Jesse et Calvin

JESSE

Pour la première fois de ma vie, je suis stressée. Dans un premier temps, j'ai cru à une gastro, mais non, ce n'est pas ça. Ne vous moquez pas.

Je n'ai jamais été dans cet état et pour cause, je n'ai jamais fait de cadeau à personne. Pas depuis la disparition de ma famille. Avec la naissance des enfants et grâce à la thérapie de groupe qui a dissipé une grande partie de ma culpabilité, j'arrive à penser à eux sans être envahie par les ténèbres. Ils ne font que me frôler mais je tente d'être plus forte que tout ce ramassis de conneries qui ne me quittera jamais. Je vis avec. Comment faire autrement ? Impossible. Il faut vivre avec ses démons.

Pour en revenir à ce cadeau, j'ai eu du mal à trancher. Mais je ferais n'importe quoi pour lui. Calvin, bien sûr. L'homme que j'aime. Il a toujours été là pour moi et patient. Dans les bons et les mauvais moments. Il ne m'a jamais lâché la main. À aucun moment. Pourtant je l'ai mérité tellement de fois.

Aujourd'hui, journée spéciale, je me suis levée très tôt et... ben tout simplement je me suis mise aux fourneaux. Ce n'est clairement pas moi de me comporter en femme d'intérieur. J'ai l'impression d'être une caricature de femme au foyer. C'est bon pour une fois. Je n'y prends pas de plaisir particulier à oeuvrer en cuisine même en me disant que c'est pour faire plaisir à ma famille. Rien que le mot m'électrise. J'ai fondé une famille. Drôlement improbable il y a peu, c'est pourtant désormais mon quotidien. Je ne m'en plains pas. J'aime mon homme et mes enfants.

Avec tout ça, j'ai oublié de vous parler du cadeau pour Calvin. Que pouvais-je lui offrir ? Il a tout. Une voiture, une moto, une affaire qui marche très bien et j'en passe. J'ai donc décidé de me comporter et de m'habiller en parfaite femme d'intérieur. Je me sens ridicule au possible avec ce serre-tête de bourge coincée, ce chignon trop serré qui me compresse les neurones, ce tablier rose et parfait qui me sort par les trous de nez, ces chaussures à talon de merde, ce tailleur qui me gratte et que j'ai envie de balancer. Pourquoi j'agis de la sorte ? Nouvelle lubie, je ne sais pas d'où ça vient. Je ne veux tout simplement pas que Calvin se lasse et m'envoie balader moi et mon caractère de chien.

Trop tard pour changer de tenue, j'entends les pas de Calvin se rapprocher. Dans tous les cas, garder son calme et sourire. Je me suis entraînée dans le miroir pour que ça fasse vrai alors que l'on ne vienne pas me casser les pieds. À vrai dire, j'ai failli avoir une attaque la première fois que je me suis regardée esquisser un sourire dans le miroir. J'aurais dû me prévenir au préalable. J'ai trouvé ça surnaturel.

Je m'attends à le sentir plaqué contre mon dos comme tous les matins mais les secondes défilent et rien ne vient. Je pivote et le vois me regarder en haut en bas comme s'il tentait de résoudre une équation à trente inconnues. Ça n'existe pas, ne menez pas votre enquête, c'est juste pour bien situer le décor.

Les yeux plissés à la recherche de je ne sais quoi, il zigzague dans la cuisine, soulevant tout ce qui se trouve à portée de main. que cherche-t-il ? Et depuis quand il ne vient plus vers moi ? Arrivé à ma hauteur, il pose ses mains chaudes sur ma taille, me soulève comme une plume pour me poser à côté et met les poings sur ses hanches, le sourcil froncé.

Saleté.

- Quoi... Enfin, je veux dire, bonjour mon chéri, tu as bien dormi ?

- Qu'est-ce que tu fous ?

- J'ai préparé un petit déjeuner en famille.

- Je vois bien. Je veux dire c'est quoi cet accoutrement ? Tu vas au carnaval ?

Enfoiré !

Je garde mon masque de femme impassible et souriante en ne perdant pas de vue que je dois rester calme aujourd'hui. Tout ce qui se dira sera vite oublié jusque minuit mais aura des explications à fournir demain.

- Pour ce jour de fête en famille, je me conduis comme telle.

- Comme tout le monde ?

Fais pas chier, Calvin, crie ma conscience.

- Exactement. Que veux-tu pour ton petit déjeuner ?

- Parce que tu vas me servir ?

Je vais te le balancer dans les dents si tu me casses les cou... coudes ! Encore une fois, ça n'engage que ma conscience.

- Bien entendu. C'est Noël aujourd'hui, mon chéri.

Je grimace derrière mon sourire de façade en serrant fort la poignée de la cafetière à m'en faire blanchir les jointures. Mon geste ne passe pas inaperçu.

- Si je m'étais attendu à ça. Joyeux Noël, ma petite femme parfaite, rit-il en venant m'embrasser.

Je dois bien serrer les cuisses pour endiguer le feu qu'il attise dans mon ventre au premier frôlement.

- Hmm... joyeux Noël mon chéri.

Qu'est-ce que c'est niais ce "mon chéri". Je ne m'y ferais pas.

Que m'est-il passé par la tête pour envisager passer toute une journée dans cette tenue ridicule. Cinq minutes sont déjà de trop.

- Ça va durer longtemps cette comédie? chuchote-t-il en tâtonnant dans mes cheveux à la recherche d'une première épingle à ôter.

- Pas touche, je le sermonne en lui assénant une petite tape sèche sur la main.

- Tu recommences à mordre ? espère-t-il visiblement très amusé.

Il ne va vraiment pas me faciliter les choses.

- Pas du tout, j'ai passé un temps fou à me rendre présentable donc ne farfouille pas ma coiffure pour tout fiche en l'air.

Quel langage, je m'épate moi-même.

- Je préfère la Jesse d'hier et de demain, j'ose espérer. Celle-là n'est pas marrante.

- Elle n'est pas là pour faire marrante.

- Pourquoi alors?

Sans aucun effort, il hisse mon petit corps sur le plan de travail et empoigne la cafetière que je tiens toujours pour la poser loin. Du bassin, il écarte mes cuisses, faisant remonter ma jupe très haut, dévoilant le liseré de dentelle de mes bas autofixants.

- J'aime beaucoup ce détail, s'excite-t-il de sa voix rauque en passant le doigt dessus.

Ses yeux s'enflamment face à spectacle inattendu et il s'insère au plus près de ma féminité en me rapprochant contre son érection. Il ne va pas m'en falloir beaucoup pour me faire flancher mais je m'y refuse. J'ai décidé de bien me tenir. De faire un sans faute. Je suis bien partie pour le moment et un peu d'aide n'est pas de refus.

- Je t'aime comme tu es. Tu n'as pas besoin de te déguiser.

- Je ne suis pas déguisée.

Juste un chouïa, je l'avoue. Vous êtes durs. Ok je suis clairement déguisée.

- Je ne t'ai jamais voulue autrement que ce que tu es.

Que ça fait du bien d'entendre de telles paroles.
Ses pouces caressent mes plis à la limite de ma culotte, je suffoque dans la perspective de le sentir en moi. Je vais avoir du mal à me tenir jusque ce soir mais je me suis fixée un objectif et je ne compte pas m'en détourner.

Ses lèvres exigeantes qui cheminent le long de ma mâchoire ne sont clairement pas là pour m'inciter à garder les idées claires.

- Tu ne veux pas me virer ce foutoir ? grogne sa voix rauque dans le creux de mon oreille.

Je suis presque prête à faire tout ce qu'il me demande. Depuis quand je suis aussi faible ? Avec Calvin, ça doit remonter à nos retrouvailles. Il a toujours représenté plus que les autres à mes yeux sans rien avoir à faire de spécial. C'est tout simplement le seul qui fait virevolter des millions de papillons dans mon ventre. Les années à ses côtés passent et il me fait toujours ressentir un tourbillon d'émotions. J'ose espérer qu'il en est de même pour lui. J'en suis convaincue. Je ramène mes mains dans son cou et le serre contre moi en jouant avec ses cheveux.

- Je t'aime Calvin.

- Je sais. Je t'aime aussi. J'ai un cadeau pour toi.

- Je n'ai besoin de rien. J'ai tout ce qu'il me faut avec toi.

- C'est pareil pour moi mais je sais très bien que cette année tu m'as acheté quelque chose.

Bien évident. Rassurez-moi, vous n'avez pas cru que mon comportement depuis ce matin était mon cadeau ? Parce que ce n'est nullement le cas. Je crois avoir trouvé le cadeau idéal. Pour l'heure, je pense que Cavin a bien saisi mon délire du jour et n'insiste pas. J'en suis soulagée autant que déçue. Toujours sans effort, son grand corps me descend du plan de travail. Je lisse ma jupe comme une dame le ferait. Il se penche vers moi, m'embrasse doucement. Mon coeur fond. Saisissant mes doigts, il m'amène dans le salon où sont disposés les cadeaux pour les enfants sous le sapin. Je devine quel est le mien. Une toute petite boîte et je crains le pire. Mon coeur galope à un rythme fou. Je redoute une énième demande en mariage. Il ne lâche pas l'affaire et moi non plus. Je m'en veux de l'envoyer poliment paître à chaque fois mais je ne veux pas accepter.

Avec autorité, il me fait asseoir sur le canapé et comme je le soupçonnais, il attrape le petit paquet qu'il me tend. Je ferme les yeux et fais le vide puis les rouvre lorsque je sens que Calvin s'est installé à ma gauche. Je me tourne vers lui et le regarde. Il est putain de beau, pardon trop magnifique. Une sexytude à faire douter n'importe qui. Je n'ai pas de mal à me mettre à la place de toutes ces greluches qui essaient d'attirer son attention avec leurs demandes farfelues.

- Pour toi.

- Merci Calvin.

Je le tripote dans tous les sens pour retarder ce moment où chacun de nous sera déçus de la réaction de l'autre.

- Ouvre, il ne va pas te manger s'amuse-t-il de mon hésitation.

Pas certaine.

Délicatement, je retire les morceaux d'adhésif avec une lenteur exagérée. Du bout des doigts, je soulève prudemment le papier. Un écrin. Bordel ! Les mains tremblantes, le coeur emballé, je l'ouvre. Je suis rassurée et déconcertée de découvrir un trousseau de clés. Je reporte mon attention sur l'homme de ma vie. Comprends rien.

- Comment suis-je supposée les porter ?

- Comme tu veux, rit-il, un éclair de malice traversant son intense regard vert.

Il veut faire durer le suspense mais je n'ai aucune idée du but de sa démarche.

- Elles ouvrent quoi ?

- Comme tu sais, Josh part sur les routes. Je lui ai racheté le Bludfire. Pour toi.

C'est adorable. Quel homme pouvait me rendre plus heureuse ?

- Tu veux te débarrasser de moi pour avoir le champ libre au garage ? je ne peux m'empêcher de le railler.

- Je savais que tu me dirais ça. Je peux mettre la clé sous la porte si tu préfères. Et je reste enfermé ici en attendant ton retour au soir ?

Ça serait bien. Mieux que ça, parfait.

- Ok, ça me va.

- Je rigole.

- Moi aussi. Je ne sais pas quoi te dire. C'est super gentil. Merci Calvin.

CALVIN

Je vois que Jesse est émue et ne s'y attendait pas du tout. Je n'ai pas hésité longtemps lorsque Josh m'a appris son départ et son intention de vendre le Bludfire. Je sais que ce lieu représente beaucoup pour Jesse, c'était l'attention idéale pour lui rappeler que je l'aime et que je ferais n'importe quoi pour elle. À part supporter au quotidien cette version édulcorée d'elle-même. Elle me fait peur autant que la chambre tout rose quand elle avait eu envie de tout redécorer avant la venue de Mila. J'espère sincèrement que ça ne va pas durer. J'aime la Jesse rentre dedans. Pas une bonne femme quelconque. Bon, même si elle persiste dans son délire, je l'aimerai mais je n'espère pas qu'elle partira dans cet extrême longtemps.

- J'en déduis que ça te va ?

- C'est super, Calvin. Je vais être ridicule avec mon cadeau insignifiant.

- Ne dis pas de bêtises. C'est toi mon cadeau. Ça me suffit amplement. Si je pouvais ôter ces fringues hideuses...

- Je te remercie de me faire remarquer que je suis hideuse.

- Les vêtements. Pas toi. Tu es superbe.

Elle me sourit. Mon coeur se compresse de bonheur. Élégamment, elle se lève sans tenir compte de mon bavardage et prend le paquet qui m'est destiné. J'en profite pour la regarder. Dommage son beau cul n'est pas autant mis en valeur que dans ses pantalons de cuir ou ses jeans. Parce que son cul est clairement à tomber. Rebondi, il a la taille parfaite pour mes grandes mains. Vivement qu'elle enlève ce qui a le nom de jupe. Ce n'est pas elle. Je veux ma Jesse. Elle a beaucoup changé en si peu de temps. Elle a passé son permis pour ne pas dépendre de moi lorsqu'il faut prendre les enfants, par exemple mais elle est restée fidèle à ce qu'elle est. Pas là. La Jesse qui n'a jamais fait de cadeau. Je ne relève pas une seconde fois cette nouveauté pour ne pas la mettre mal à l'aise mais ça ne m'en fait pas moins ressentir tout l'amour qu'elle m'inspire.

Un gros paquet atterrit dans mes bras. Quoi qu'elle m'ait choisi, je sais qu'elle a fait le bon choix. Je la contemple, fidèle au rôle qu'elle semble jouer depuis ce matin, elle reste maîtresse d'elle-même.

- Ouvre.

Je ne me fais pas prier. Comme je m'en doutais, je ne suis pas déçu. Je tiens une très belle veste en cuir.

- J'aime beaucoup. Merci Jesse.

- C'est vrai, tu aimes ?

- Tu t'imaginais le contraire?

- Ouais... Oui, je veux dire.

Il ne lui faudrait pas grand chose pour que son naturel revienne au galop. Je vais gratter un peu au fil de la journée pour la retrouver telle qu'elle est. Sauvage, sans à priori, directe et qui n'hésite pas à envoyer chier tout le monde.

- Pourquoi il ne m'aurait pas plu ?

- C'est spécial.

- Quelle idée.

Je vois son regard attendri sur le haut de la manche gauche. Sur un écusson. En le regardant attentivement, je suis ému d'y voir le prénom de nos deux enfants.

- Je ne pouvais pas recevoir de plus beau cadeau. Tu as assuré.

Je le pose délicatement sur la table basse et la fais asseoir sur mes genoux pour l'embrasser profondément. Je faufile une main sous sa jupe. Je m'attarde sur le haut de ses bas. Je ne l'avais jamais vue avec ce genre de lingerie mais j'aime beaucoup. Je continue ma progression et j'arrive à ce petit morceau de tissu que l'on ose appeler culotte et me rends compte qu'elle est trempée. Elle a une sacrée maîtrise pour ne pas se laisser aller.

Mes espoirs de l'honorer comme j'en ai envie reviennent en sentant ses petites mains caresser mes abdos en dessinant chaque muscle. D'un geste délicat, elle soulève mon tee-shirt et dépose à peine ses lèvres au dessus de mon coeur. Là où j'ai fait tatouer le prénom des enfants. Je grogne.

D'un coup, nous sommes rattrapés par la réalité par des petites voix qui se font entendre pour nous avertir qu'ils ont assez patienté dans leur lit. Obligés de nous réserver jusque ce soir.

Les cadeaux ouverts, tout le monde prêt, nous partons direction chez Ruth et Karl. C'est devenu une institution. Il y a pas mal de neige cette année et nous avons bien fait d'acquérir un véhicule plus adapté à la conduite d'ici. Sur des routes enneigées, rien de plus pratique qu'un gros engin que je conduis la plupart du temps mais voir Jesse le manoeuvrer reste déconcertant. Je ne sais pas comment elle fait pour atteindre les pédales. Elle se débrouille très bien au volant, je ne le cache pas. Dans tout ce qu'elle fait, elle excelle.

Il ne nous faut pas longtemps pour arriver sur les lieux des festivités à Cedar Lake. Chacun un enfant dans les bras, nous entrons dans la maison pour nous rendre compte que nous sommes les derniers. Un silence anormal règne lorsqu'ils découvrent tous la tenue de Jesse. Je ne m'y suis pas encore fait, personnellement. Ça fait vachement peur. Je veux du cuir et des petits hauts moulants. Que rien ne change.

- Bonjour à tous, joyeux Noël, chantonne Jesse très contente d'elle.

- Que se passe-t-il? réagit Ruth qui a du mal à en revenir.

- Tout va très bien. J'ai fait des desserts, ajoute-t-elle en lui tendant.

Ça aussi, ça surprend.

- Mon dieu ! Que lui as-tu fait, Calvin?

- Rien du tout. Je ne connais pas cette personne. Je l'ai trouvée dans la cuisine ce matin.

Yeux plissés, elle n'apprécie manifestement pas mon humour.

- J'ai décidé de bien me tenir aujourd'hui comme une dame le fait. Faut savoir ce que vous voulez.

- Personne ne t'a demandé d'être quelqu'un d'autre.

Son attitude m'informe qu'elle risque de s'insurger à tout moment du fait que personne respecte sa façon d'être. Aussi farfelue soit-elle. Vous avez déjà eu cette réaction de ne pas vouloir quelque chose et en constatant que les autres ne le veulent pas non plus, vous changez d'avis pour leur démontrer qu'ils ont tout faux. Et bien c'est ce qui m'arrive. Le fait de les voir remettre en cause le choix de Jesse m'incite à penser qu'elle a fait le bon choix. Je m'imagine très bien vivre avec elle dans cet accoutrement jusqu'à la fin de ma vie. Et pourtant, ce n'est vraiment pas ce qui lui va le mieux. Qu'importe comment elle sera demain, je l'accepterai.

- Je fais ce que je veux. Où puis-je mettre les desserts ?

Même le langage est une catastrophe. Mais j'ai dit que je ferais avec donc je me tais. Le pire c'est le collier de perles et les boules assorties accrochées à ses oreilles. Ok, j'arrête.

- Dans la cuisine. Je vais te débarrasser.

- Je vais le faire.

Les questions fusent le temps qu'elle disparaît dans la cuisine.

- Il se passe quelque chose, Calvin? s'inquiète Ruth.

- Non.

- Mais enfin, on ne l'a jamais vue habillée de la sorte.

Moi non plus, ce n'est pas pour ça que j'en fais une montagne. Elle finira bien par se lasser. Assez vite, je l'espère. Genre aujourd'hui.

- Tu lui as fait une réflexion ? insiste ma mère.

- Quelle idée. Je l'aime comme elle est.

- Oh, c'est mignon, font toutes les femmes présentes, la bouche en coeur.

Pourquoi faut-il obligatoirement que ce soit de ma faute ? Si ça ne tenait qu'à moi, je lui aurais déchiré ces morceaux de tissu qui ne lui rendent pas justice. Surtout après avoir découvert sa mini culotte et ses bas. Je ne suis pas contre ce petit changement.

- Calvin !

- Quoi ?

- Tu vas bien ?

- Oui. Pourquoi ?

- Tu as l'air ailleurs.

Tu m'étonnes. J'attends avec impatience de faire l'amour à la femme de ma vie ce soir. Le silence s'installe à nouveau dès que ma sauvageonne fait son apparition. Le reste de la journée se déroule de la même façon. Comme si nous étions dans un monde parallèle mais plus personne n'a relevé le look du jour de Jesse. J'ai comme dans l'idée qu'elle emmagasine toutes les réflexions dans un coin de sa tête et qu'elle fera payer ces travers un jour où l'autre. C'est pour cette raison que je n'en rajoute pas.

Nous rentrons tard, Ruth tenait à ce que les enfants dorment chez elle et Karl. Le trajet du retour s'est déroulé en silence. Jesse a besoin de cogiter et moi je respecte son silence. J'ai juste posé la main sur sa cuisse pour qu'elle sache que je suis de son côté. Toujours. Quoi qu'elle décide. Elle m'a souri en posant sa main sur la mienne puis s'est tournée pour admirer le paysage qui défilait.

Stationnés dans le souterrain de la résidence, je la laisse dans ses pensées en laissant divaguer les miennes. J'avoue que je m'inquiète un peu. Jusqu'où les choses vont-elles aller ? Jesse n'a aucun mal à partir dans les extrêmes. Est-ce qu'elle se serait lassée de notre vie ? Est-ce sa véritable nature et qu'elle décide de la révéler au grand jour ? Ça me semble improbable. Depuis que je la connais, elle a toujours été autrement que les autres. À se revendiquer différente, ne rien faire comme tout le monde. Il n'y a pas à dire, elle est unique.

- Je t'aime, Calvin.

Ça me remue les tripes à chaque fois qu'elle prononce ces petits mots. Banals pour la plupart mais venant de Jesse, ils ont leur importance.

- Viens-là, je lui dis en désignant mes jambes.

Je pensais qu'elle se mettrait à califourchon mais non. Elle se met en amazone, la tête posée sur mon torse.

- Je t'aime, Jesse. De toutes les façons possibles.

- Tu n'as pas apprécié de me voir comme ça aujourd'hui.

- Tu as été parfaite. Ce que tu es au quotidien.

- Tu es gentil.

Je la serre fort dans mes bras en humant son odeur puis nous sortons du véhicule pour rentrer dans notre cocon familier. Nous prenons même l'ascenseur en même temps que son connard de voisin qui n'en revient pas du changement. Deux fois qu'il la dévisage minutieusement. Il veut mon poing dans sa face de beau gosse pour lui passer l'envie? Je grogne pour lui rappeler que je suis présent. Parce que oui même fringuée comme une bourge, elle est plus que bandante. Franchement ce look lui va plus que bien, de surcroît avec son visage d'ange, elle fait mère de famille représentant d'élève mais ce n'est pas elle. Son accoutrement irait de paire avec celui du connard qui se tient près de nous. Je me sens décalé. Comme si eux étaient le couple et moi le connard qui la reluque.

- Joyeux Noël Hank, croit bon d'ajouter aimablement la femme parfaite du jour en sortant de la cabine.

Il secoue la tête, sidéré et me regarde pour que je lui confirme que c'est bien la même personne que les jours précédents. Et oui mon vieux.

- Merde. Tu lui as fait quoi?

Oui nous nous tutoyons. C'est mon connard de banquier.

- Rien. J'ai rien compris.

- Merde, répète-t-il.

Les portes se referment, nous ramenant au moment présent. Qu'est-ce que je fous à tenir compagnie au voisin dans l'ascenseur alors que ma femme est rentrée chez nous? Je lui souhaite une bonne soirée par dessus mon épaule et presse le pas pour la rejoindre. Cuisine, personne. Salon, même constat.

J'arrive dans la chambre au bon moment. Son chemisier retiré, sa jupe est en train de prendre le chemin identique. Je m'immobilise pour la regarder se déshabiller lentement. Ses yeux ne me quittent pas lorsqu'elle retire son bouton et ses mains prennent tout leur temps pour descendre la fermeture éclair. Chaque cran descendu amplifie mon envie d'elle. Après ce qui s'avère être une éternité, le tissu ressemble à un tas autour de ses pieds. Pieds qui ont viré ces horreurs de talon de bonne femme pour en mettre des plus affûtés. Genre talons aiguille. Qui lui font les jambes plus sculptées qu'au naturel. Le clou du spectacle se joue plus haut, là où se trouve un corset qui rehausse sa poitrine et la rend plus voluptueuse.

- Tu penses bouger ?

- Je ne sais pas. Tu es qui ?

J'ai l'impression que je l'emmerde profondément quand je la vois regarder sa montre.

- Je suis moi. Alors active si tu ne veux pas que je m'en occupe toute seule.

Je me rapproche d'elle à grandes enjambées et l'enlace en penchant ma tête vers elle pour effleurer ses lèvres.

- Tu as fini ton truc?

- Il est plus de minuit. J'ai fini mon contrat avec moi même.

Ouf. Cette Jesse me faisait peur. La voir se comporter comme tout le monde est déconcertant. Ma préférence va à celle ci.

- Qu'as-tu en tête?

- Toi. Moi. Nus. Les corps en sueur. Des orgasmes à n'en plus finir. Lent. Profond. Brutal.

JESSE

Sa langue va et vient dans ma bouche au rythme que ses doigts dans ma chatte. Entre mes cuisses, la tension est à son paroxysme, tout mon corps se contracte. Calvin accélère sa cadence, et tout mon être se met à trembler, prêt à succomber. Ses lèvres délaissent les miennes et se posent sur mon cou, qu'il se met à lécher, à sucer et à mordiller tout en grognant. Son autre main recouvre mes reins, apportant son lot de chaleur pour m'attirer au plus proche de façon à me plaquer plus étroitement contre lui. Mes hanches collées aux siennes, je suis tout à fait consciente de son érection de dingue. Je gémis sous l'assaut de son baiser qui me fait perdre la tête. Je me peux que me rattraper à ses bras pour ne pas vaciller. Sa langue explore ma bouche lascivement et ses mains sont partout sur mon corps. Poupée de chiffons entre ses bras.

Un grand vide se fait ressentir quand il se retire de moi à me faire geindre de frustration. Pas le temps de protester qu'il m'empoigne les fesses et me soulève pour que j'entoure sa taille de mes jambes. Je ne loupe rien de la rigidité de son membre contre mon ventre à tel point qu'un brasier ardent se répand à travers tout mon corps. Je sais qu'avec Calvin, je ne serais jamais déçue, il est très attentif et ne me laisse jamais frustrée malgré ma libido hors norme.

Sans effort, il s'avance vers le lit et me dépose comme si j'étais son trésor. Ça m'émeut.

Je me retrouve sur le dos et lui sur le flanc. Du bout des pieds, je retire mes chaussures et les balance à l'aveugle.

- Dommage, se fait entendre Calvin. J'aimais bien.

- Moi je préfère que tu me remplisses.

Il n'en faut plus pour qu'il se redresse et m'enlève les bas comme s'il déballait un cadeau. Je suis prête à lui demander s'il est à fond où s'il compte passer à la vitesse supérieur tant il est délibérément lent. Je ne dis rien et savoure ce moment autant que lui. Mes jambes nues, son corps rampe sur moi en m'enveloppant de sa puissance et de sa chaleur.

- Tu es belle.

Émue, je le prends par le cou et attire sa bouche contre la mienne. Après la tendresse dont il a fait preuve jusqu'à maintenant, il investit soudain violemment mes lèvres, chaloupant sur mon corps et se calant entre mes jambes. Sans une once de résistance de ma part, je laisse sa langue furieuse s'enfoncer dans ma bouche, son rythme se calquant sur les coups rugueux de son bassin contre le mien. L'épaisseur de son jeans et celle ridicule de ma petite culotte nous séparent, rendant tout contact bien trop présent.

Je ne peux que ressentir son membre qui vient percuter mon clitoris d'un mouvement intense, voire brusque. Je me délecte, en proie à un désir fulgurant qui explose à l'intérieur de mon corps, soulevant les hanches pour épouser son rythme. Calvin s'arrache à ma bouche à mon gémissement et se met à grogner, les yeux assombris par le désir et en proie à une telle passion que je reste interdite. Il fait très animal en rut, ce que son membre dur comme l'acier est déterminé à prouver, à sa façon.

- C'est moi qui commande ce soir, me lance-t-il, son regard vert et intense me clouant sur place.

J'acquiesce silencieusement même si je n'en crois pas un mot mais je lui laisse ce plaisir. D'une main ferme, il attrape mes poignets pour les immobiliser au-dessus de ma tête tout en faisant glisser ses lèvres sur mon téton pour l'aspirer à pleine bouche. Un tourbillons de sensations folles explose à l'intérieur de mon corps, j'en frémis tant que ça le fait grogner. J'en suis presque à crier, rien que ça. Entre mes cuisses, un grand vide douloureux se fait ressentir, que je veux qu'il comble. J'ai envie qu'il me transperce, qu'il prenne son pied en ne pensant qu'à lui puis qu'il me fasse chavirer à force de ses grands coups de boutoir.

Son autre main s'affaire au niveau de son ventre sans qu'il ne desserre celle autour de mes poignets et je capte qu'il baisse son boxer pour venir projeter plus fermement ses hanches contre les miennes. Putain, c'est trop bon ! À travers le tissu de mon dernier rempart, il presse son gland contre moi, provoquant un flot de sensations audacieuses, alors que j'ai conscience de l'étoffe fine, prête à craquer sous la pression insoutenable de son membre, s'insérer en moi.

Je creuse les reins, brûlante de désir encore inassouvi.

Il soulève la tête de ma poitrine et se redresse au-dessus de moi, tenant toujours mes mains prisonnières. Je me tortille sous la douce menace pour appuyer plus fermement mon pubis contre le sien.

- Putain, t'es bandante et sexy ! marmonne-t-il de voix grave.

Je ferme les yeux, essayant de le plaquer contre mes hanches, gémissante, comme pour le supplier de me remplir.

- Ne bouge pas, m'ordonne-t-il d'un ton que je ne lui connaissais pas.

- OK, je lui réponds simplement en me pliant à son bon vouloir.

Je suis prête à faire tout ce qu'il désire, et même plus pour toutes les fois où il se soumet. Je ne me suis jamais sentie aussi excitée qu'entre ses bras. Je suis d'ailleurs au bord de l'orgasme absolu alors qu'il ne m'a pas encore pénétré.

Jamais je n'avais ressenti ça avec personne.

D'un regard, il me fait comprendre que je ne dois pas bouger mes mains. Je peux bien lui faire ce plaisir.

Après s'être assuré que je ne me déroberais pas, Calvin descend plus bas, ses lèvres effleurant mon ventre alors que tout mon corps ondule sous l'effet de ses caresses, puis ses pouces saisissent mon minuscule morceau de tissu pour le faire glisser le long de mes jambes. Enfin libérée, j'écarte largement les jambes, dévoilant mon intimité trempée. Sans la moindre hésitation, il prend mon clitoris à pleine bouche tout en me pénétrant violemment de deux doigts. Sans aucun ménagement comme j'aime. Juste ses doigts agiles à l'assaut de mon point sensible intérieur.

Bordel ! Il va me faire mourir de plaisir que je n'en serais pas surprise. Mon corps se raidit, et je gémi, de la tête aux pieds. Au bord de l'orgasme, juste au bord, à un millimètre.

Content de lui, il soulève légèrement la tête, dégage sa bouche luisante de mon nectar.

- Bientôt. Je veux être en toi, mais, putain, t'es super étroite et je n'ai pas terminé de te lécher. 

- Tu parles trop. Je vais devoir me débrouiller seule.

Je titille mon clitoris pour soulager la tension qui m'habite sous son regard ébahi mais rapidement, il repousse ma main et il ne peut s'empêcher de le reprendre en bouche, encore plus profondément. Ses doigts vont et viennent frénétiquement au fond de moi et je me mets à haleter, agitée de spasmes annonçant un orgasme phénoménal. À deux doigts d'y succomber, il s'arrête une nouvelle fois. C'est quoi son problème ? Je redresse la tête pour le dévisager. Il me regarde avec admiration et vénération. Putain ! Ses doigts reviennent en moi, et son autre main s'immisce sous mes fesses pour relever mon bassin. Je hurle et me tortille de plaisir lorsqu'il y enfonce son pouce dans mon cul, jouissant contre sa bouche en me trémoussant pour m'empaler sur ses doigts qui investissent mes différents orifices.

J'ai besoin de quelques instants pour revenir sur terre.

Il est en appui sur un coude à ma gauche, regard enflammé posé sur moi, sombre et satisfait. Je ne peux que cligner des yeux encore sous le coup de mon orgasme dévastateur.

-Je vais te baiser.

- T'as plutôt intérêt, je lui murmure presque amorphe.

Il sourit, d'un air à la fois sombre et satisfait.

Allumeur, il se branle, serrant son sexe dans sa main sans douceur. Je n'avais jamais rien vu de plus excitant qu'avec lui. La respiration saccadée par ses mouvements vigoureux, je remarque qu'une veine bat à un rythme effréné dans son cou, prouvant son degré d'excitation.

Lentement et de manière provocante, Calvin abandonne son sexe et se penche vers moi, tout près, en appui sur ses mains placées de chaque côté de mon visage.

Il me fixe d'un regard amoureux qui me transcende. Il me fait pivoter sur le flanc et vient se planter derrière moi en prenant mes hanches dans ses mains puissantes puis m'attire contre lui en se penchant au-dessus de moi. Il inspire profondément pour humer mon odeur.

- J'adore ton l'odeur. Ça m'excite.

Sa voix est rauque de désir et d'émotion, et son membre très dur contre la raie de mon cul me nargue. Il ondule des hanches pour coulisser entre mes fesses tout en malaxant mes seins. Je tends les mains en arrière pour choper ses cheveux et amener ses lèvres dans mon cou. Ses dents se referment sur la peau délicate juste en dessous de l'oreille, me procurant mille frissons. Sa main descend sur mon flanc en une caresse très légère puis il empoigne la hanche pour me plaquer plus durement contre son érection.

- Encore!

- Tu aimes ?

- Tout ce que tu me fais.

Je me tourne vers lui pour constater que mes mots le font réagir, et son regard s'attendrit. Il tend le bras, chaud et ferme sur le haut de mon corps et passe la pulpe de son pouce sur ma joue.

- Je sais. C'est pareil pour moi, ajoute-t-il en s'écartant pour s'allonger sur le dos.

Je retiens ma respiration et pose un regard affamé et dépravé sur son sexe incroyablement imposant.

- Je ne m'y suis toujours pas fait !

Il sourit en coin, espiègle, moi je suis toujours impressionnée. Il est vraiment énorme pas seulement sur la longueur mais également sur l'épaisseur et la dureté. Du jamais vu.

Comment résister ? Même pas une seconde. J'en ai l'eau à la bouche. J'en profite pour empoigner son sexe. Dans mon poing, je le coulisse de haut en bas sans pouvoir en faire le tour avec mes doigts. Hallucinant.

Il grogne Je prends ses testicules pour les pétrir délicatement et j'effectue de petits va-et-vient tout autour de son gland.

— Oh, putain, c'est trop bon !

Comblée par sa réaction, je reprends son membre dans mon poing et le caresse de plus en plus vite, jusqu'à ce que je sente sa main happer ma hanche, assez fort pour que j'ai des bleus demain et que son souffle devient de plus en plus haché par l'effort. Je m'engage un peu plus bas pour faire rouler ses testicules au creux de ma paume, avant de les soulever et de raffermir ma prise à la base de sa verge. Il frissonne et recouvre ma main de la sienne pour la faire coulisser le long de son sexe, bien plus violemment que je ne le fais.

- Bordel ! bougonne-t-il en m'embrassant. J'adore ça, bébé. Surtout, t'arrête pas.

Je le caresse aussi rapidement que possible, savourant ses petits grognements de désir et de plaisir. Son membre palpite puis laisse son sperme jaillir sur mon ventre. Il grogne violemment au moment de jouir. Mes caresses se font plus calmes et moins appuyées à mesure qu'il se calme. Ses doigts ne perdent pas une seconde pour étaler sa semence sur mon pubis et comme un interrupteur, me procure une orgasme tout aussi intense que le sien.

Plus tard, je rentre dans la douche, ravie de me glisser sous la pluie chaude et de me nettoyer. Après m'être lavé les cheveux, je les rince et paresse un peu, pensive. La porte de la cabine s'ouvre sur le grand corps de Calvin lorsque je commence à me savonner le corps. Ne m'y attendant pas, je sursaute et pousse un petit cri qu'il s'empresse d'étouffer en me soulevant et en me collant à lui. Instinctivement, j'enroule bras et jambes autour de lui alors qu'il me plaque contre le mur de la douche. Sa bouche se fait tendre et dévorante puis exigeante.

Son baiser n'en finit plus, il est profond et rigoureux. Sa langue va et vient sans arrêt, amenuisant le peu de neurones existantes. Son sexe vient caresser le mien, en harmonie avec ses coups de reins épousant la cadence de sa langue. Je voudrais dire que je suis habituée depuis le temps mais non, loin de là. Je m'embrase toujours au premier contact, me frottant lascivement contre lui comme une chatte en chaleur, cherchant son maître. J'enfonce les mains dans ses cheveux et intensifie le baiser.

L'une de ses mains glisse le long de mon dos et s'aventure vers la raie de mes fesses pour en effleurer l'orifice. Je me cambre, mes pointes durcies frôlant son torse, exacerbant davantage notre envie et l'incitant à poursuivre son exploration. Alors, ses doigts me pénètrent le cul, et je peux avouer que c'est le pied. Il est doux dans son emportement. Pendant que son sexe s'agite contre mon clitoris, son autre main explore mon intimité. Ses assauts me font tressaillir de plus belle en flattant mon point sensible intérieur. Mon corps traversé de spasmes, proche de l'orgasme le supplie d'y mettre un terme s'il ne veut pas me perdre. Impitoyable, il écarte ses lèvres des miennes. Il reste attentif à mes émotions en me remplissant les fesses. Une exquise torture mais qu'il vaudrait mieux qu'il abrège.

- Fais-moi jouir, bordel.

Un rictus amusé au coin des lèvres, il s'évertue à m'amener aux limites de l'orgasme en stoppant juste avant le basculement. Je sais très bien ce qu'il fait. Il veut me faire languir et je le supplierais presque d'y mettre un terme. Je n'en fais rien car je sais qu'il ne me laisserait pas frustrée et que dès qu'il l'aura jugé bon, il m'amènera vers des sommets plus hauts que la fois d'avant. De quoi avoir le vertige.

Enfin, il retire ses doigts et soulève mes hanches un peu plus haut de telle façon à ce que sa bouche s'empare d'un de mes tétons pour le déguster, le sucer avec avidité remplissant la cabine de bruits de succions. Sa langue experte alterne avec une brusquerie suçotements, caresses, mordillements et lapements. Je suis terriblement excitée par tout ce qu'il me prodigue que j'ai du mal à rester inerte et pourtant la marge de manoeuvres est limitée, prise au piège que je suis de son grand corps qui m'enveloppe. J'accueille avec soulagement son gros sexe à l'entrée de ma fente. Je suis de la guimauve lorsqu'il s'introduit en moi, lentement mais sûrement, sans la moindre hésitation. Je me sens comblée et dégoulinante de plaisir.

- C'est putain de bon, bébé.

- Pour moi aussi. Continue.

- C'est bien mon intention.

La lueur de désir et de détermination qui traverse son visage me bouleverse toute entière. Pantelant, il me touche au plus profond de moi, enfoncé en moi jusqu'à la garde. Mes muscles se contractent autour de lui, l'informant que je suis proche.

Lorsqu'il se fait plus intensif, je me tends contre lui, envahie de désir. Très vite, à mesure qu'il me besogne, je jouis sans savoir comment je m'appelle ni qui je suis. Je suis juste consciente de lui, de son regard profond et de ses coups de reins captivants. 

Je me sens engourdie en touchant le sol quand il consent à me poser. L'homme doux et tendre fait place à celui sauvage et brusque qui sait se laisser aller, guidé par ses instincts qui se calquent aux miens. Il plaque ma poitrine contre le carrelage et sans s'embête de rien, incline mon corps, favorisant un angle parfait pour me prendre.

Je perds la tête, littéralement. Je ne sais plus comment à quel moment ma main s'est retrouvée sur mon clitoris pour me soulager tandis qu'il me besogne activement. Un orgasme traverse mon corps et enclenche le sien.

Putain le pied d'enfer !

Le souffle haché tous les deux, il encercle ma petite taille et pose les mains sur mon ventre, m'enveloppant de sa chaleur.

Rincée et revigorée, je sors de la douche pour me sécher et m'asseoir sur le banc jusqu'à ce qu'il sorte à don tour. D'un regard interrogateur, il se demande si je suis rassasiée. Je vais le rassurer. Non !

- Mets-toi à genoux, je lui intime l'ordre car bien évidemment que je n'en ai jamais assez avec lui.

Lentement, il s'agenouille face à moi et écarte doucement mes genoux d'un air admiratif. Sans me lâcher des yeux, il titille d'un bref coup de langue rapide le petit morceau de chair insatiable.

- Baise-moi, je lâche haletante.

Ma phrase claque comme un ordre alors que ce n'était pas mon intention. Je suis juste une boule de plaisir que lui seul peut maîtriser. Mes doigts fourragent dans ses cheveux, lui faisant comprendre que je veux ses lèvres contre moi. Il plaque son visage contre ma fente et me l'embrasse comme il le ferait pour ma bouche. Sa langue fait des ronds, des allées et venues tout en me suçotant avec passion.

- Caresse-toi.

Voir sa main empoigner son sexe dressé et le malmener vigoureusement m'excite autant que ce qu'il me fait.

Tête en arrière et yeux fermés, je m'abandonne à sa sauvagerie.

Je pousse des gémissements pour qu'il sache dans quel état il me met mais je suis certaine que les traits de mon visage sont assez parlant. Mes jambes largement écartées se mettent à trembler et nous jouissons en même temps.

Relavés et reséchés, nous paressons au lit, mon petit corps bien calé contre le sien, imposant et sécurisant.

- Je t'aime, Jesse.

- Moi aussi. Énormément.

- Tu me rends heureux.

Je souris contre lui. Je n'aurais pas dit mieux.

- Tu es heureuse ? me demande-t-il en levant sa tête pour m'étudier attentivement.

- Tu en doutes encore ?

- Non, je voulais en être certain.

- Je suis très heureuse, je lui réponds en posant la main sur mon coeur.
Son rythme cardiaque est excessivement rapide.

- Épouse-moi.

Encore sa question. Il est tenace. J'ai pourtant été claire à maintes reprises. Vous savez ce que je lui ai répondu ? OUI.
Je vous laisse deviner de quelle façon nous avons fêté cette nouvelle.

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Voilà pour la petite histoire du côté de Jesse et Calvin. En espérant que vous avez passé un bon moment.
Une petite étoile si vous avez aimé me ferait plaisir. Merci

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