01 | Le jour où le prodige est revenu

Hello !
(Oui, je n'ai aucune originalité, sorry ;-;)
Donc non, je n'ai pas abandonné cette fic et la preuve : voici le chapitre 1 !

(Et merci à tous ceux qui ont lu/commenté/voté sur mon prologue ♡)

(Btw, j'ai sorti le chapitre 18 de mon autre histoire -auto pub, bonjour !- donc si vous voulez voir pour avoir une idée sur mon texte ou simplement par curiosité, allez y !)

Bref~
Je m'égare : bonne lecture :3

~


- L'expérience est un excellent maître.

- Ne crains pas les tempêtes.

- Apprends à naviguer.

- Apprends.

- Apprend. Et tu comprendras.

- Apprends.

- Taisez vous ! TAISEZ VOUS !

~

{ Cinq ans plus tard, 935 }

Il sentait la douce caresse du soleil de Paradis sur sa peau. Une légère brise faisait doucement voler ses mèches de cheveux brunes.

Sa vision était parcourue de points blancs. Essayant d'y voir plus clair, il plaça sa main devant ses yeux pour les protéger de la lumière ambiante.

Depuis ces dernières années, Dazai Osamu n'était toujours pas devenu friand des voyages en bateau.

Mais il devait bien faire avec : c'était son seul moyen de rentrer dans ce qu'on appelait communément une maison.

Si on oubliait les titans affamés, Paradis était une terre accueillante.
Quel ennui.

Fredonnant une chanson dont lui seul connaissait les paroles, Dazai marcha lentement dans la rue, profitant de la chaleur du soleil.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus posé un pied sur sa terre natale. À coup d'années par-ci, par-là, le brun n'avait plus vraiment eu l'occasion de se reposer.

Dire que son travail avait occupé la plupart de ses nuits.
Un comble.

Malgré sa réticence, Dazai avait tout de même revêtu son uniforme militaire qui comprenait son équipement tridimensionnel. Comment voulait-on passer inaperçu avec un truc aussi lourd à se trimballer ?!

Le soldat brun jeta un bref coup d'œil à son écusson représentant deux ailes entrelacées encore accrochées sur son ancien blouson.

Bien que ce symbole ne soit plus d'actualité, il était toujours nostalgique et avait décidé de le conserver sur sa veste.
Les ailes de la liberté.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus prononcé ce mot. Liberté.
Pas depuis l'invasion Marh, quatre ans auparavant.

- Eh ! Dazai !

Le susnommé leva la tête vers le ciel à l'entente de son prénom. La tignasse blonde de Kenji, un de ses anciens collègues du bataillon d'exploration, était visible du haut d'un toit.

- Bon retour à Paradis ! Ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vu ! Qu'est-ce qui t'amène ici ?

Au lieu de répondre en criant, le cou à moitié cassé, Dazai visa le rebord du bâtiment sur lequel se trouvait le blond.

Dans la seconde suivante, le crochet attaché à son équipement se déplia et vint se fixer à la gouttière.

Le mécanisme d'évacuation du gaz s'activa, et le brun fut propulsé dans les airs. Veillant à maintenir une parfaite position droite, il atterrit souplement sur les tuiles, sous les yeux admirateurs de Kenji.

Cette année passée au loin n'avait en rien affectée ses réflexes et habitudes.

Ce frisson d'adrénaline qui parcourait ses veines lorsqu'il quittait la terre ferme lui avait manqué.

Cette sensation d'aléatoire, de ne pas savoir si sa vie se terminait à ce virage ou si elle continuait jusqu'au suivant, lui était indispensable.

- Tu ne peux pas t'empêcher de frimer, constata une voix autoritaire.

Lorsque le brun se tourna, un blond aux cheveux attachés en un catogan et aux lunettes carrées, le dévisageait.

- Kunikida ! chantonna Dazai en se précipitant vers ce dernier. Je ne m'attendais pas à ce que tu viennes m'accueillir... Mon cœur est tout attendri de cette marque d'amour, minauda Dazai en serrant ses bras autour de lui.

- Tu peux toujours rêver ! vociféra le blond. J'ai entendu que le grand Dazai Osamu était de retour : j'ai voulu vérifier ça de mes propres yeux en me proposant en tant que comité d'accueil.

- Et ils n'avaient pas tort ! s'exclama Kenji, prenant part à la conversation.

Si le blondinet appartenait à la même division militaire que Dazai, ce n'était pas le cas de Kunikida qui faisait part des Brigades Spéciales.

Mais cela n'avait pas empêché les deux hommes de travailler en collaboration aux fils des années.

À la réflexion, la division du blond correspondait totalement à son idéalisme navrant.

- Des nouvelles du côté du mur Sina ? s'enquit Dazai.

Alors que Kunikida fonçait les sourcils, suspicieux, Kenji lui répondit joyeusement :

- Non ! Pas à ce que je sache. C'est plutôt calme ces derniers temps.

Le brun scella ses lèvres pour s'empêcher de poser la question suivante qui lui venait naturellement à l'esprit.

Il n'avait pas le droit de douter.

- Venez, les pressa Kenji. Il ne vaut mieux pas traîner en évidence.

Dazai ne put qu'être d'accord avec lui.

~

Les ombres se profitaient le long du mur, telles des serpents à l'affût de leur proie.

Mais le brun ne se sentait pas menacé.

La nuit l'enveloppait de sa douce étreinte, et Dazai s'y laissait glisser avec délectation.

Il était arrivé au mur Rose en fin d'après-midi. Comme il s'y attendait, aucun des trois hommes n'avaient eu de problèmes pour passer.

Kunikida et Kenji s'étaient arrêtés dans une auberge pour la nuit.

D'une certaine manière Dazai était soulagé de les retrouver vivants un an après son voyage, mais il aimait aussi faire cavalier seul.

Même si cela signifiait abandonner toutes tentatives d'énerver le blond à lunettes pendant le trajet.
Le brun pouvait être très inventif, au plus grand désespoir de son collègue.

Dazai adorait aussi se déplacer de nuit, en toute discrétion qui plus est.
Une ancienne habitude qu'il n'avait pas perdu malgré son bon vouloir.

Le brun voulait se rendre au mur Sina et revenir avant le lever du jour.
Et il serait plus efficace avec seulement son harnais de manœuvre tridimensionnelle.

Lançant son crochet le plus loin possible, Dazai s'envola dans les airs. Une fois n'était pas coutume, le brun se mit rapidement et efficacement au travail.

Interdiction de prendre son temps cette fois-ci.

Le mur Sina se trouvait plus loin que dans ses souvenirs.

Il ferait avec : il n'était pas appelé prodige dans sa brigade d'entraînement pour rien, quand même !

Dazai s'autorisa un léger soupir de contentement quand la silhouette de la muraille commença à se dessiner dans le noir de la nuit.

Tout se passait exactement comme prévu.

Une bonne dizaine de minutes plus tard, le prodige brun atterrissait avec grâce dans l'herbe à l'endroit voulu.

- Quoi ! ? siffla une voix agacée. Dépêche toi, enfin !

Dazai se figea. Il y avait quelque chose de singulier à voir cet homme prêt à détaler à tout moment ou à se fondre dans le mur. Cela donnait la même impression que de voir un chat reculer devant une souris.

Invraisemblable.

Se plaquant entièrement contre les briques du mur, le militaire brun retint sa respiration.

L'instant d'après, une jeune femme blonde passa dans le rond de lumière formé au sol. Ses cheveux étaient retenus en une queue de cheval plutôt stricte, et même si elle ne portait pas ses habituelles lunettes de soleil, Dazai la reconnut immédiatement.

Ichiyô Higuchi.

Il passa une main dans ses cheveux ébouriffés par sa course dans le vent. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Aux dernières nouvelles, elle était encore sur Marh.

En réfléchissant plus profondément, Dazai ne se rappelait pas avoir croisé la jeune femme lors de son "séjour" là-bas.

Sur le moment, il avait supposé que c'était un simple concours de circonstances s'il n'avait pas aperçut la blonde. Mais maintenant il n'en était plus aussi sûr.

Les plans avaient changé. Et Dazai n'avait pas été mis au courant.
Comme un débutant, il n'avait pas pris en compte ce facteur lors de la conception de ses plan.

- Quoi ? grommela une autre voix féminine. Le brun plissa les yeux pour mieux y voir dans la semi obscurité.

Une jeune femme aux cheveux relevés en un chignon - impossible d'en déterminer la couleur à cause de la pénombre - s'avança suffisamment pour que Dazai puisse distinguer sa silhouette.
Il ne la connaissait pas, il en était sûr.

S'il n'était pas dans une position compromettante, il aurait sûrement demandé à l'autre jeune femme de commettre un double suicide avec lui.

- Dépêche toi, répéta encore une fois Higuchi. Il n'y a rien à signaler : ça fait des semaines que c'est calme au mur Sina. Hawthorn se fait du souci pour rien.

- Tu ne veux pas vérifier une dernière fois ? murmura l'autre femme.

Agacée, la blonde fit volte-face, donnant ainsi une meilleure vue sur le blason qu'elle avait à l'épaule.

Une tête de licorne. Les brigades spéciales.

Qu'est-ce qu'elle faisait là-bas ?

Il fallait qu'il extirpe les informations de ces deux femmes. Le plus discrètement possible et quelques soient les moyens utilisés.

- J'ai déjà fait le tour trois fois. Si ça peut te rassurer, fais le une quatrième fois, mais ce sera sans moi.

Comme vaincue par ce dernier argument, l'accompagnante de Higuchi hocha la tête, et finit par lui emboîter le pas.

Dazai ne se détendit vraiment que lorsqu'elles ne furent que des points noirs au loin, parmis les ombres de la nuit.

Il se décolla du mur, et à pas de loup, il commença à longer les briques.
Le soldat brun avait fini de vérifier le périmètre à couvrir, et il n'y avait toujours rien à signaler.

Cela l'étonnait, et il devrait sûrement ajouter cette variable dans son raisonnement.
Tant pis, ce n'était que quelques minutes de perdues.

Il était sur le point de tourner les talons quand un son mélodieux résonna dans son dos.

Devant lui. Sur sa gauche. À sa droite.
Tout autour de lui.

Comme s'il se répercutait à l'infini sur une surface.

Dazai sourit, nullement inquiété.

Le doux chant du merle avait toujours eu quelque chose de rassurant pour lui.

Il venait de gagner des minutes supplémentaires.

~

Le jeune homme bailla ostensiblement, au grand désespoir de Kunikida qui lui asséna une lourde frappe sur le sommet de son crâne.

- Ouch ! Pourquoi ? gémit Dazai qui regrettait ses heures de sommeil perdues.

- De nous trois, tu es celui qui représente actuellement le bataillon d'Exploitation. Cela m'étonnerait que le major Fukuzawa soit d'accord pour que tu salisses ainsi leur image.

En guise de réponse, il se contenta de tirer la langue d'un air moqueur au blond.

Il eut droit à une autre frappe.

Considérant l'affaire réglée, Kunikida enfourcha son cheval et démarra suivi de Kenji.

Dazai réprima un soupir mi agacé, mi fatigué, avant de leurs emboîter le pas du haut de son équidé.

Evidemment, le voyage fut bien plus long que si le brun avait été seul avec son équipement de manœuvre tridimensionnelle.

Mais un peu de compagnie ne lui faisait pas de mal.

Les trois militaires finirent enfin par arriver dans Mitras, la capitale qui se situait dans l'enceinte du mur Sina.

- On ne t'a pas encore briefé sur le nouveau commandant, constata Kenji.

- Quel nouveau commandant ? releva Dazai avec sa tête la plus innocente qu'il avait en réserve. Autant dire que cela ne fonctionna pas sur Kunikida.

- Toi, tu sais quelque chose.

- Absolument pas~ Cela fait un an que je n'ai plus mis les pieds ici, tu te souviens ?

Le blond posa sur lui un regard peu crédule, mais pourtant, il n'insista pas.

- Qui est donc ce nouveau supérieur ?

Puis le brun ajouta, comme s'il venait d'être frappé par une soudaine réalisation :
- Qu'est-il arrivé à Natsume dans ce cas ?

Cela semblait être un sujet sensible, car l'homme aux lunettes grommela une phrase inintelligible avant de descendre de son cheval et de s'avancer dans la cour pavée.

- Un enchaînement de mauvaises circonstances, répondit Kenji à sa place. Il pleuvait ce jour-là et on avait signalé une percée de titans dans le mur Maria. Le commandant en a fait une affaire personnelle : il s'est rendu sur les lieux en personne, cette nuit. Kunikida l'avait accompagné avec quelques autres soldats. C'est le seul qui en est revenu vivant.

Le blondinet déglutit en même temps que les souvenirs remontaient à la surface.

- Il tenait le corps du Commandant Natsume dans ses bras. Ou plutô, ce qu'il en restait. Kunikida a refusé de nous raconter ce qu'il s'était passé là-bas. Même au nouveau dirigeant, il me semble.

- Quel est son nom ? demanda Dazai d'un ton qu'il espérait pressant.

- Je n'arrive pas à le prononcer correctement. Ça te laisse la surprise aussi.

Le brun hocha la tête. En retour, Kenji le gratifia d'un sourire.

- Ça va aller. Tu viens juste vérifier que tous tes papiers sont en ordre : tu ne devrais avoir aucun souci.

La gentillesse de son camarade en était si touchante qu'il décida de pousser un peu. Juste un peu.

- Dis~ chantonna le brun, tu ne voudrais pas y aller à ma place ? J'ai beaucoup à faire aujourd'hui !

Kenji eut un sourire navré.

- Désolé mais cela fait longtemps que je ne marche plus pour ce genre d'excuses. Essaie avec les nouvelles recrues qui vont bientôt débarquer !

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! s'exclama Dazai avant de s'engouffrer dans le bâtiment administratif afin de couper court à la discussion.

Il voyait très bien à quoi faisait allusion le blondinet.
Avant son départ, Dazai aimait bien refiler toute sa paperasse aux nouveaux arrivants du Bataillon d'Exploration. Etant haut gradé, les recrues fraîchement débarquées ne se faisaient pas prier pour terminer ses rapports à sa place.

Le brun avait trouvé cette idée très amusante et pratique jusqu'à ce que Kunikida en personne vienne le réprimander.

Pendant les quelques mois qui avaient précédés son départ, il avait été obligé de remplir tous sa paperasse à la main et sans l'aide de personne, qui plus est. Un vrai calvaire.

Tout en chantonnant une énième chanson parlant de suicide, Dazai s'engouffra dans le labyrinthe de couloirs qu'était le bâtiment administratif.

~

Le soleil était déjà bien haut dans le ciel quand le brun ressortit de cet endroit gelé. Trouver la bonne salle lui avait pris plus de temps que de remplir ce fichu formulaire.

- Ah~ Quel temps perdu ! soupira t-il à haute voix.
- J'avais raison ! s'exclama une voix enjouée derrière lui.

Dazai sourit en la reconnaissant. Edogawa Ranpo.

- Ils ne me croyaient pas, mais j'avais raison !

Une mine boudeuse au visage, le jeune homme aux mèches brunes le dévisageait.

- Ils disent tous ça parce que tu n'as pas attendu quatre avant de revenir, cette fois-ci.

Dazai ne put s'empêcher de grimacer ouvertement : il avait déjà entendu dans le passé ces paroles, remplies de reproches contrairement à cette fois-ci.

- Les affaires ont fonctionné plus rapidement et plus efficacement.

Le jeune homme brun ne précisa pas : Ranpo et lui étaient dans la même brigade d'entraînement et de ce fait, il avait déjà vu son "pouvoir" de déduction à l'œuvre.

Et même si le détective en herbe était entré dans les Brigades Spéciales, le brun savait pertinemment qu'il n'avait en rien perdu de son talent.
Avec quelques jours de recherches, Edogawa Ranpo serait très bien capable de connaître le fin mot de cette histoire.

Pourtant, le brun respectait son intimité.
À coup de quelques dizaines de sucreries livrées chaque mois par les bons soins de Dazai.
Cela avait suffi pour convaincre son camarade de ne pas fouiner dans ses affaires.
Mais jusqu'à quand durerait cet "arrangement" ?

Jusqu'à son prochain scandale, songea Dazai.
Scandale qui n'était pas prêt d'arriver, si tout ce passait bien.

- Tu comptes te rendre où ?
Le ton sérieux de l'autre militaire le prit légèrement au dépourvu : il était rare de voir Ranpo aussi impliqué dans une question.

- Je vais sûrement rejoindre le Quartier général d'investigation. Dans les bureaux, ils m'ont dit qu'il avait été entièrement rénové pendant mon absence.
- C'est vrai ! s'exclama joyeusement le brun. Ils ont fait un bon boulot d'ailleurs : entre les titans et la pression venant de Marh, ils ont eu pas mal de choses à gérer.

Dazai hocha la tête, notant précieusement les informations dans un coin de son cerveau.
- Il était grand temps que je rentre.

Pour toute réponse, Ranpo lui tira la langue, geste qui fit éclater tout le sérieux qu'il dégageait.
- Au plaisir de te revoir vivant Dazai, s'exclama le petit détective.
- De même, le salua le brun.
Son sourire était totalement sincère : il aimait discuter avec Edogawa Ranpo, cela donnait un côté enrichissant à la conversation.

Les deux hommes firent encore quelques mètres côte à côte avant de se séparer.
Et Dazai était parti pour une autre journée de perdue sur un cheval. Bien qu'il préférait largement monter sur son destrier que sur ce maudit navire.

~

Quand l'ancien chef d'escouade descella enfin sa monture après une journée de voyage, ses mèches brunes étaient ébouriffées et totalement emmêlées.
Des crampes au niveau de ses cuisses tiraillaient ses muscles à chaque pied posé devant l'autre.

Dazai soupira théâtralement, même s'il n'y avait personne dans les environs pour admirer son jeu d'acteur.
Tant pis.
Il se contenterait des jolis merles au doux plumage noir en guise de seuls spectateurs.

- Osamu Dazai.
La voix solennelle qui l'avait interpellé lui rappelait étrangement une personne. Il se retourna pour avoir une meilleure vue du visage de son interlocuteur.

Fukuzawa Yukichi. Le major du Bataillon d'Exploration.
Immédiatement le soldat brun fit le salut militaire : le poing droit fermé sur le cœur avec le bras gauche plié dans son dos.

Ainsi, malgré la purge parmi les hauts gradés que Marh avait effectuée, l'homme aux cheveux argentés avait réussi à conserver sa place.
Intéressant.

Dazai ne dirait pas non pour savoir par quels moyens son patron y était arrivé. Mais il avait peur que la mention de ce sujet jette un froid et renferme totalement Fukuzawa.

Il valait mieux agir avec prudence : cela lui assurerait des résultats quels qu'ils soient.

- On m'avait informé de ton retour.
- Personne ne m'avait prévenu que je deviendrais une vraie célébrité pendant mon absence ! plaisanta le brun.
Mais il se heurta au visage fermé du major qui ne présageait rien de bon.

- On aurait eu besoin de toi. L'aide du grand prodige ne nous aurait pas fait de mal.
- J'avais des affaires plus importantes à régler.

La lueur dans les yeux de Fukuzawa s'assombrit un peu plus. Une tempête était sur le point de s'abattre sur Dazai et ce dernier ne pouvait rien faire pour y échapper.
Avec n'importe quelle autre personne, le brun aurait dit une phrase à côté de la plaque avant de s'éclipser.

Mais impossible de tenter ce stratagème avec l'argenté.
Il ne restait plus qu'à essayer de sauver les meubles. Ou du moins, ce qui allait en rester.

- Qu'est-ce qui nécessite autant de temps à l'étranger pour que tu fasses plusieurs voyages ? Qu'est-ce qui est plus important que la liberté de ton pays ?

- Le sort de mon pays m'importe. Tu devrais le savoir avec le temps.
Le major fronça les sourcils.
- On ne dirait pas. Évidemment, tu réintégres le Bataillon mais un grade en dessous du tien.
De capitaine, tu passes à caporal chef.

- Quoi ?!
Son cri de protestation était venu du fond de son cœur : il n'avait pas eu besoin de se forcer.
- Tu es parti deux ans au total. Je ne peux pas me fier à un fantôme qui n'est présent que lorsque cela l'arrange. Quelqu'un de plus disponible a pris ta place.
- Yosano Akiko ? hasarda Dazai.

Le regard mortellement sérieux de son supérieur confirma ses doutes.
Cela ne présageait rien de bon.

- Elle-même.
Le brun eut un profond gémissement d'ennui pour masquer son expression concentrée.
- Est-ce que ça veut vraiment dire que je vais devoir remplir mes rapports ?
- S'il n'y a que les rapports qui t'inquiètent.

Il déglutit. La menace dans le ton de Fukuzawa était à peine voilée.
Le jeune homme s'apprêtait à répondre d'une réplique enjouée quand des bruits de pas le coupèrent dans son élan.

Quelques secondes plus tard, Yosano Akiko débarqua en courant. Son apparence n'avait pas changé de celle qu'il conservait dans ses souvenirs : ses cheveux étaient toujours coupés au carré, quelques mèches retenues par un papillon en fer.

La nouvelle arrivante n'accorda aucune attention à Dazai, ce qui l'étonna : tout le monde depuis le début de cette journée était surpris par sa présence.

La jeune femme articulait des mots et des phrases sans qu'un son sorte des ses lèvres.
- Pardon ?

Yosano parut agacée de devoir se répéter, mais pourtant elle s'exécuta.
- Un titan en approche. Un de dix-sept mètres de haut pour être plus précise.

Le premier rugissement résonna dans leur dos, effrayant ainsi les oiseaux qui prirent leur envol.
Unique promesse du sang qui allait couler.


~

Voilààà-
Si vous avez des théories, n'hésitez pas ^^
(Et si ça vous a plu, n'hésitez pas à voter, pour que j'ai une idée ^^')

On se retrouve donc le 24 février :3
(Jour de l'anniversaire de Baz Grimm-Pitch, retenez le bien xD)

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