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« C'est censé être drôle ? Tu penses que tu peux me faire ce genre de blague, à moi ? Jeongguk, s'il te plait, je ne suis pas idiot à ce point. Viens, tu veux faire des crêpes ? » Taehyung rit doucement, le son parvenant aux oreilles de Jeongguk. Ce son si précieux a toujours été celui préféré du cadet, embaumant ses oreilles. C'est profond, ensorcelant, et il pourrait écouter Taehyung rire durant des heures entières.
Oui, faire des crêpes a toujours été leur petit truc, rien qu'à eux, alors Taehyung ne pense pas deux fois avant de se diriger vers le placard, prenant en main un paquet de farine.
« Taehyung, je ne rigole pas. » La voix de Jeongguk est mole, sans vie. Pas une seule pointe d'humeur peut-être détectée : monotone. Le plus âgé repose doucement le paquet de farine qu'il venait de prendre, se retournant pour faire face à son amoureux appuyé contre le rebord du bar en bois.
« Alors, ça y est ? C'est bon, tu penses que tu peux me quitter juste parce-que tu veux commencer sur 'une base saine' ton université ? C'est comme ça que tu me vois, juste 'une histoire d'amour de lycée' ? » La voix de Taehyung est faible, douce, presque cassée tandis qu'il se laisse tomber légèrement en arrière, plaçant son dos contre la porte du frigo.
Sa poitrine est compressée, comme si ses côtes se refermaient autour de ses poumons et son cœur, l'étouffant. Il détourne le regard, fixant ses pieds de Jeongguk qui se trouve en face de lui, uniquement séparés par un simple meuble. Taehyung ferme les yeux fermement, refoulant de chaudes larmes et passe ses mains dans ses cheveux bruns clair, essayant de se contenir. Il veut pleurer, il veut crier et pleurer, et serrer Jeongguk contre lui en le suppliant de ne pas faire ça.
Sa mère est partie travailler ce matin, emmenée par celle de Jimin, laissant une note disant qu'elle serait de retour à 21h45 ce soir. Quand Taehyung a ouvert la porte de l'appartement à Jeongguk cette après-midi, il ne s'attendait pas à ça, bien qu'il savait que quelque-chose clochait. Son copain ne l'évite jamais à l'école, réponds toujours à ses appels, et ne laisse jamais, jamais, ses messages sur 'vu'. Ces dernières semaines, il a tout de même fait toutes ses choses. Taehyung a eu beau geindre devant Yoongi pour ne serait-ce qu'une seule information, tout ce qu'il aurait eu comme réponse était 'J'en sais rien moi, Jeongguk c'est Jeongguk, tu peux rien prévoir avec lui, c'est juste un fils de pute'. Et c'est ainsi qu'ils se retrouvèrent ici, un silence pesant planant dans la cuisine après que Jeongguk soupire lourdement, appuyant ses avant-bras sur le comptoir. Se séparer.
Sa mère l'a toujours prévenu Elle a toujours dit que toutes les bonnes choses avaient un fin, que l'Univers ne prenait pas en compte l'amour ou les sentiments ou toutes les choses du genre, mais ne se préoccupait que de l'équilibre et de l'ordre des choses Que 'l'ordre naturel' équivalait apparemment à terminer quelque-chose qui a duré trop longtemps en bon termes. Rien ne dure pour toujours, et il aurait dû écouter sa mère quand elle lui a dit de mettre son cœur en sécurité. Après tout, les mères savent ce qui est le mieux.
« C'est mieux pour nous deux, Taehyung. » Jeongguk soupirer encore une fois, signe de réticence parce-que putain de merde qu'est-ce qu'il faisait ? Les yeux de Taehyung baignent avec des larmes salées et sa vision devient floue pour une seconde, le forçant à regarder ailleurs. « Toi et moi ne sommes pas obligés d'aller à l'université avec quelque-chose de compliqué jouant avec notre esprit. »
« Étouffe-toi avec tes mensonges de merde. » Lance Taehyung méchamment, deux chaudes larmes brisant finalement la barrière et coulant de ses yeux. Il a toujours été une personne qui pleurait facilement, et il s'est toujours haït pour ça depuis la sixième après qu'il se soit mis à pleurer quand Minhyuk cassa son jouet favori en forme d'éléphant jaune. Sa mâchoire se contracte alors qu'il essuie rageusement ses larmes qu'il trouve embarrassantes de son visage rougi, et il renifle juste un peu, et le fait que sa voix se brise lorsqu'il parle de nouveau le rend prêt à se battre. « Tu ne crois pas ça toi-même, et tu le sais. Juste balance la putain de vérité. »
Il est à court de patience à ce point-là. Il est là, avec son cœur dans sa main recouverte de son sweat noir trop grand pour lui, l'offrant à Jeongguk. Et il y a Jeongguk, jetant ce même cœur par terre et crachant dessus comme si c'était la pire chose à voir. Son copain d'un an, cinq mois, douze jours, dix heures, trente-cinq minutes, et cinquante-six secondes (ce n'est pas comme si Taehyung avait compté le temps écoulé) est debout en face de lui et lui dit qu'ils devraient se séparer parce-que il veut 'un nouveau départ' et non pas 'juste une histoire d'amour de lycée'. On pourrait parier tout sur le fait que Taehyung est réellement à court de patience. Après avoir été ignoré durant une semaine entière, la dernière choses à laquelle il s'attendait était d'avoir son cœur se faire briser.
« L'université est l'étape où tu te découvres, bébé. Toi et moi sommes supposés de nous trouver, qui nous sommes en réalité en dehors de notre relation. Comment pouvons-nous faire ça si nous sommes liés ensemble, coincés l'un avec l'autre ? J'ai besoin de le faire seul, et toi également. » Les sourcils de Jeongguk se froncent fortement alors qu'il regarde le garçon au yeux rouges et bouffis, le visage rouge, en face de lui. La dernière chose qu'il voulait été de faire pleurer Taehyung, mais chaque action a une réaction opposée. Enfin c'est ce qu'il pense que Newton a dit.
« Tu n'as en aucuns cas le putain de droit, » Taehyung commence, ses poings serrés tandis qu'il serre les dents. Il est parti, bien trop perdu dans l'océan de rage qu'il ne peut plus voir correctement. « Tu n'as pas le droit de rentrer dans ma vie, la tourner en haut et en bas, la tourner et retourner, encore et encore, me rendre dépendant de toi, et me quitter quand ça devient finalement sérieux entre nous, bordel ! Tu n'as pas le droit de me faire ça, Jeongguk ! Est-ce que tu te fous de ma gueule ? Tu es égoïste, Jeon, et maintenant, tout de suite, je suis en train de commencer à penser que tu n'as pensé qu'à toi et à ta putain de satisfaction personnelle. »
La voix de Taehyung augmente à presque un cri, se plantant dans la cuisine jusque dans le salon. Il n'en a rien à faire que les voisins d'à côté puissent l'entendre et disent à sa mère qu'il était 'en train de se battre avec ce garçon, encore une fois.' Il n'en a rien à faire que Kkanji prenne peur de son hurlement et s'enfuie. Maintenant, il a besoin que Jeongguk comprenne ce qu'il est en train de faire. Il est blessé. Il est terriblement blessé et en colère, et il besoin que Jeongguk le comprenne.
« N'essaie même pas une putain de fois. » Jeongguk l'avertit, la voix grave, tel un grognement menaçant tandis qu'il fixe Taehyung. « Tout ce que j'ai fait durant cette année entière était de faire attention à toi, t'aimer et m'occuper de toi. N'ose même pas dire que je suis égoïste et que je ne penses qu'à moi putain. Est-ce que tu t'entends, Taehyung ? »
« Est-ce que tu t'écoutes, Jeon ?! Tu me fais juste penser à un putain d'égoïste de mes couilles maintenant ! Sors ta putain de tête de ton putain de cul ! Tu penses que tu es le seul qui s'est donné durant cette année ? Je me suis donné à toi en entier, Jeon, tout entier. Cœur, âme, et corps. J'ai vu une falaise avec toi en bas et j'ai sauté sans hésitation parce-que j'avais cette impression que tu serais là pour me rattraper, bordel de merde ! Mais tu me sors juste une merde comme ça ? Me faire tomber amoureux de toi à un point où je pourrais donner ma vie pour toi, et maintenant juste te barrer ? C'est la chose la plus cruelle que tu puisses me faire, Jeongguk, la plus cruelle de toutes. » La voix de Taehyung se brise méchamment à la fin, et la boule dans sa gorge ne bouge pas, comme si ça allait l'étouffer.
Il renifle, essuyant ses larmes apparemment immortelles, et soupire fortement. Après avoir fait passer ses longs doigts dans ses cheveux, Taehyung ferme les yeux et laisse sa tête basculer en arrière. Le barrage est finalement brisé pour de bon. Les larmes couleront pour toujours. Il renifle fortement encore une fois, et essuie une nouvelle fois ses larmes de son visage, ne souhaitant pas que Jeongguk le voit pleurer parce-que Taehyung est une personne forte, et pleurer montre sa faiblesse. Avec ses yeux fixés sur la fenêtre, il regarde la pluie tomber et frapper contre la vitre, puis croise ses bras sur sa poitrine en une vaine recherche de courage pour continuer et enfin clôturer ce dialogue interminable.
« Je suis désolé, Taehyung. Ce n'est pas une chose qui durera pour toujours, je te le promets. Je reviendrai. »
Cette promesse est emplie d'air, et Jeongguk le sait. Il trouve qu'un petit mensonge ne fera pas de mal maintenant, mais Taehyung n'en a absolument rien à faire. Taehyung est blessé et en colère. Le plus âge souffle de nouveau avant d'essuyer encore une fois les larmes dévalant sans arrêts ses joues.
Jeongguk contourne finalement le comptoir, s'arrêtant devant Taehyung pour se rendre compte à quel point il essaye avec rage de faire cesser ses larmes. Il a tout rater. Il a tout fait chier. Jeongguk prend une des mains de Taehyung et enlace leurs doigts ensemble, profitant de la chaleur émanant de Taehyung. Avec sa main libre, il essuie les larmes salées de son visage rougi, souriant tristement. Jamais, pas une fois, durant la petite année de leur couple, a-t-il voulu faire pleurer un jour Taehyung. Mais regardez-le maintenant. Brisant le cœur du garçon qui l'aime le plus au monde.
« Est-ce que au moins une chose a été vraie ? » Chuchote Taehyung, baissant encore plus sa tête vers le sol tandis que de nouvelles larmes coulent sur son sweat noir à oreilles de chat, le même sweat qu'il portait lorsque Jeongguk lui a parlé pour la première fois. Le sweat dont Jimin disait qui avait tout fait commencer. Peut-être que, comme Hoseok le disait, ce sweat portait vraiment malheur. « Est-ce que tu m'as déjà aimé, Jeongguk ? Est-ce que c'est le prix à payer pour t'avoir offert mon cœur si simplement ? Pour t'avoir réellement cru, pour t'avoir réellement fait confiance ? »
Il mord sa langue, s'empêchant d'hurler de chagrin, et regarde de nouveau Jeongguk de ses yeux aux veines éclatées, son visage rougi et peint des tracés de ses nombreuses et infinies larmes. Sa frange couvre n'importe comment son front, chose que Jeongguk trouve toujours adorable, et il ne peut en avoir plus rien à battre que son sweat tombe de son épaule droite, exposant sa peau dorée aux yeux de l'homme en face de lui. Il avale a boule de a gorge serrée et camouffle un gémissement de tristesse lorsque Jeongguk soupire. Il est en mauvais état. Il est dans un très mauvais état, brisé dedans et dehors, et plus aucune trace de dignité ou de fierté ne peut le sauver de sa tristesse infinie. La seule personne qu'il n'a jamais autant aimé quitte sa vie, glissant entre ses doigts, et Taehyung n'a absolument aucune idée de comment faire stopper le processus.
« Bien sûr que oui je t'aimais, Taehyung, je t'aime encore. Je t'aimerai toujours. C'était réel, et ce sera réel encore une fois. J'ai juste- putain, j'ai besoin que tu fasses ça pour moi. Je suis désolé, princesse. »
Il a entendu ces mots auparavant.
Il les a entendus bien trop de fois pour compter. Il sait que ce sont des mensonges. Il sait que ces mots sont vides, parce-que tout ceux qui les lui ont dit ne sont jamais revenus, ne l'ont jamais comme lui les aimait, ne sont jamais restés avec lui.
« Si tu étais désolé, tu ne me dirais pas cette excuse de merde pour m'expliquer pourquoi tu me quittes. »
Taehyung renfile, la tristesse et la haine envahissant sa voix. Il pourrait en rire. Il pourrait actuellement en rire parce-que c'est probablement la cinquième ou sixième fois qu'il est dans cette situation. La cinquième ou sixième fois que quelqu'un lui donne cette excuse pourrie pour expliquer pourquoi il doit le quitter. La cinquième ou sixième fois qu'il est debout en face d'une personne, son visage empli de ses larmes d'une profonde tristesse, et que cette personne n'en a absolument rien à battre. Sa mère avait raison. L'Univers n'en a rien à faire, et apparemment les gens non plus.
« Taehyung, ne fait pas ça ! » Jeongguk cri, surprenant le plus vieux. Ah, les fameux cris. Ses oreilles sont devenues habituées des cris et des bagarres, sont devenues habituées aux sons de verres cassés et des pleurs étouffés. Une personne de plus lui criant dessus ne fait pas de grande différence, honnêtement. « Ne me dis pas de la fermer en me faisant me sentir encore plus mal que je ne le suis déjà. Ce n'est pas juste, bordel ! »
« Juste ? » Taehyung demande, une pointe d'ironie présente dans sa voix, essuyant de nouveau ses yeux rougis. Il rit pour de vrai, cette fois. C'est drôle comme l'Univers fonctionne ainsi, comment cela rend les personnes préoccupées de choses aussi insignifiantes que la justice, quand l'Univers, en soi-même, ne pourrait en avoir plus rien à faire de la justice. Ces yeux le brulent de l'excès de sel dû à ses larmes versées, et avant même qu'il ne le sache, il enlève sa main de la poigne de l'homme en face de lui violemment. Le retrait et violent, et Taehyung lui-même est surpris de sa force nouvellement découverte. Jeongguk recule en trébuchant, fixant Taehyung comme si il venait de lui pousser quatre têtes.
« La putain de vie n'est pas juste ! L'Univers n'en a rien à battre de la justice ! » Taehyung explose, c'en est de trop, la colère l'envahi entièrement, le poussant dans l'océan de la rage. Il voit rouge au point où il en est, son sang se transformant presque en lave. « Putain, mais comment oses-tu rester planter devant moi et me parler de justice, quand ce que tu me fais est injuste en lui-même, Jeongguk ?! Putain de merde, mais qu'est-ce que tu veux de moi ?! Tu veux que je te souries et te dises que je comprends évidemment pourquoi tu brises mon cœur ?! Tu veux que je te dises 'Ouais, c'est d'accord, t'inquiètes, restons amis' ?! Tu ne reviendras pas ! C'est une chose qui durera pour toujours, bordel, alors ne me mens pas à moi ! Une fois que tu auras franchi ma putain de porte, tu seras parti pour de bon ! Tu ne reviendras jamais, et nous ne serons pas amis ! Alors, s'il te plait, si tu ne veux pas que je te dises ça, que je fasses ça, dis moi qu'est-ce que tu veux que je te dise, merde ! »
« Je veux que tu me dises que tu iras bien sans moi, bordel ! » Leur séparation s'était transformé en bataille de celui qui criera le plus fort au milieu de la cuisine de Taehyung, et Jeongguk commence à avoir la migraine. Tous ces cris et énervements sont de trop pour son crâne, trop épuisants pour son âme. Il agrippe les bras de Taehyung, le désespoir inscrit sur son front tandis qu'il secoue doucement le plus vieux. « Je veux que tu me dises que lorsque je franchirai cette porte, tu trouveras la force de ne pas me haïr pour toujours ! Dis-moi que même quand on se croisera sur le campus cette année, tu me souriras et tu me feras un signe. S'il te plait, Taehyung, dis-moi que tu t'ouvriras de nouveau à moi quand je me rendrais compte que j'ai fait la pire erreur de ma vie, des mois plus tard. Je t'en prie, j'ai besoin de t'entendre me le dire. »
Sa voix se transforme en un murmure à la fin de sa phrase, d'un hurlement à un chuchotement de désespoir, sa poigne toujours ferme sur Taehyung. La cuisine est silencieuse pendant trop longtemps, et les yeux de Taehyung restent plongés sur la figure de l'inconnu en face de lui. Ses yeux vitreux et rougis de tous ses pleurs. Il sait qu'il ne cligne même pas des yeux lorsque Jeongguk essuie une larme qui dévalait la barrière de ses paupières, la main chaude sur la peau mouillée de ses larmes salées. Il refuse le besoin de se lover contre cette main, parce-que Jeongguk, en son regard, ne mérite pas sa putain d'affection.
« Dis-moi que tu m'aimeras toujours, Taehyung, quand je réaliserai que j'ai été un putain d'imbécile. » Le plus jeune le supplie, sa voix se transformant en une douce supplique murmurée. Son cœur bat fort dans sa poitrine tandis qu'il colle son front à celui de Taehyung, soupirant doucement, la voix tremblante. Il sait que maintenant, en ce moment-même, sa raison lui hurle d'arrêter, de s'excuser, de dire à Taehyung qu'il l'aime comme un fou. Son cœur lui dit de coller Taehyung contre lui, de le serrer le plus fort qu'il le peut, de ne jamais le laisser partir. Mais sa bouche n'en fait qu'à sa tête, et ses couilles ont d'autres plans. « Dis-moi que tu m'attendras. »
« Je mentirais... » Taehyung soupire, absolument pas affecté des mots du plus jeune, pas touché de ses supplications, désespéré de son futur pardon. « Je serai un train de dire un putain de mensonge, et c'est égoïste et cruel de me demander ça, Jeongguk ! Mais bordel, est-ce que tu t'écoutes ? Tu penses vraiment que tu es dans le droit de me faire ça ?! À quel point es-tu con ? Admets-le, Jeon ! Dis-moi la vérité derrière tout ça ! Dis-moi, bordel, pourquoi est-ce que tu pars comme ça ?! Dis-moi que si tu veux me quitter avant la reprise des cours, c'est juste parce-que tu ne veux pas avoir de responsabilités envers moi. Tu veux juste pouvoir aller baiser qui tu veux sans que cela ait de conséquences. Tu ne peux pas supporter l'idée d'un réelle relation parce-que t'es juste un putain de connard sans couilles ! »
Jeongguk n'avait jamais vu Taehyung aussi en colère. Il ne l'avait jamais entendu crier aussi fort, jamais vu son visage aussi rouge de haine, de colère, mais aussi de tristesse, ses sourcils froncés. Il a frappé Taehyung là où ça fait mal, là où ça fait vraiment mal, il peut le voir dans ses yeux vitreux, sans âme, les veines éclatées, il le voit qu'il a profondément blessé Taehyung. Que, au fond du petit être blessé et meurtri en face de lui, l'envie de se laisser tomber par terre et pleurer jusqu'à ne plus avoir d'eau dans son corps est plus qu'envahissante.
« Taehyung, tu dois comprendre d'où je viens ! J'essaye de faire ça correctement, bordel, et tu ne m'écoutes même pas ! »
« Et c'est reparti ! Moi, moi, moi, et encore moi ! Arrête de ne penser qu'à toi pour une fois, putain ! Bordel, mais c'est incroyable ! Qui es-tu ? Je ne te reconnais plus, Jeon ! » Taehyung repousse le plus jeune, ses mains sur sa poitrine avant de les croiser, mettant un peu de distance entre eux. « Est-ce que tu as déjà pensé à moi ou bien à comment je me sentirai ? On était ensemble depuis une putain d'année, Jeongguk, et maintenant tu veux juste rompre et me quitter comme ça ?! Si tu as pensé rien qu'une seule seconde que je te laisserais partir aussi simplement, tu t'es mis le doigt dans l'œil, bien profondément ! Comme si tu ne me connaissais pas ! Est-ce qu'on sortait vraiment ensemble ou bien étais-tu avec moi juste pour le sexe ?! »
Jeongguk n'en croit pas ses oreilles, mais Taehyung ? Eh bien, Taehyung est heureux d'avoir dit cela. Le regard emplie de surprise de Jeongguk est le signe qu'il a enfin compris. Enfin compris à quell point il est blessé et en colère. Son expression change de la surprise à une de rage pure, colère et trahison. Certains diraient que Jeongguk n'a en aucun cas le droit d'être en colère, n'a pas le droit de se sentir trahi. D'autres au contraire affirmeraient l'opposé complet, et que Taehyung devrait surveiller son langage.
« C'est ça que tu retiens de notre couple ?! Que tout n'était que pour le sexe ?! » Jeongguk parle doucement, d'une voix grave qui en effrayerait plus d'un. Il grognerait presque, comme si allait sauter sur Taehyung et lui couper la tête. « Ne fais pas, bordel, comme si tu étais innocent: tu étais avec moi juste pour mon argent ! Tu étais là parce-que je dépensais des tonnes d'argent pour toi, t'achetant tout ce que tu me demandais, je te donnais de l'argent quand tu en avais besoin. Tu crois vraiment que je suis resté avec toi juste pour ton joli petit cul ? Attention, annonce flash : je peux trouver un beau cul partout ! Ne te prends as pour quelqu'un d'important, Kim. »
Taehyung s'en laisserait presque tomber à terre, mais laisse à la place de nouvelles larmes couler de ses yeux bouffis. Un sanglot est bloqué dans sa poitrine, essayant à tout prix de sortir, mais Taehyung le fait taire. Il se retourne, ne souhaitant plus voir le visage de l'homme qui vient de le briser. Il ne sait plus qui ce garçon de 19 ans est, en face de lui. Taehyung était avec lui pendant 1 an et 5 mois, a passé des montagnes d'heures avec lui, a vu son sourire, l'a vu rire, pleurer, crier, en rage contre d'autres et personne et contre lui-même. Taehyung ne reconnait plus le visage en face de lui. Sa voix est celle de Jeongguk, sa tenue est celle de Jeongguk, ses cheveux sont ceux de Jeongguk, son corps, ses yeux, tout de lui est Jeongguk, en apparence, mais son visage, ses mots, cette horrible aura noire ne sont pas Jeongguk.
« Ne joue pas l'innocent, Taehyung. Quelques larmes ne suffiront pas pour camoufler la vérité. »Le sang de Jeongguk ne fait qu'un tour, tournant presque à la lave. Il devrait arrêter. Il s'avance de quelques pas, approchant la figure du garçon pleurant, effondré, en face de lui, tel un prédateur menaçant prêt à sauter sur Taehyung et le tuer. Il devrait vraiment arrêter. « On le sait, toi et moi, que si Hoseok avait rien que la moitié de l'argent que je possède, tu serais à genoux pour lui aussi. Tu en fais toute une scène, mais est-ce que tu en as vraiment à faire à qui la bite que tu as appartient ? Tant qu'il y a de l'argent au bout, tu t'en fiches, sois honnête. C'est ce que font les putes, après tou- »
Le bruit strident de peau contre peau retentit dans tout l'appartement, surprenant les deux hommes lorsqu'il résonne dans la cuisine. Taehyung a bougé avant que son cerveau n'est le temps de le comprendre, et la douleur brulante à sa main droite sert uniquement de confirmation, comme quoi cela a vraiment eu lieu. Il laisse échapper un sanglot, sa main rougie venant couvrir sa bouche, et fixe le plus grand des deux les yeux grands ouverts. Sa respiration est forte et entrecoupée, et il tient son autre bras sur son estomac, une envie de vomir le prenant tout d'un coup. Jeongguk reste droit, figé, la tête tournée sur le côté, ses boucles brunes couvrant son front. Silence.
C'est comme si ils s'étaient battus durant tout ce temps. Taehyung est brisé, battu et épuisé. Une part de lui aurait même préféré que Jeongguk ait réellement commencé à le frapper, cela aurait été moins blessant que le traumatisme émotionnel qu'il ressent à ce moment même, sentant son cœur brisé dans sa poitrine.
« Qui... » Taehyung commence, sa poitrine se levant et s'abaissant à un rythme effrayant. Il n'arrive pas à croire que l'homme en face de lui, celui qui criait haut et fort qu'il était fou amoureux de lui, qu'il l'aimait plus que tout, vienne tout juste de lui dire le pire des mots. Il est épuisé, fatigué de tout. Fatigué de ses pleurs, fatigué de ses cris. Jamais, au non, jamais aurait-il pensé qu'il frapperait un jour Jeongguk. Jamais, pas même un milliseconde, a-t-il pensé qu'il arriverait un jour au point de devoir frapper l'homme qu'il aime plus que sa propre vie, parce-que Taehyung avait toujours été sous cette impression que jamais Jeongguk lui dirait la pire des horreurs qu'il lui dirait ses mots haineux, emplis de rage, méchants, vicieux. Jamais il n'avait penserai qu'un jour il se haïraient à un tel point. « Qui êtes-vous ? »
C'est une simple question. Une simple question avec une simple réponse. Excepté que ce n'est pas une simple question, et que cela n'a pas de simple réponse. Détruit, trahi. Il ne peut pas faire autrement que de se sentir tragi, comme si des centaines d'épées venaient tout juste d'être plantés dans son dos. L'homme qu'il a aimé pendant un an et cinq mois vient officiellement de le poignarder dans son dos de nombreuses fois.
Une pute. C'est amer, dégoûtant, un mot qui a sa place à la poubelle, un mot à bannir. C'est comme si ce mot venait de lui couper la peau, brulant son épiderme. Ce mot laisse un goût salé, amer, dans sa bouche, comme si il venait de le dire, se brulant la langue, alors que ce n'est même pas lui qui l'a prononcé. Il se souvient des chuchotements, des regards haineux, il se souvient avoir été appelé comme ça plus d'une fois. Un désagréable frisson traverse l'entièreté de son corps en y repensant. Il peut tolérer que ces enfants dans son ancienne écolé à Daegu l'appelle comme ça, mais il ne tolèrera pas un tel mot, horripilant et dégoûtant, sortir de la bouche de l'homme qu'il aime.
Aimait ?
« D'où est-ce que ça sort ? Où... où est Jeongguk, l'homme a qui je me suis donné corps et âme ? » Il renifle, sa voix se brisant, tremblant terriblement, et un autre sanglot sort de sa gorge. Taehyung ne prend même pas la peine d'effacer les larmes coulant à flot, car il sait que d'autres tomberont, encore et encore. Il est brisé, anéantit. « Pourquoi... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Je ne comprends pas... »
La joue de Jeongguk est rouge, ça brule comme la pire des choses, et son oreille grésille horriblement. Les mains de Taehyung se sont pas particulièrement petites, alors se faire gifler à pleine puissance par l'une d'elles n'est pas forcément la meilleure des expériences. Un goût métallique est déposé sur sa langue, le goût du sang particulièrement désagréable dans sa bouche. Il tourne la tête pour regarder de nouveau Taehyung, toujours étonné des soixante dernières secondes.
« Putain, MAIS REGARDE MOI, JEONGGUK ! » Taehyung hurle le plus fort qu'il le peut. Jeongguk roule des yeux et frotte doucement sa joue rougie, blessante, avant de fixer le plus petit de quelques centimètres à peine. Son visage est rougi, tout comme ses yeux bouffis de l'excès de pleurs. « Pourquoi, pourquoi est-ce que tu me fais ça ? Juste... juste dis-moi a vérité, Jeon. Pourquoi agis-tu comme ça aussi soudainement envers moi ? Qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter ce genre de traitement, toute cette haine ? »
Le plus jeune est silencieux. Tout ce qu'il peut faire est de rester planté ici et de regarder l'homme détruit en face de lui, nageant dans son sweat trop grand pour lui, ses jambes nues, uniquement couvertes du simple short qu'il porte. Pieds nus, Taehyung n'avait jamais été un grand fan des chaussettes dans la maison, et Jeongguk se sent soudainement incroyablement stupide, tellement en colère contre lui-même qu'il lui est impossible de répondre. Comment a-t-il pu gâcher quelque-chose d'aussi bon ?
L'air est oppressant, presque asphyxiant, et le fond de la gorge de Jeongguk est serré, comme si il était en train de bloquer stupidement l'oxygène. Il laisse sa tête tomber en arrière pour regarder le plafond, clignant des yeux pour éviter à ses larmes de rage de couler. Il est en colère contre lui-même. En colère pour avoir dit des choses aussi stupides à Taehyung. En colère pour être un idiot. Mais, surtout, il est en colère contre lui-même pour avoir fait pleurer Taehyung.
« Putain, mais tu ne peux même pas me répondre ?! Je... just- »
« Je ne te haïe pas, Taehyung. » Il parle doucement, la voix brisée à force de retenir ses sanglots.
« Mais j'en ai rien à battre. À ce point-là, j'en ai absolument rien à battre que tu me haïsse ou non, Jeon. Je veux juste savoir ce que j'ai fait. Où est-ce que, durant ces 17 derniers mois où nous étions en couple, j'ai fait quelque-chose de mal ? Où est-ce que l'amour est-il mort, Jeongguk ? »
« Il n'est pas mort. » Jeongguk attrape les poignets de Taehyung. « L'amour n'est pas mort, Taehyung. Notre amour existe toujours, c'est ce-que j'essayais de te dire depuis tout ce temps. Je. T'aime. Toujours. Kim Taehyung. Pourquoi est-ce que tu ne comprends donc pas ça ?! »
« Putain... ne reste pas planté ici en me disant que tu m'aimes toujours, connard ! Notre amour est mort il y a trois minutes, Jeongguk, parce-que tu m'as appelé une putain de pute ! N'essaies même pas de me mentir ainsi ! Dis-moi juste la vérité ! C'est dur de croire que tu m'aimes toujours quand tu viens tout juste de me cracher les pires horreurs, quand tu me regardais comme si j'étais juste une pauvre salope qui faisait les trottoirs, suçant ta putain de bite juste pour l'argent. Je n'ai jamais été là pour l'argent, Jeon. J'en ai jamais eu quelque-chose à faire de ton argent. Mais m'appeler une pute après que je me sois donné à toi ? Ne reste pas là en me jurant que notre amour n'est pas mort. Ne me dis plus jamais que tu m'aimes encore, Jeongguk. » Sa voix s'adoucie tandis qu'il regarde de nouveau le visage de cet inconnu.
Ses poignets sont toujours dans la poigne de Jeongguk, mais il n'a plus l'énergie de les lui faire lâcher. Le toucher est dur, froid et dur, pas voulu, et pas le bienvenu.
« Tout ce que tu dis se contredit. Une contradiction absolue. Juste, pars. Sors de chez-moi. »
« Taehyung, atte- »
« Pars bordel ! » Taehyung retire finalement ses poignets des mains de son désormais ancien copain, se reculant, le fixant avec des yeux noirs de haine. « Tu vas partir de toutes manières, alors pars ! »
Jeongguk ne dit rien, ne réponds rien, mais prend simplement quelques pas en arrière. Ses yeux sont grands ouverts tandis qu'il regarde celui qu'il vient de détruire, la petite boule d'amour qu'il vient d'anéantir. Il a pris le cœur d'un garçon qui l'aimait plus que sa propre vie, marchant dessus, le piétinant sans même y penser à deux fois. C'est cruel, froid et sans cœur.
La porte claque violemment, et Taehyung se laisse finalement tomber au sol, tenant fermement ses genoux contre sa poitrine. Tout va mal. Tout est de la merde. Il était habitué de voir les gens lui marcher dessus, le détruisant, habitué que personne ne l'aime après avoir chuchoté je t'aime à son pauvre cœur fragile, après avoir promis de ne jamais le quitter. Il est habitué d'être trahi, détruit, lorsque les gens le laisse tomber, promettant de revenir alors qu'ils ne le feront absolument pas, mais cela n'empêche pas son sœur de se faire briser de nouveau, cette fois d'une manière si brutale qu'il pourrait croire qu'on vient de lui prendre ce qui lui restait de son cœur meurtri.
Et maintenant, tout de suite, Taehyung sait que Jeongguk vient de l'achever lorsqu'il est sorti de cet appartement.
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Je peux vous dire que j'y aurait passé du temps sur cette putain de fiction.
Deux semaines que je la traduit, 5427 mots en tout, bien que j'ai supprimé quelques phrases que j'avais la flemme d'écrire.
Bon, donc cette idée de m'appartient ABSOLUMENT pas !
J'ai lu cette fanfic OS en anglais y'a pas longtemps, et comme je sais qu'il y en a qui ne peuvent pas lire simplement l'anglais, je me suis dit que j'allais le traduire.
Si jamais l'auteur me demande de supprimer ma traduction, je le ferai BIEN ÉVIDEMMENT !
J'ai modifié au début quelques trucs, j'ai rajouté quelques dizaines de phrases, j'ai tourné le truc à ma sauce donc je peux pas vraiment dire que ce soit une traduction exacte.
Je vous met le lien de l'histoire originale ici: https://archiveofourown.org/works/10920822/chapters/24287598
Sinon, j'espère que ça vous aura plu :)
Merci de m'avoir lue ♥
(pardon pour les probablement nombreuses fautes, j'ai carremment la flemme de corriger mdrrr)
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