver la médecin moi même. Hiroko-san est toujours là, dos au couloir, l'air perdue dans ses pensées. J'espère que Gakui-san ne dort pas ou n'est pas sortie de sa chambre.
Je toque discrètement et je vois rapidement le visage à moitié caché de la médecin. Elle me fait signe de rentrer d'un air intrigué. En même temps, comment ne pas être intriguée par l'apparition en pleine nuit de quelqu'un ?
Elle ferme la porte derrière moi alors que j'observe la chambre. Elle ressemble énormément à la mienne si ce n'est pour plusieurs feuilles volantes un peu partout dans la pièce. Elle se tourne rapidement vers moi.
«Qu'est ce que tu me veux ? Dépêche, j'ai pas envie que quelqu'un te voit ici et qu'on s'fasse des idées.
- J'aurai besoin de votre aide.» je remonte ma manche et elle retient un hoquet de surprise «On m'a attaquée il y a un instant et j'ai besoin de soins de votre part.
- Bordel de... Je reviens, assieds toi sur le lit.»
Elle court à sa salle de bain et j'obéis, serrant les dents. Ça me fait toujours affreusement mal... Elle revient avec Une petite trousse de soin, et en sort immédiatement du coton et du désinfectant.
«Tu sais qui a fait ça ?
- Non. J'ai des suspects mais rien de concret.
- J'vois. La grande perche qui surveille le dortoir est la mieux placée nan ? En plus on a reçu le mobile aujourd'hui.
- Je préfère ne pas porter de jugement hâtif, mais vous avez raison. Je vous conseille par ailleurs de faire attention, on pourrait s'en prendre à vous.
- T'inquiète, t'inquiète. J'sais me défendre, c'est pas ça qui va me tuer.
- Faites tout de même attention.
- S'tu veux.» elle sourit en coin en faisant un bandage autour de mon bras «Mais bref. Tu veux rester ici pour la nuit ? Après avoir été attaquée ça serait logique de ne pas vouloir rester seule.
- Je... Vous remercie de votre proposition et accepte avec plaisir. Dites moi simplement où dormir.
- Prends le lit, je comptais pas dormir de toute manière. Enfin, pas dans l'immédiat quoi.»
Elle se lève et ramène dans la salle de bain la trousse, avant de me sourire en ressortant.
«J'vais te protéger, okay ?» elle rigole en jouant avec un stylo une fois assise à son bureau «Donc dors bien, je te réveillerai si jamais tu loupes le p'tit dej.
- Je vous remercie.»
Je m'allonge sur le lit et tourne ma tête vers elle. Je ne peux pas m'empêcher de rester un peu méfiante, même si je suis allée vers elle. Mais je suppose que si elle me voulait du mal elle m'aurait déjà attaquée...
Dans un léger soupir, je ferme les yeux et m'endors lentement, les remarques de Gakui-san sur son travail interrompant parfois le silence de la pièce.
***
Un chapitre fort en émotions pas vrai ? X)
J'ai pas d'idées de conclusion alors... DISPARITION NINJA !
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