Tome 2 - Chapitre 26 - Partie 1

Tristan

C'est quand... Je la suis ! 

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Jamais je n'aurais cru à une telle rencontre et encore moins dans un tel lieu. Une chapelle, franchement ! Si ce n'est pas du foutage de gueule, pour un gars comme moi, totalement athée. C'est, ni plus, ni moins, qu'une bâtisse... Point barre.

Je dois pourtant reconnaître que dès le premier jour dans ce centre, elle m'a attiré et je sais pourquoi maintenant. Cet édifice, aux grands murs blancs, aux vitraux pourtant si simples mais incroyablement colorés, est plus que cela.

C'est une chapelle sans curé, sans messes, ni prières, mais elle est le lien si précieux avec mes grands-parents.

Pourquoi ? Comment ?

Je n'en savais rien et pourtant... Je ne pouvais m'empêcher d'être attiré par ses fines sculptures, par cette croix en fer forgé minimaliste et sans fioritures qui trônaient au sommet de son fronton triangulaire, par cette imposante porte en chêne, que je n'avais jamais eu envie de pousser, jusqu'à ce que mon Orphélia ne me le demande.

Jamais je n'aurai cru ressentir, toutes ces émotions en entrant dans cette espace où règne le silence. J'étais loin de m'imaginer, ce qui allait se passer une fois cette porte franchie. Mon être tout entier était envahi par cette plénitude, par ce bien être, recouvrant mon épiderme d'une fine couche de protection, tout en m'enveloppant d'un amour bienveillant, et d'une sagesse jusque-là jamais atteinte.

Cette église pouvait-elle me rendre zen... Moi, Tristan ?

Je me sens apaisé, détendu, serein, je suis même persuadé, de détenir une force hors du commun et une détermination à toute épreuve, de celle qui vous rende invincible et vous porte au-delà de vos limites. Vous incitant à repousser toujours plus loin, les murs qui vous entourent, qui vous empêchent d'avancer, et de dépasser encore et toujours, ces frontières délimitant le seuil de tolérance de tout être humain.

C'était une nouvelle définition de mon moi intérieur, de ce moi plus responsable, plus déterminé que jamais de vivre une vie emplie d'amour, de bonheur, et de sérénité.

De nouvelles résolutions ? Foutaises... ? Sans doute ?

La réponse a été encore plus limpide, quand le Doc nous a rejoints et que j'ai vu rouge. Refoulant tous mes bons sentiments qui sont partis en fumée en un claquement de doigts.

Il m'a menti, il m'a manipulé et il ose venir déranger ces retrouvailles ? Alors là, adieu zenitude, adieu sagesse. Je n'ai qu'une envie, c'est de lui foutre mon poing dans la gueule, et c'est de cette détermination que je m'approche de lui à grandes enjambées.

Personne n'a le temps de réagir, ne peut me retenir, et encore moins m'arrêter. La seule chose que j'ai en tête, c'est de le démolir. De lui faire comprendre, qu'il n'aurait jamais dû me prendre pour un imbécile. J'arme mon bras, et comme dans un ralenti, mes dernières pensées reviennent au galop. Un mix, de sagesse et de violence, se percute, me laissant le temps de choisir mon camp, entre l'ancien et le nouveau Tristan.

Le taper ? Tout ça parce que je ne suis pas d'accord avec ses méthodes ?

J'ai vraiment pensé à ça ? Employer la violence sur sa tête de con ? Non, je n'ai pas pu... Pas lui ! Pas le Doc... Il est bien le seul médecin qui ne m'a pas pris pour un fou, ou un débile.

Je ne suis plus ce mec-là grâce à lui. Celui qui pétait un câble au moindre grain de sable. Celui qui ne voyait que le côté négatif des choses. Celui qui manquait tellement de confiance en lui. Bon, je ne dis pas que je respire une sérénité olympienne, mais je suis loin de ce mec incontrôlable, nerveux et agité, que j'ai pu être.

Si le Doc a fait ça, c'est qu'il devait avoir de très bonnes raisons. J'ai appris à lui faire confiance, à écouter ses conseils, à devenir meilleur.

Il me fixe sans bouger, et je peux lire qu'il n'a même pas peur de prendre mon poing. Il a su bien avant moi, que je ne le ferais pas. Je baisse mon bras, en même temps, que j'entends des murmures derrière moi. C'est sans doute, ma petite femme et Granny, qui sont soulagées que je ne lui ai pas cassé la gueule.

Alors même si j'ai changé et si je sais tempérer mon agressivité, il n'empêche qu'il aurait mérité de recevoir un petit cadeau de ma part. En deux pas, je suis sur lui et à la surprise de tous, je lui donne une accolade bien virile pour lui démontrer, que même de le prendre dans mes bras, ne me dérange plus.

— Enfin tu te décides, me nargue-t-il.

— Ne la ramène pas, tu veux ! Je peux encore changer d'avis !

Son petit sourire narquois provoque dans mon poing des fourmillements qui le font se refermer instinctivement. Prêt à passer à l'action... Non ! Mais il va m'entendre, il me doit des explications et je compte bien les avoir. Je relève les yeux sur ma cible, quand je m'aperçois qu'il n'est plus là.

— Surprise, me dit-elle en rigolant.

— Granny ?

Je tourne la tête à droite et à gauche pour voir où s'est planqué ce dégonflé, quand elle m'indique :

— Ça ne sert à rien de te dévisser la tête, pitchoun.

— Où sont-ils ?

— À la cafétéria. Tu étais tellement concentré, à dominer ta rage intérieure, que tu ne les as pas vus sortir.

— Et toi ?

— Moi je suis restée afin de te parler.

— Non c'est bon Granny, pas maintenant.

— Mais je ne te demande pas ton avis. Suis-moi, exige-t-elle, avec un petit sourire.

Même si elle est petite, frêle et que c'est d'une voix douce qu'elle me parle, son ton ne laisse pas la place à la contestation. Alors je la suis. Sans rien dire, sans même relever la tête sur les ornements et autres vitraux, on traverse la chapelle dans le silence. Ce n'est pas pesant comme j'avais pu l'imaginer.

Je jette un bref regard circulaire pour me situer, quand elle s'arrête. Non, mais elle est sérieuse ? Elle ne va pas m'emmener là-dedans ? Je veux bien faire des efforts, mais faut pas déconner tout de même.

— Granny, tu rêves là !

— Jamais quand je suis réveillée pitchoun, se retient-elle de s'esclaffer, en conservant son rire avec sa main plaquée sur la bouche.

— C'est ça rigole, en attendant je refuse !

— Tu refuses qu'on parle ?

— Non, Granny. Mais pas dans cette foutue cabane !

— Cette cabane, comme tu dis, sache que c'est un confessionnal.

— Oui ben, appelle ça comme tu veux, en tout cas pas question, que j'y mette un orteil.

Non mais sans déconner, elle a beau être ma grand-mère, ça ne l'autorise pas à faire n'importe quoi. Et puis, elle n'est pas prêtre pour ce que j'en sais de la religion, les femmes ne peuvent pas l'être...

Elle ouvre une porte à la droite de la cabane et entre dans la pièce, tout en me disant :

— En effet, je ne suis pas prêtre !

— Mais...

Putain que c'est chiant qu'elle lise comme ça dans mes pensées.

— Oui, je sais, je t'énerve Tristan.

— Mais comment fais-tu ça ?

— Ça, c'est mon secret pitchoun, ricane-t-elle.

Je la suis dans cette petite pièce où se trouve juste une table ronde, quatre chaises et un buffet ancien dans le fond. Granny me montre une chaise et me demande de m'asseoir, ce que je fais avant de découvrir ce qui se trouve sur le mur qui me fait face. Ma grand-mère n'a pas choisi cette place par hasard. J'en reste bouche bée, comme un con, et la bouche aussi ouverte que mes mirettes.

— Si c'est pour me parler de lui, je m'en vais tout de suite.

— Pitchoun, je comprends ta colère envers eux, envers lui...

Sa voix se casse sous l'émotion. Je lève mon regard vers elle, et sa tristesse me touche. Depuis quand ne l'a-t-elle pas vu ? Granny pense qu'en me mettant face à son portrait, je vais changer d'avis sur lui ? Elle veut que je reconnaisse quoi ? Que je lui ressemble, c'est ça ?

— Il n'y a pas que ça...

— Tu peux arrêter deux minutes de lire dans mes pensées, s'il te plaît, lui demandé-je gentiment.

J'ai conscience que je n'ai pas le droit de lui parler ainsi, et si ma petite femme était là, elle me reprendrait sur mon comportement. Je dois essayer de me contenir, et de retenir mes mots. Je dois faire des efforts pour ma grand-mère...

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Coucou mes T&O-LOVE 💖

Voici la première partie de ce chapitre concernant Tristan et la discussion avec Granny dans cette fameuse chapelle ! 

Un lieu saint qui rendrait presque l'esprit de notre Tristan serein ! 

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Vous pouvez lire la 2 ème partie du chapitre 26 en suivant 📍

Bisous mes Loulous d'amour 😘

Kty.Auteure 🌸

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