-CA M'ENERVE !!

Je sursautai, surprise par l'énervement de ChanYeol. Je me levai de mon siège, quittant mon bureau, et rejoignis mon ami qui avait visiblement besoin d'aide.

-Qu'est-ce qui ne va pas, mon chou ?

-J'arrive pas à... mon chou ?

-Je t'ai toujours appelé comme ça, pourquoi tu ne le remarques que maintenant ? rigolai-je.

-Ca fait bizarre de t'entendre dire ça alors que tu es en couple.

-Alors profite-en, idiot, souffla KyungSoo sans lever les yeux de son écran.

Je ris sous cape avant de reporter mon attention sur le problème de ChanYeol. Il avait juste un petit problème sur son traitement de texte, qui ne dura pas très longtemps grâce à la petite manip' que j'effectuais pour que tout rentre dans l'ordre. C'est à ce moment que BaekHyun entra dans le bureau, un sourire resplendissant aux lèvres.

-C'est bon ! Les travaux de la maison de JunMyeon sont terminés. Ce soir-même aura lieu la crémaillère pour fêter cet événement et nous y sommes invités.

Nous ne cachions pas notre joie d'avoir accompli un projet en plus qui sera classé dans notre historique professionnel. Nous descendîmes alors à la cafétéria pour prendre un bon café, car fallait quand même prendre une pause. Arrivés en ce lieu embaumé de multiples boissons chaudes et de viennoiseries, j'aperçus YiXing dans un coin reculé de l'endroit où nous nous trouvions. Je le rejoignis et le saluai chaleureusement par un backhug.

-Oooh Claire, comment ça va ?

-Ca va très bien et toi ?

-Super. Ta journée ?

-Elle se déroule à merveille. Et la tienne ?

-De même.

Nous discutions ensemble avant que les garçons n'arrivent avec nos commandes. Il m'avait commandé un cappuccino comme je l'aime, que je savourais avec délice. Qu'est-ce qu'il était bon !

-Qu'est-ce qui t'amène ici, déjà ?

-Claire, réfléchis un peu ! Si j'ai été prévenu de la crémaillère c'est grâce à YiXing qui était présent dans le bureau du patron quand je suis allé voir ce dernier.

-Aaaaah bah oui.

Je me cachai le visage à l'aide de mon maigre gobelet avant d'enfourner un croissant que je dévorais comme une affamé. Ces temps-ci, je ne mangeais plus le matin. En retard à cause de quelqu'un qui s'appelle Kim JunMyeon. Monsieur ne veut pas me lâcher alors que je dois aller au travail, je n'ai pas autant d'horaires souples que lui alors j'ai quelques obligations qui doivent bien laisser de côté quelques câlins matinaux. Même si je devais le faire à contrecœur.

-Et JunMyeon, il va comment ? demanda KyungSoo.

-Il est toujours dans son lit à l'heure qu'il est. Il ne se lève que si Claire l'embrasse sur le front.

Là, c'est bon, j'étais bien rouge. Je baissai la tête en étouffant un petit rire tandis que les autres riaient fortement. ChanYeol me tapa chaleureusement dans le dos, me faisant relever le visage vers mes amis.

-Ouais bah j'avais pas mis mon réveil et j'ai oublié.

-T'as bien un petit moment pour aller le voir, non ?

-YiXing ! Le temps de faire l'aller-retour c'est déjà exagéré.

-Allez.

Je me tournai vers BaekHyun qui m'adressait un petit regard amusé, ainsi qu'un sourire en coin. Les trois autres en firent autant, me faisant soupirer. Ces gosses, je vous jure. Pas un pour en rattraper l'autre.

-Bon, j'y vais.

Je me levai et bus le reste de ma boisson sous les applaudissements de mes amis. Je pris une pause à la Usain Bolt avant d'aller mettre mon gobelet à la poubelle et sortir de la cafétéria. Je sortis sur le parking tout en sortant la clef de ma voiture de mon sac. J'entrai à l'intérieur de mon véhicule et démarrai une fois bien attachée.

J'arrivai en quinze minutes chez JunMyeon, qui était mon second chez moi aussi. Cela faisait maintenant trois mois que nous étions ensemble, ça passait vite ! Mais nous étions heureux, comblés, amoureux. JunMyeon s'était bien repris et venait même faire un footing avec moi le samedi matin, tandis que je l'aidais dans son travail l'après-midi quand j'étais libre. Nous cherchions toujours à profiter pleinement de nos moments à deux, comme si chacun d'entre nous avait peur que cela ne s'arrête trop vite.

Je rentrai dans la maison dont la porte n'était pas fermée à clef. Petit oubli de YiXing selon moi. J'enlevai mes chaussures et montai à l'étage silencieusement, tenant à faire la surprise à mon petit ange. Mais celui-ci n'était pas seul apparemment. J'entendais des bribes de voix dans la chambre. Je poussai la porte doucement et l'aperçus toujours sous la couette mais assis tout de même. Il fixait droit devant lui et hochait la tête à quelques moments, avant de répliquer.

-Je comprend. Mais ne t'inquiète pas, elle y pense de moins en moins. Elle parle de toi des fois, mais ça se fait plus rare.

Il attendit encore un instant, renouvelant ses hochements de tête avant de sourire.

-Mais non elle ne t'en veux pas. Ca fait un bail que cette histoire est passée, et tu sais autant que moi qu'elle n'est pas comme ça. Oui elle est rancunière mais très peu envers les personnes qu'elle aime. Ah bon ? Peut-être qu'elle cache sa rancœur, je suis d'accord avec toi, mais elle ne va pas l'utiliser à des fins de chantages, tu vois.

Quelques secondes plus tard, il se mit à rire.

-T'es pas sérieux ! Claire n'utiliserait pas du chantage pour assouvir ses fantasmes.

Je voulus me redresser mais je cognai ma tête à la poignée comme une conne. La porte s'ouvrit et quand je relevai la tête, je croisai le regard de JunMyeon... avant celui de LuHan.

-Tu... es là depuis combien de temps ? me demanda JunMyeon.

-Je viens d'arriver.

Je me redressai mais n'osai pas quitter ma place pour autant. J'entrai quand même dans la chambre et fermai la porte avant de m'y adosser contre elle.

-Vous avez l'air de bien vous connaître, dites-moi.

Ils baissèrent tous les deux la tête, même si JunMyeon ne pouvait pas voir LuHan. Ce dernier écrivait sur un tableau blanc avec un feutre, le moyen qu'il employait pour communiquer avec mon compagnon.

-Ca fait seulement une semaine que LuHan et moi nous sommes rapprochés. Il voulait prendre de tes nouvelles.

-Pourquoi ne l'a-t-il pas fait lui-même au lieu de disparaître comme ça ?

-Je vais t'...

-Comprend-le un petit peu !

JunMyeon se leva et vint à ma rencontre, posant doucement ses mains sur mes hanches.

-Il s'en veut toujours pour le mal qu'il a causé dans ta vie.

-C'est du passé, murmurai-je en détournant la tête.

-Peut-être mais ce que je trouve super c'est qu'il est venu s'excuser en personne, si je puis dire vu son état fantomatique, pour le désordonnément qu'il avait causé de mon côté.

Je relevai les yeux vers JunMyeon puis jetai un regard par-dessus son épaule pour croiser ceux de LuHan. Il souriait tristement, alors je quittai les bras de JunMyeon pour m'approcher de lui.

-J'ai tout oublié, je t'assure. Mais je voudrais encore te voir près de moi. S'il te plaît, LuHan... ne me fuis pas à cause de ce que tu as pu faire. Tu es pardonné, reviens près de moi. Tu es mon meilleur ami.

Une larme coula doucement sur ma joue, surprenant mon vis-à-vis. Il posa sa main sur ma joue et l'essuya du bout du pouce, qui ne fut qu'un souffle qui me fit clore les yeux. Quand je les rouvris, LuHan n'était plus là. Il avait juste inscrit "merci" en coup de vent sur le tableau. JunMyeon vint m'enlacer par derrière et m'embrassa la nuque.

-Il est adorable.

-Oui. Beaucoup. Je suis contente que vous ayez fait connaissance comme ça, j'ai l'impression ça brise un peu la tension qu'il y aurait pu avoir.

-C'est vrai.

Je me retournai vers lui et pris son visage dans les mains avant de lui déposer un baiser sur le front. Puis je me mis à rire, vu son expression étonnée.

-YiXing m'a dit que tu ne bougeais pas du lit quand je ne te donnais pas ton baiser sur le front. Mes collègues étaient là et tous ont éclaté de rire.

-Tu as dû te senti gênée, ahah !

-J'ai rougi comme une tomate !

-Je n'en doute pas. mais dis-moi... tu rougis aussi quand nous faisons l'amour.

Oh non. Il commença à m'embrasser doucement, puis donna plus de convictions dans ses baisers, me coupant dans mes paroles.

-Junnie, j'ai hm pas le temps, là ! Je dois retourner au... au boulot.

-Allez, laisse-toi faire, bébé. T'es quand même pas revenue juste pour le baiser sur le front.

-En principe, si. Parce qu'il faut que... que tu te bouges le cul.

-Justement, j'ai bien envie de mettre cette idée à l'œuvre.

Plus pervers que lui, tu meurs. Il se mordit la lèvre inférieure tout en passant ses mains en-dessous de ma chemise mais je résistais comme une bonne femme vertueuse et raisonnable et quittai la chambre sous son regard fiévreux. Je lui souhaitai une bonne journée une fois arrivée en bas des escaliers puis allai mettre mes chaussures avant de quitter la maison. Ouf, il en était moins une.