Chapitre 9
Elmo se retourna dans son lit. Il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Dès qu'il fermait les yeux, le visage mourant de Minio s'imprimait derrière ses paupières.
Il était donc occupé à fixer le ciel, caché par la bâche de la tente, pour tenter de penser à autre chose.
Mais au bout de quelques heures, il sentit ses paupières devenir lourdes, et malgré qu'il tentât de rester éveillé, il s'endormit dans un lourd sommeil.
***
Aliona se réveilla, comme à son habitude, avant le lever du jour. Elle avait un sentiment étrange qui lui pesait dans le cœur. Une sorte de manque profond d'amour.
Elle n'y prêta guère attention, pensant que cela allait passer. Elle poursuivit donc sa journée sans s'en préoccuper. Elle alla aider sa famille aux champs, car c'était le temps des récoltes et le travail ne manquait pas.
Elle n'avait aucune envie d'aller s'entraîner. A midi, elle était assise à la table et tournait machinalement sa cuillère dans sa soupe.
Sa mère dut remarquer qu'elle n'allait pas bien car elle lui demanda :
- Chérie, est- ce que ça va ?
La jeune fille ne répondit pas à la question, et se contenta de hausser les épaules.
- Si il y a quelque chose qui ne va pas, dis-le nous, insista sa mère.
- Ouais, ouais, ne t'inquiète pas.
Le reste du repas se passa dans le silence. Seul les raclements des cuillères contre le bol crissaient dans le silence.
Dès qu'elle eut terminé son repas, Aliona monta dans sa chambre pour s'y réfugier. Elle se sentait mal, et avait envie de pleurer , sans savoir pourquoi.
Elle pensa alors à Elmo, dans ce camp.
Elle se sentit stupide et égoïste d'avoir envie de lâcher ses larmes alors que lui, vivait des choses atroces. Elle se sentait nulle, inutile.
Le barrage qu'elle avait instauré à ses larmes se brisa et ses pleurs dégoulinèrent sur ses joues pâles.
Elle resta ainsi à pleurer en se balançant d'avant en arrière, sans s'arrêter.
Jusqu'à ce que quelqu'un toque à la porte.
- Ma chérie, je peux entrer ?
Aliona s'essuya rapidement les yeux, espérant qu'ils ne soient pas trop rouges. Elle se regarda dans le miroir qui ornait le mur de sa chambre.
Zut !
Ses yeux étaient bouffis et son visage avait une couleur pourpre. Oh, et puis tant pis ! Sa mère avait sûrement déjà remarqué qu'elle n'était pas en forme ce jour là. Elle n'aurait qu'à prétexter de violentes coliques. Elle se mot donc en boule dans son lit et répondit à sa mère.
- Oui, oui.
La porte en bois s'ouvrit et la mère de la jeune fille entra, une inquiétude non dissimulée sur le visage.
- Tu es sûre que ça va ?
Aliona sourit faiblement.
- Oui,oui. J'ai juste des coliques.
Mais sa mère n'était pas dupe.
- Je sais que ce n'est pas des maux de ventre. Tu as plutôt des blessures là-dedans ! lui dit-elle en montrant le cœur de sa fille.
Elle continua :
- Le départ d'Elmo te traquasse trop. Il faut que tu sortes ! Demain, tu iras en ville pour la fête des moissons.
Aliona s'apprêta à répliquer mais sa mère ne lui en laissa pas le temps.
- C'est un ordre !
***
Elmo et ses compagnons avaient le droit à quelques jours de repos, suite à la bataille de la Trahison,comme on l'avait appelée.
Tandis que ses camarades en profitaient au maximum, Elmo, lui, restait cloitré dans sa "chambre ". Au bout du deuxième jour, ses amis essayèrent de l'aider, et de le faire sortir.
Après maints combats, Elmo se résigna à sortir de la tente pour aller faire un tour. C'était l'après-midi et le camp n'était pas très actif.Le ciel était gris et la froideur étonnait les soldats. Normalement,cette température aurait dû arriver lors de la période morte, celle qui précédait celle des neiges. Or, cette dernière aurait lieu dans plusieurs lunes.
Elmo s'emmitoufla avec une écharpe et commença sa promenade. L'air vif lui picotait les joues tandis qu'il se dirigeait vers la sortie du camp.
Soudain, il s'arrêta net. Devant lui, une jeune fille aux cheveux blonds marchait.
Même de dos, il l'a reconnut : Alia.
Il s'apprêta à faire demi-tour mais la jeune femme se retourna.
- Ah, Elmo, c'est toi ! dit-elle d'une voix éteinte.
- Oui... Salut, lui répondit-il.
- Veux-tu venir te promener avec moi ? demanda-t-elle avec un faible sourire sur son pâle visage.
Elmo n'eut pas le courage de refuser et il la suivit.
Ils se promenèrent donc côte à côte. Un silence s'était installé, gênant les deux amis.
Elmo s'éclaircit la gorge.
- Ça va ? demanda-t-il avant de le regretter aussitôt.
- Ça va, répondit-elle en haussant les épaules. Ah, on est arrivés!
Ils étaient devant un petit étang , où barbotaient quelques canards.
Elmo se figea instantanément. Il déglutit péniblement.
Alia, elle, continua à marcher pour aller s'asseoir à côté du minuscule lac. Ce dernier étant enfoncé dans la terre, on pouvait laissé pendre ses pieds sans avoir de risque de les mouiller.
Quand elle fut installée, elle se retourna pour voir ce que faisait son ami.
- Tu viens ?
- Euh, je suis obligé ?
La jeune fille le regarda d'un drôle d'air.
- T'as peur ? dit-elle sur le ton de la plaisanterie.
- Euh, oui. Un peu, lâcha-t-il.
Son amie eut un petit rire.
- Mais de quoi ?
Elmo se tortilla un peu.
- Euh... C'est pas super ... Hum hum... C'est assez gênant...
- Vas-y, dis-le , bon sang ! Je te jure que je ne me moquerai pas.
Elmo marmonna quelque chose.
- Quoi ?
Elmo s'éclaircit la gorge.
- J'ai peur des... Canard, avoua-t-il enfin.
Là, le visage de son amie se tordit tandis qu'elle réprimait son rire.
- C'est pas drôle !
Son amie explosa de rire. Entre deux hoquets, elle lui dit :
- Désolée ! Mon ami, héros de la bataille est ... Canarophobe !
Elmo se laissa sourire.
- Tu m'avais promis ! s'indigna-t-il, ou du moins, fit semblant.
- Comme ça, on est quitte, dit-elle.
L'atmosphère rieuse de dissipa. Elmo surmonta sa peur pour aller s'asseoir aux côtés de la jeune fille.
-J-je suis vraiment désolé pour ton frère. J'ai tout fait pour le protéger mais je suis arrivé trop tard. Je te jure que je le vengerai ! Pardonne-moi, je t'en supplie.
Son amie eut un sourire triste.
- Je t'avais déjà pardonné depuis longtemps. On m'a raconté comment tu t'étais battu pour le sauver.
Ils restèrent là à discuter jusqu'à ce que le soleil ne se cache derrière les pins de la forêt.
***
Le roi s'impatientait. Enfin, l'espion arrivait avec les plans des batailles à venir.
Après l'échec qu'ils avaient essuyés lors de l'attaque surprise plus aussi surprise, il était décidé de remonter son retard. Coûte que coûte.
L'homme encapuchonné s'approcha et s'inclina.
-Seigneur.
Ce dernier se frotta les mains.
- Assez discuté ! Donnez-moi ces plans ! s'impatienta le sombre seigneur.
Alors, avec un regard furtif vers l'arrière, l'espion tira une enveloppe bien garnie et la donna au roi.
Ce dernier trépignait sur son trône.
Mais quand il ouvrit l'enveloppe, il poussa un hurlement de rage qui fit frémir toutes les personnes présentes, excepté l'espion qui resta de marbre.
- Suite à la bataille, un jeune lieutenant a proposé qu'on établisse une sorte de code. Seul les hauts placés le connaissent.
- Alors capturez-en moi un ! Je ne vous paie pas pour rien !
- J'ai une autre proposition. Je peux me rapprocher du jeune lieutenant et le faire passer de notre camp. Ou, le faire passer pour mon ami et ...
- La capturer et me le ramener ici pour qu'il dise ce maudit code ! compléta le maléfique seigneur. Bien, faites cela ! Je vous recontacterai au besoin.
L'espion sortit après une ultime révérence.
Chapitre 9 😜
J'espère qu'il vous a plu 😊
Oui, Elmo a une phobie très ridicule, et Alors ?!! 😂
Merci encore pour vos votes et vos commentaires 😉❤️
Ça me fait super plaisir ❤️
Bref,
A la prochaine ❤️😘
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