*****(Retour dans le présent)*****

-"Chérie, il est l'heure de partir!" s'écria ma mère, depuis le hall de notre immense maison familiale.

-"J'arrive!" lui répondis-je.

Cela faisait plusieurs années que j'avais commencé à exercer le droit; depuis la fin de mes études à Harvard, à vrai dire. Je n'avais pas perdu un seul de mes procès. Je n'aurai pas pu accepter la défaite, de toute évidence. Certains auraient pensé que j'étais simplement quelqu'un de borné, mais la réalité était que j'étais jeune, ambitieuse, pleine d'énergie et sans aucune crainte. J'avais confiance en moi. Même si cette confiance, je l'avais perdue quelques années en arrière. Il m'a fallut du courage, du soutien et de la persévérance pour affronter la réalité, ce qui m'avait tant affaiblit et tant détruite. Et ça a tout simplement été la période la plus difficile de ma vie. Jusqu'à aujourd'hui, je me demande ce qui m'a rattaché à l'envie de vivre. Mais j'avais enfin décidé que tout ça appartenait au passé, et qu'il était temps pour moi d'envoyer cette partie aux oubliettes. Ce passé ne devait plus me hanter et ne devait certainement pas m'empêcher de revenir aux Etats-Unis, car c'était la seule opportunité pour moi de prouver qui j'étais et ce que je valais. Ce cabinet d'avocats était reconnut mondialement, et les meilleurs du métier y travaillaient. C'était pour moi une case obligatoire pour évoluer dans ma vie professionnelle. Au vue de mes excellentes statistiques, de mon sérieux, mais aussi de mon nom, le cabinet avait accepté ma candidature. C'était maintenant le grand départ.

Je pris avec moi mes deux valises ainsi que mon sac à main. Il était temps pour moi de me lancer vers mon nouvel avenir. Dans moins de trois heures, je serai à bord de l'avion qui me mènerait à New-York. La veille, les adieux avec mes amis, notamment Jess, avaient été déchirants. Mais nous avions tout fait pour tenté de nous rassurer. Les prochaines vacances, nous les passerions ensemble, c'était d'ores et déjà décidé. Rien ne pourrait effacer ces neuf années d'amitié qu'il y avait entre nous. On se comprenaient comme deux sœurs.  Elle avait été là pour moi, dans les pires moments. J'ai pu compter sur elle quand tout allait mal, et que je n'avais plus le goût de rien. Je ne pouvais que la remercier mille fois pour tout ce qu'elle a fait pour moi. Devoir quitter ma colocation avec elle allait me laisser un énorme vide. 

Lorsque je descendis, ma mère, Jade, était debout, près de la porte d'entrée, accompagnée de mon père, Ken. Elle a toujours été un modèle pour moi, une femme forte, belle, intelligente avec une hargne et un charisme qui lui avait permis d'obtenir tout ce qu'elle désirait jusqu'à présent. Mais elle était également d'une grande simplicité et pleine de gentillesse. C'est ce qui avait réussi à charmer mon père, 30 ans plus tôt. Elle n'était pourtant pas issue d'une grande et puissante famille, elle avait simplement décidé de prendre sa vie et son futur en main, travailler dure, et avait ainsi pu devenir dans le temps sous-directrice de la grande Bank of America. C'est comme ça qu'ils se sont rencontré: mon père était un de leur client. Et ils sont aujourd'hui encore ensemble, heureux et toujours amoureux. J'envie leur histoire. De cette amour sont nés deux enfants: moi, Mégan, et mon petit frère, Ethan, quatre ans après. Lui, a décidé de se consacrer à une carrière de banquier, comme pour suivre les traces de ma mère. 

-"Ton frère nous attend dans la voiture", dis mon père.

Je me dirigeais alors vers la sortie, faisant une croix sur ma vie ici; ça y est, je n'ai plus le droit de me retourner...