Chapitre 20: révélation dévastatrice

Elle parcourra la chambre de ses yeux, ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait. À peine réveillée, elle a été assaillie par deux bras et sentait un souffle chaud contre son cou.


— Chérie, tu vas l'étouffer. Laisse-la revenir à elle. Ria une voix masculine.


Béatrice sentit les bras se desserrer et elle croisa les yeux azur de la jeune femme qui tenait son visage en coupe grâce à ses mains douces.


— Tu m'as terriblement manquée, j'ai eu si peur de te perdre, ma chérie. Dit-elle.


Béatrice l'observa le regard hagard, elle entremêlât ses doigts entre eux et les tritura, nerveuse. Elle ne savait pas si c'était à cause du réveil ou du stress, mais elle ne sût mettre un prénom sur les deux personnes qui l'entouraient. Elle détourna, subitement, le regard pour ne pas être pigée dans les pupilles clairs de la femme et regarda ce qui l'entourait.


La chambre dans laquelle, elle se trouvait était spacieuse et immaculée. Il n'y avait qu'un lit, une table de chevet, des fauteuils pour les visiteurs et une télévision accrochée au mur devant elle. À côté d'elle, elle pouvait entendre le bip sonore du cardiogramme. Quelque chose la mit soudain sur la défensive et le doute.


— Où ... Où sont Dylan, Layla et Quentin ? Demanda-t-elle avec une voix pâteuse.


Bizarrement, elle savait juste qu'il y a à peine quelques secondes, elle était avec ses meilleurs amis.


— Je ne comprends pas, j'étais avec eux il y à quelques minutes. Fit-elle remarquer.


Les deux adultes se regardèrent inquiets et observèrent Béatrice. Les mains tremblantes, elle remarqua les mines inquiètes des deux adultes.


— Qu'est-ce qu'il y a ? Je sais ce que j'avance ! Où sont-ils passés ?

— Non, ma chérie, tu es toute seule et tu n'as jamais quitté ton lit puisque tu as été dans le coma pendant plusieurs semaines.

— Quoi ? Non ! On était ensemble ! Je n'étais pas toute seule ! Contredis Béatrice tout en se prenant la tête entre les deux mains, n'arrivant pas à y croire.

— Ma chérie...Essaya de caler sa mère.


Elle vit le corps de sa fille trembler, folle de rage et l'adulte soupira. La femme se retourna vers son époux, le cœur en miette et avec un regard tendre de son mari, elle se retourna vers Béatrice.


— Ma chérie... Appela-t-elle tout en caressant le haut de son crâne.

— NE ME TOUCHE PAS ! S'écria Béatrice en balayant d'un geste brusque la main de la jeune femme qui recula, étonnée.


Pris de colère et sans prêter à ce qui l'entourait, elle enleva le fil de la perfusion et du cardiogramme qui la clouait au lit. Elle poussa les draps blancs et sortit précipitamment de la chambre d'hôpital sous les cris de ses parents qui essayaient de l'arrêter.


Fatiguée de courir, elle essaya de reprendre une respiration régulière et elle se maintient au mur à ses côtés. Elle passa une main sur son front pour remonter ses mèches rebelles qui lui chatouillaient sa peau. Elle avait l'impression d'étouffée et de s'asphyxier tellement que l'air était irrespirable. Béa ne pouvait pas le croire. Tout ce qu'elle avait vécue était irréel ? Le labyrinthe ? Le mécanisme du dé ? La vague qui l'avait emporté avec Quentin ? Les épreuves qui mettaient en puéril sa vie était tout aussi un mirage ? 


La pièce des dieux celtes qu'ils avaient découverts également était irréel ? Elle hoqueta. Il n'y avait qu'une solution pour savoir si c'était irréel ou non. Béatrice baissa les yeux et regarda son poignet avec vivacité. Elle déglutit tout en touchant son poignet de ses doigts frêles et se pinça la lèvre inférieure. Elle laissa couler quelques larmes sur son visage froid. Le tatouage n'était plus là. C'était véridique.


Bien qu'au départ, elle voulait retourner à la maison quand elle était dans le labyrinthe à cause de la peur, bien que présentement, elle voulait fuir. C'était trop brusque ce changement d'environnement. C'était difficile à y croire tellement que le labyrinthe avait été si réel. Pourtant, la réalité tout aussi flou et lourd. Béatrice se semblait perdue et sentait que sa vie avait pris un tournant différent de ce qu'elle aurait dû être. Elle avait dû mal à se croire sortit de tout pétrin. De plus, qui ne dis pas que ce monde-là était tout aussi irréel ? Qu'est-ce qui lui prouvait que ce monde était bel et bien la réalité ?


Tandis qu'elle prenait conscience de cette réalité dévastatrice, elle entendit des cris de soulagement et des pleurs. Elle fronça les sourcils et marcha jusqu'aux vitres qui longeaient le mur devant elle à sa gauche. Ses pas résonnaient dans le couloir vide et elle s'appuya sur les vitres. Dans une chambre, elle vit une famille serrer un patient qui a été sûrement dans le coma. 


Il y avait une jeune femme à la chevelure auburn, une autre avec des cheveux châtains qui lui était familier et un homme imposant aux cheveux d'ébène. Au centre, un adolescent d'une bonne carrure et aux yeux azurs essayaient d'assimiler son entourage avec des yeux hagards.


Elle émit un triste sourire et laissa son regard vagabondé sur l'écriteau à côté de la chambre qui portait le nom du patient. Quentin Linkerdan. Elle fronça les sourcils et baissa les yeux en voyant un deuxième écriteau où était inscrit Layla Gorbay. Elle regarda de nouveau dans la chambre et vit une autre famille avec le même tableau, mais au lieu que ce soit un garçon, c'était une adolescente à la chevelure brune, bouclée. Elle lui était familière.


Béatrice secoua la tête, anxieuse et frigorifiée, elle revient sur ses pas. Elle voulait être tranquille. Dès qu'elle était revenue dans la chambre, elle sentit des regards l'observer et elle baissa les yeux, embarrassée. Elle se rapprocha de son lit et tout en douceur, elle se replaça tout en sentant le regard triste de sa mère sur son dos.


— Béa...Appela son père d'une voix tendre.

— Laissez-moi tranquille. Implora Béatrice.

— Excusez-moi, Mademoiselle...Je suis Cassandra McDerman, je suis psychologue. Tes parents, Mr.Libarn -Jefferson Libarn- et moi-même, avons décidé qu'il serait mieux pour vous de suivre un traitement pour que votre rétablissement soit plus bénéfique à l'avenir. Déclara Cassandra.


Béatrice releva les yeux vers la jeune femme en blouse blanche. Elle avait les yeux violets, une longue chevelure noire, une cicatrice était sur sa joue et elle pouvait voir un début de tatouage au niveau de son épaule droite.


— Pourquoi décidez-vous à ma place ce qui est le mieux pour moi ? Ne croyez-vous pas que je suis la seule qui sait ce qu'il y a de mieux pour mon propre bien ? Demanda Béatrice, contrariée qu'on décide à sa place.


Elle vit ses parents baissés les yeux et la psychologue l'observer d'un ton neutre, elle était comme une armoire à glace.


— Et puis, pour vous, je ne suis rien qu'une patiente qui vous fait gagner votre gagne-pain. Continua Béatrice.

— BÉA ! La reprit à l'ordre son père.

— Laissez, Mr. Dit la psychologue en balayant l'air de sa main.


Béatrice se tut et regarda avec neutralité la psychologue.


— Je coinçois qu'avec un tel réveil, il vous est difficile de réintégrer la société sans être suivi. Cependant, j'ai l'obligeance de vous prévenir que ce qui m'intéresse, Béatrice, est votre santé et votre propre rétablissement. Déclara Cassandra.


Béatrice baissa la tête et se calla contre les oreillers blancs pour avoir une position confortable. Mal à l'aise par ce débat, elle passa une mèche blonde derrière son oreille qui lui cachait la vue et tritura ses doigts. Commençant à devenir anxieuse -une partie de sa personnalité qu'elle détestait, car elle préférerait plutôt être excentrique-, elle resta silencieuse sous le regard suspicieux et insistant de la psy.


Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'on la laisse tranquille. Elle ne voulait pas raconter ce qu'elle avait vécu inconsciemment puisque tel a été le cas -selon les propos de ses parents-. Elle n'écouta pas les premiers mots de la psychologue, profondément plongée dans ses pensées, elle n'entendit que la dernière phrase de cette psychologue.


— Bien, sur ce, je vous reçoit demain à une heure-et-quart pour commencer votre diagnostic. Termina la psy.


Béatrice regarda la psychologue s'en aller avec une allure gracieuse faisant balancer ses longs cheveux noirs. Ses talons claquaient le sol et faisait grimacer Béatrice.


— Ma chérie, on va te laisser aussi, on va aller faire les courses pour la semaine. On a tous très hâte que tu reviennes à la maison. Tu nous as manqué terriblement. Déclara la mère.


Béatrice vit sa mère hésiter à la prendre dans ses bras et à lui embrasser la joue. Elle se pinça la lèvre inférieure et les vit s'éloigner. La porte se ferma derrière eux et elle fut enfin seule. Le froid et le silence l'accablant immédiatement, la faisant déglutir. Malgré qu'elle cherchât la solitude pour assimiler cette réalité, le silence l'insupportait, lui pinçait le cœur comme si on l'avait isolée du monde extérieur.


Pour enlever ce sentiment d'inconfortable, elle finit par se rallonger et fermer les yeux pour se plonger dans un sommeil sans rêve. 

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