Le jeune homme brossait son cheval. Son seul souvenir de son foyer, ce cheval l'avait accompagné tant de fois. Ses balades, ses courses, cela lui manquait déjà. Et une personne lui manquait surtout. La personne qui les avait partagées.
Aliona.
Dieu seul savait oh combien il lui avait été douloureux de la quitter.
Elle lui manquait tellement !
Ils se connaissaient depuis si longtemps ! Déjà petits, ils se côtoyaient. Ils habitaient l'un en face de l'autre, dans les maisons de terre et de bois qui composaient leur petit village. Ils étaient vite devenus meilleurs amis. On les disait frère et sœur tellement ils se ressemblaient. Ils avaient tout deux des cheveux noirs, ceux d'Aliona lisses et longs, les siens, hérissés et toujours ébouriffés.
Ils avaient tout deux de beaux yeux bleus. Ceux d'Aliona d'un bleu- gris nuageux et ceux du jeune homme, bleu océan.
Leur yeux reflétaient bien leur personnalité. La jeune fille était tantôt calme, tantôt elle se déchaînait comme un orage.
Le garçon lui, de même, tantôt calme comme un lac, tantôt déchaîné comme les vagues sur l'océan.
Ils se ressemblait tant !
Un cri le tira de ses pensées.
- Elmo ! Une lettre pour toi !
Une lettre pour lui ? Si vite ?
Voilà à peine quelques jours qu'il était parti.
- Je suis là, Nareo, cria-t-il au messager.
Ce dernier accourut vers le jeune homme et dit en haletant :
- Une lettre pour toi... De Maliambre.
Elmo remercia le jeune garçon. Ils avaient fait connaissance pendant le trajet et Elmo avait appris que Nareo habitait dans un village voisin de celui du jeune garçon.
Il prit la lettre entre ses mains. Aucun doutes possibles. Maliambre était le nom de son village. Et l'écriture sur l'enveloppe... C'était celle de sa meilleure amie. Il ouvrit précautionneusement l'enveloppe avec ses mains tremblantes. Il commença la lecture.
A la fin, il avait les larmes aux yeux. Son amie le vouvoyait, habitude qu'elle avait prit quand elle lui envoyait des lettres, afin qu'on ne devine pas leur relations, même si elles n'étaient composées que d'une amitié très forte. Non pas qu'ils en aient honte, au contraire ! Mais à leur âge, une amitié comme celle-là était plutôt considérée comme annonce d'un mariage proche , idée que l'un comme l'autre ne pouvait même pas en entendre parler. Même s'ils avaient l'âge de se marier avec leur 17 et 18 ans, ( l'âge légal pour le mariage étant 16 ans) ils n'y pensaient pas encore.
Son petit frère... A sa pensée, le cœur d'Elmo se serra. Il était si naïf ! Il lui manquait tellement. Avec ses 4 ans, Neri était le plus jeune de la famille. Sa frimousse et ses yeux espiègles manquaient tant à son frère. C'était le garçon qu'il appréciait le plus dans la famille.
Quelques bavures tâchaient la lettre, signe qu'Aliona avait lâché quelques larmes.
Il plia lettre en quatre et la cacha dans un replis de sa veste, à côté de son cœur. Il lui répondrait dès qu'il en aurait le temps. Là, une bataille se préparait et il devait être prêt.

***

La jeune fille regarda l'étrange homme passer. Il venait inspecter les maisons, pour voir si il restait encore un homme de plus de 17 ans, capable de tenir une épée. Dieu merci, le roi ne demandait pas que les garçonnets aient se battre. Sinon son petit frère, Moriam, aurait dû s'en aller. Elle ne l'aurait pas supporté. Le départ d'Elmo lui avait déjà été si difficile. Il lui manquait affreusement.
Elle fut tirée de ses pensées par le cri de Mme Trabasse, qui habitait à deux maison de la sienne.
Elle se releva de la chaise où elle était assise et sortit sur le palier pour voir ce qu'il se passait.
L'homme tenait le fils de Mme Trabasse, Irio, et le trainait par force dehors. La mère d'Irio était agenouillée par terre et suppliait qu'on lui rende son fils. Ce à quoi l'homme répondait qu'elle devait déjà s'estimer heureuse de ne pas être punie pour avoir essayé de cacher un soldat chez elle. Le cœur d'Aliona se serra en voyant cette scène. Peut-être qu'un jour, elle vivrait la même chose.
Jamais ! Elle se décida alors que si une autre guerre éclatait -si celle-ci se terminait -et que son mari et/ou son fils devait y aller, elle emmènerait toute sa famille vivre ailleurs. Dans les bois par exemple. Ou peut-être dans un autre pays.
Bien que la plupart des villageois étaient illettrés et ne connaissaient pas le monde qui les entourait, Aliona, elle, s'agit lire et écrire et était souvent allée à la bibliothèque pour emprunter des Atlas. Elle connaissait ainsi la plupart des régions qui entouraient la leur et même un ou deux pays voisins. Comme celui de Marmo.
Elle maudissait son roi, car c'était à cause de lui que la guerre avait commencé.
Jadis, le roi de Yalda, le pays de la jeune fille, avait prêté un bout de terre au roi de Marmo, en gage d'amitié. Ce dernier avait juré de le rendre dans les dix prochaines années. Mais il ne l'avait jamais fait. Après, pourquoi cette terre était-elle si importante aux yeux des deux rois ? Cela, personne n'en avait idée.
La jeune fille se leva et commença à préparer le dîner. Son père et son frère allant bientôt revenir des champs.

Voilà mon premier chapitre 😊
J'espère qui vous a plu !
Je compte faire mon livre en alternant les lettres qu'ils s'envoient et les chapitres de narration, grâce au conseils de romane665 😉😘
J'espère que ça vous plaira 😄😘
A une prochaine ❤️😘