Partie 17 : Dix-septième Batterie
Pov Julie :
Je me couchai en grommelant, toujours aussi déçue.
Crétin.
- Alors, comment s'est passée ta balade en moto ? -S'enquit Aaliyah depuis sa chambre.
- Fous-moi la paix !
- Outch. Je présume que ça ne s'est pas super bien passé...
Je fermai les yeux, tentant de trouver le sommeil.
Imbécile de bad boy motard sexy...!
Mes muscles se relâchèrent.
Je t'aime.
La sonnerie de mon réveil me fit tressaillir.
Bon sang, j'ai l'impression de n'avoir dormi que cinq minutes...
Fini le repos : je devais m'entraîner.
Madame Muller va me tuer : je devais perdre ces deux kilos.
Je me préparai en moins de temps qu'il ne le fallait et descendis en courant, ouvrant la porte à la volée...
Puis me figeai.
Matthew.
Debout, adossé contre la barre, les bras croisés sur sa large poitrine et la mine renfrognée, il était l'homme le plus séduisant et charismatique que je n'eus jamais croisé.
- Qu'est-ce que tu fiches ici ? -M'exclamai-je en fronçant les sourcils.
Le regard plein de remords, celui-ci combla la distance qui nous séparait, tandis que je reculai, ne sachant comment réagir.
Étais-je énervée.
Oui.
- Je suis désolé, petit oiseau.
Je me mis à soupirer.
- Je ne suis pas un jouet, Matthew. Tu ne peux pas t'amuser à contrôler mes émotions et m'envoyer des signaux contradictoires. Ca ne marche pas comme ça.
- Je sais. Je n'ai jamais voulu te faire croire le contraire.
La tristesse dans son regard me fit flancher.
L'erreur est humaine...
- Pardonne-moi, Julie.
Mes épaules se soulevèrent.
- Ca va. Je ne t'en veux pas.
Le soulagement fut instantané : ses traits s'apaisèrent aussitôt.
- Merci. –Chuchota- t-il avant d'embrasser mes lèvres avec douceur.
- Arrête.
- Arrêter quoi, petit oiseau ? -Me demanda-t-il avant d'attraper mes hanches.
- Arrête de me charmer, ce n'est pas juste.
Il se mit à sourire contre ma peau.
- Matt...
Son pouce traça des petits cercles contre ma nuque, faisant trembler mes jambes.
- Matthew... Je ne sais même pas ce que tu veux réellement.
Joues-tu avec moi ?
Ses yeux prirent une teinte sérieuse et empreints de gravité.
- Toi. Je te veux toi.
Comment ne pas fondre devant son regard tendre et son sourire charmeur ?
Je viens de me ramollir comme un chamallow. Allez, ressaisie-toi ! C'est le moment pour Madame Dignité de sortir...
- Ce n'est pas une parole en l'air, chérie. Je suis mortellement sérieux : tu es à moi. Tu es mienne. Tu comprends cette nuance, n'est-ce pas ? Ça signifie que je ne te laisserai jamais partir. Jamais.
D'accord, j'imagine ?
Étrangement, l'idée d'être la captive de Matthew ne m'embêtait pas plus que ça. Etre à sa merci se révélait même être une idée tout à fait séduisante...
- Si je suis tienne, alors tu deviendras mien. Pas de fille, pas de mensonge : j'exigerai tout.
Il se mit à rire : un rire grave et sensuel qui me colla des frissons dans le dos.
- Je n'en attendais pas moins de toi.
- Bien.
Moi non plus, Matt, je ne te laisserai pas partir.
Qui avait dit que les sentiments s'effritaient au fil du temps ?
La sensation de bien-être qui me berçait lorsque j'étais dans ses bras était si merveilleuse, plus forte chaque jour...
C'était un petit moment de bonheur que je n'échangerais pour rien au monde...
Oui, pour rien au monde.
- Matthew... Je dois aller m'entraîner.
Lorsque Matt disait qu'il ne me laisserait pas partir, je ne pensais pas que ce serait au sens propre.
Si j'arrive à me décoller de son torse, je pourrais peut-être sortir...
- Matt, tu m'écoutes ?
- Hum hum ? -Fit-il en promenant son nez le long de ma gorge.
- Il faut que je retravaille ma chorégraphie. J'ai pris du retard.
- D'accord chérie, d'accord. -Me répondit-il en se reculant. Je te laisse faire.
- Ne perds pas de temps avec moi, retourne travailler, s'il te plait. Je suis sûre que des tonnes de dossiers t'attendent.
- Que ce soit clair, petit oiseau : je ne perds jamais mon temps en ce qui te concerne. Jamais. -Répondit-il avant de partir.
Essoufflée, je repris mon enchaînement du début, sourcils froncés.
Pourquoi est-ce que je n'y arrive pas, bordel ? Je répète pourtant les mêmes pas depuis ce matin !
Le soir venait de tomber et je n'arrivais toujours pas à assimiler le quart de l'enchaînement initial.
On frappa à la porte et je me redressai, réarrangeant mon chignon.
- Oui ?
Matthew apparut avec un petit sachet en carton brunâtre dans sa main gauche et une serviette bleue dans l'autre.
- Ça s'est bien passé ? -Me demanda t-il en embrassant le haut de ma tête.
- Je n'y arrive pas.
Il épongea doucement mon visage, s'attardant sur mes joues et descendant dans mon cou.
- Tu veux de l'aide ?
J'avais oublié que Matthew était un ancien danseur classique.
- S'il te plait.
Je lui expliquai rapidement les pas et le rythme que je devais avoir avant d'enclencher la musique.
Matt s'élança, rapide comme l'éclair, avant de tourbillonner devant mes yeux ébahis, aussi vif que gracieux.
Un félin cherchant sa proie.
La chorégraphie n'avait pas l'air de lui poser de problèmes, sa prestance la rendant plus belle encore, lui rajoutant un aspect viril et sauvage..
Le ballet achevé, ce fut comme s'il n'avait jamais dansé : sa respiration était la même et ses vêtements demeuraient toujours aussi bien arrangés.
Comment faisait-il ?
Il revint sur ses pas et prit le temps de me faire coordonner chaque pas avec une précision millimétrée, avec douceur et dextérité.
Je me détendis progressivement et souris en voyant que je progressais.
L'enchaînement paraissait correct à présent.
- Merci.
- De rien : mange à présent. -Me dit-il en me fourrant le petit sac cartonné dans les mains.
Même si le pain au chocolat à l'intérieur semblait délicieux, je devais me montrer raisonnable.
- C'est gentil mais...
- Je n'accepte aucun refus. Mange.
Son ton était implacable et je dus m'y résigner avec un petit soupir, vaincue.
C'était seulement lorsque mes dents mordirent la pâte tendre que je me rendis compte que j'étais affamée.
Nous nous mimes à discuter, bavardant de tout et de rien, prenant le temps de se connaître... jusqu'à ce que le téléphone de Matt sonne et coupe cette magie.
- Je dois y aller, trésor. Je suis désolé.
Je lui souris et embrassai doucement ses lèvres, le regardant partir.
Une fois seule, le sentiment d'avoir fait quelque chose de mal me tordit les tripes et je montai les marches quatre à quatre, fonçant jusqu'à la salle de bain.
La balance devant moi m'apprit que je faisais quarante-deux kilos huit cent.
Impuissante, je regardai l'aiguille avec une sensationde remord...
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Et un chapitre de plus, un !
(Comme quoi les retards de train sont bien utiles ^^)
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