Chapitre 2


Gabriel était furieux. Aussitôt réveillée cette démone commençait déjà à l'agacer. Si elle pensait que les anges étaient des êtres incapables d'user de la torture, elle pouvait toujours se baigner dans de la lave parce que les anges étaient des guerriers. Et dans une guerre tout était permis. En particulier lorsqu'il s'agissait d'un danger apocalyptique. Puisque ce qui c'était passé lorsque Lilith avait failli mourir était inquiétant. Que la nature puisse mourir aussi facilement et rapidement était inquiétant.

L'Archange faisait les cent pas dans le couloir, réfléchissant. Lilith aimait vraiment lui faire perdre ses moyens.

Il lâcha un soupir, s'arrêtant avant de se poster devant une porte. Il avait une mission, un devoir en tant qu'ange du Paradis. Alors il ouvrit la porte, entrant dans une grande pièce aussi blanche que tout le reste du Paradis. Quelques-uns de ses frères étaient là, assis en tailleur tandis qu'ils avaient les yeux fermé. Ils priaient, ou bien réceptionnaient des messages. Un travail d'ange.

Gabriel s'installa à leur côté, croisant ses jambes pour s'asseoir. Les mains posées sur les genoux, il ferma les yeux pour se concentrer. Des images fusèrent tandis que son esprit se baladait librement dans le monde des vivants, sur Terre. Il cherchait des réponses à ses questions. Et des questions il en avait de nombreuses.

Tout d'abord, comment Lilith était-elle parvenue à empoisonner les sols avec simplement son sang ? A cela il aurait tendance à répondre qu'elle avait usé de sorcellerie. Si ce n'était pas sa spécialité, elle avait quelques amies pour qui la magie ne posait pas de problème. A commencer par cette « Jillian », une démone anciennement sorcière.

Mais Gabriel se demandait si vraiment un sortilège était capable de faire en sorte que du sang puisse empoisonner les sols ? C'était...tordu. Et vraiment étrange. Même si Lilith était pleine de ressource, il doutait qu'elle ait pu faire ce genre de chose. Elle était calculatrice, donnant presque l'impression de pouvoir voir l'avenir parfois tant ses plans la menaient toujours à avoir ce qu'elle désirait. Tout sauf lui.

Gabriel fronça les sourcils. Pourquoi pensait-il à ça ? Il devait se concentrer, chercher des réponses. La démone passait son temps à tenter de le faire succomber, depuis toujours à dire vrai. Il était fort probable qu'elle ne le désire pas réellement mais qu'elle veuille simplement s'accorder la satisfaction de faire tomber un Archange à ses pieds. Et puisqu'il n'était pas aussi puissant que la plupart des autres Archanges, il supposait que c'était la raison pour laquelle elle s'acharnait à jouer avec ses nerfs à lui spécifiquement. Mais il ne céderait pas. Jamais.

Bon, si Lilith n'avait pas usé d'un sortilège pour empoisonner la terre, comment avait-elle fait ?

Gabriel eut beau réfléchir, il ne savait pas. Peut-être avait-il simplement imaginé tout ça ? Peut-être que la terre avait soudainement commencé à pourrir pour une autre raison au même moment où Lilith était en train de mourir ?

Cela lui paraissait si peu probable...

Mais alors quoi ? Allait-il véritablement devoir avoir recours à la torture ?


***


Avais-je déjà relevé le fait que la patience n'était en rien l'une de mes qualités ? Non ? Eh bien la patience n'était pas l'une de mes qualités.

Assise au sol, les mains autour de mes jambes ramenées contre ma poitrine, je me laissais me balancer d'avant en arrière sous l'emprise de l'ennuie. Même l'Enfer était plus agréable. Là-bas j'avais au moins quelques âmes à torturer, ou bien quelques hommes à tourmenter. Mais là...rien. Juste une blondasse qui ne voulait même plus se battre contre moi.

-Pourquoi tu ne me laisses pas t'écorcher vive ?

Ma question était légitime, non ? J'aurai tellement aimé pouvoir arracher sa peau si blanche et dorée à la fois. Je l'aimais bien en plus...

-Serais-tu sadique Lili ?

-Non, pourquoi ?

-Tu sembles tellement heureuse en pensant à comment tu pourrais me torturer.

-C'est une façon amusante de passer penser, non ? Et puis en plus ça nous fait passer le temps. En Enfer, certains démons se bousculeraient pour devenir mes esclaves.

-Nous ne sommes pas en Enfer et je ne suis pas ton esclave.

A quatre pattes, j'arrivais jusqu'à Lezia qui était assise contre un arbre. Mes bras se posèrent sur ses genoux qui me servirent d'appui pour ma tête tandis qu'elle s'y pressait lourdement.

-Je m'ennuie Lezia.

-Déjà ?

-Depuis combien de temps es-tu enfermée ?

-Qui te dis que je suis enfermée ici ?

-Personne saint d'esprit ne resterait de son plein gré ici. Et puis tu m'as déjà dit que tu étais enfermée ici.

Elle souriait, regardant vers le ciel.

-Tout comme je t'ai dit que j'étais enfermée depuis des siècles. Il m'est interdit de sortir.

-Pourquoi tu es enfermé ici ? Qu'est-ce que tu as fait ?

Elle haussa des épaules, ne sachant apparemment pas quoi me répondre. Pourtant j'étais vraiment curieuse de savoir. Comment une simple Prêtresse pouvait se retrouver dans un tel endroit ?

-J'ai juste dit à Dieu d'aller se faire voir. Pour me punir il m'a attaché à l'Eden et m'a condamné à y rester seule.

-Beaucoup d'humains le font au quotidien. Insulter Dieu, je veux dire.

-Tu as raison. Mais c'est peut-être parce que je le lui ai dit lorsqu'il se tenait face à moi ? En tout cas ça l'a vexé.

-Quoi !?

Cette femme était folle. Moi-même je n'oserai jamais insulter le Grand barbu s'il était face à moi. Je n'étais pas stupide non plus.

-Il m'a dit que j'étais stupide et que j'agissais comme une gamine. Alors que je trouve que j'ai été plutôt sympa de simplement lui dire d'aller se faire voir.

-Une...gamine ?

Lezia me sourit au lieu de me répondre.

-Je m'ennui aussi en fait. Au début je trouvais ça amusant de rester ici mais je pense que je vais sortir.

-Tu m'as dit que nous devions attendre Gabriel.

-Il est venu, et il est repartit. Je lui avais promis de veiller sur toi jusqu'à ce que tu guérisses. Et tu me sembles pleinement rétablie, non ? Et puis je pense que si tu restes ici, il y a de fortes probabilité que tu finisses véritablement sur une table d'opération pour y subir diverses tortures trop farfelues pour être imaginées.

Sa logique était perfide, jouant sur les mots. Mais cela me plaisait beaucoup.

-Si tu trouves un moyen de fuir tu me le dis. Je serai heureuse de sortir moi aussi. Surtout si je peux fuir la torture.

-D'accord.

Elle se leva, m'obligeant à m'éloigner un peu d'elle. Sa main se posa sur le pommier alors qu'elle l'inspectait avec un sérieux que je ne lui avais encore jamais vu. Puis elle sourit de nouveau. Elle claqua des doigts, faisant apparaître une clé qu'elle pénétra...dans l'arbre ?

Une trappe s'ouvrit à nos pieds.

Mais comment avait-elle fait ?

Elle entra dans la trappe, me faisant signe de passer en première. Alors sans poser de question je sortis, suivie de près par Lezia qui referma derrière elle. Nous étions dans un couloir. Un couloir si blanc que j'en plissais les yeux. Mais le blanc ne tarda pas à disparaître lorsqu'une alarme retentit, plongeant le lieu dans un rouge vif que j'appréciais davantage.

-Désolé Lili, El Padre ne veut vraiment pas que je sorte. Cette alarme est pour moi.

Et alors que nous aurions dû courir pour trouver la sortie de ce maudit Paradis, Lezia se contenta d'avancer tranquillement, se mettant même à bailler. Franchement, qui était-elle ?

-Est-ce que tu sais où on va ? lui demandais-je tout de même.

-J'ai contribué à la création de ce lieu. Bien sûr que je sais où je vais.

Elle sortit une clé de sa poche, s'approcha d'une porte de façon presque hasardeuse. Elle glissa la clé dans la serrure, ouvrant la porte qui donnait sur...la Maison Blanche ?

-Oups, mauvaise clé.

Elle ferma la porte, sortant une autre clé de sa poche. J'avais l'impression que cette poche était l'équivalant du sac de Mary Poppins, ou celui d'Hermione Granger. Au choix.

Néanmoins elle ne se contenta pas de sortir une clé. Elle sortit un trousseau de clés trop nombreuses pour que je les compte. Elle se mit à lire les inscriptions marquées sur chacune d'elles.

-Alors...La Terre, la Terre, la Terre...Ah, la Terre.

Elle plongea la clé qui ouvrit la porte sur une forêt. Ok, je ne savais qui était cette femme, si elle était un ange, une déesse ou autre, mais j'étais bien contente de l'avoir comme amie.

-Lilith ! m'appela une voix dans mon dos.

Je jetais un coup d'œil derrière mon épaule. Gabriel était là, debout et se tenant droit. J'eu une esquisse moqueuse sur le visage tandis que d'autres anges apparaissaient à ses côtés.

-Que ce jour reste à jamais gravé dans vos mémoires comme celui où vous avez failli capturer...Wouah !

Je n'eu pas l'occasion de terminer ma phrase tirer d'un film exceptionnel que Lezia m'avait attrapé par le bras pour m'emporter avec elle de l'autre côté de la porte qui se refermait déjà derrière nous pour disparaitre comme si elle n'avait jamais existé.

Bon, au moins j'étais sortis du Paradis.

« Quand je vais raconter à l'Enfer que j'ai réussi à m'enfuir de l'Eden et du Paradis sans mourir, jamais ils ne me croiront »

Puis mon attention se reporta sur Lezia qui...n'était plus une femme. Magnifique jeune homme d'une vingtaine d'années sans doute, les cheveux d'un magnifique châtain clair, il était...différent de la blonde que j'avais rencontré.

Ses yeux bleus se plongèrent dans les miens avec le même amusement qu'à l'accoutumé.

-Tu es...Lezia ?

-Bien sûr. Qui pensais-tu que je sois, Lili ?

Des choses bizarres, j'en avais vu. J'avais parfois été la cause de ce genre d'évènement. Mais là, ce que je vivais avec Lezia, c'était du jamais vu. Non seulement cette personne se déplaçait à une vitesse inégalable mais en plus elle nous avait fait sortir de l'Eden et du Paradis d'un simple claquement de doigt...presque littéralement. Et le pire était qu'elle aurait pu le faire plus tôt. Si elle était sortie s'était simplement parce qu'elle commençait à s'ennuyer.

Une vraie gamine.

-Lezia ! hurla alors une voix que je connaissais bien.

Je me retournais, un visage tout heureux alors que Lucifer apparaissait à moi. Mon sauveur, mon ange déchu, mon...

-Tu devais arriver ici il y a déjà plusieurs jours. Le contrat était clair. Tu retrouvais Lilith et tu la ramenais. Alors pourquoi tant de retard ?

Lezia leva les yeux au ciel tandis que je me contentais de frémir de satisfaction. Lucifer avait orchestré mon évasion.

-J'avais aussi fait une promesse à Gabriel, Lucifer.

-Lucifer, je suis tellement heureuse ! m'écriais-je en sautant dans les bras du Prince de l'Enfer.

Mais tandis que je voulu le prendre dans mes bras, le déchu m'esquiva. « Bon, tant pis pour moi ».

Il continuait de fusiller Lezia de son regard de braise qui me plaisait tant. J'aimais la colère de Lucifer, j'aimais le voir s'emporter et dévaster le monde d'une simple crise de fureur.

-L'important c'est qu'elle soit là Lulu. Dis Lili, qu'est-ce que tu vas faire maintenant que tu es libérée ?

J'haussais des épaules, ne sachant pas vraiment. Ces derniers temps je n'avais pas arrêté de me mêler d'affaires qui ne me regardaient pas. J'adorais ça mais peut-être que je devrais retourner en Enfer pour me reposer un peu. Je bronzerais à côté de la lave en ébullition face à un soleil absent tout en écoutant Mikhael qui chanterait de sa voix angélique.

Cela me paraissait être un bon plan. Ensuite je retournerai faire un tour sur Terre pour retrouver Gabriel et le tourmenter un peu. C'était à peu près toujours comme ça que je faisais. Je sortais de l'Enfer lorsque Gabriel descendait du Paradis, je mettais un peu de pagaille en jouant les emmerdeuses de premières et ensuite je m'éclipsais dans une sortie spectaculaire qui laissait mon intelligence se pavaner et bomber le torse de fierté et d'arrogance.

Mais cette fois-ci, Lucifer décida de choisir mon avenir à ma place.

-Elle retourne en Enfer d'où elle ne sortira plus jusqu'à nouvel ordre.

La façon dont avait Lucifer de m'aboyer ses ordres me faisait frissonner. Néanmoins il était rare que j'obéisse à un ordre.

Ma main se glissa sur le visage de Lucifer dont je pris le menton.

-Voyons Chéri, je suis une Reine en Enfer. Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi.

Lucifer attrapa sans délicatesse mon poignet, me soulevant soudainement de sol pour me balancer sur son épaule.

-Lilith, tu es liée d'un contrat avec moi depuis toujours. Dois-je te rappeler que c'est d'ailleurs toi qui m'a supplié ce pacte ?

-La ferme, claquais-je sèchement en sifflant.

Si j'étais en colère ? Il était évident que non. Mais me rappeler des choses dont je n'avais aucune envie de me souvenir m'agaçait un peu.

Lezia regarda le ciel.

-Je crois que je vais rentrer chez moi, se contenta-t-il d'annoncer.

-Tu ne veux pas aller en Enfer avec nous ? demandais-je tandis que Lucifer me tenait toujours, prêt à partir.

-Je connais déjà et ça ne me plait pas des masses. Enfin bon, je t'ai fait sortir du Paradis, je pense avoir suffisamment rempli mon rôle. Donc je peux partir maintenant.

-C'est pas cool. Pour une fois que je me fais une amie, ou un ami, que je ne torture pas...

-Tu devrais arrêter de vouloir toujours faire du mal à tout ce qui bouge, Lili.

-Je ne vois pas pourquoi. C'est marrant de voir la souffrance des gens.

-Parce que tu n'es pas une démone, Lili.

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-Tu as conclu un pacte avec Lucifer pour devenir un démon, tout le monde le sait Lili.

-Et alors ?

Lezia leva les yeux au ciel avant de croiser les bras.

-Bon, je m'en vais. Lucifer, ce fut un plaisir de faire affaire avec toi

Se contentant de me faire un clin d'œil, il disparut comme par magie.

-Mais qu'est-ce qu'elle est ?

-Les anges affirment qu'il s'agit d'un prêtre. Mais je pense qu'il s'agit plus d'un genre de dieu, me répondit Lucifer sans grande conviction.

Alors le déchu ouvrit une porte de l'Enfer, pénétrant à l'intérieur pour m'emporter avec lui.


***


Jamais Métatron n'avait paru être autant en colère. L'Archange de lumière au calme exemplaire tapait du poing sur son bureau. Il était furieux. Cela était compréhensible au vue des événements. Jamais personne ne s'était évadé de prison jusqu'à présent. Personne.

Les poings de Gabriel se serrèrent jusqu'à en faire blanchir ses phalanges. Lilith s'était enfuie avec Lezia. Gabriel se rendait compte qu'à chaque fois qu'il s'agissait de Lilith plus rien n'allait.

Lucifer et Mikhael amnésiques ? Lilith apparait et l'amnésie disparait. Les pouvoirs d'une demi-divinité et d'un ange dangereux maitrisés ? Lilith arrive et le chaos arrive alors que Claes renaît en Azraël et Yuki perd le contrôle de son Hiver. Une coupe sacrée cachée sous les traits d'une jeune fille et une jumelle pour la protéger ? Lilith fait un sourire et Lolita dévoile son identité de Saint Graal et Alice meurt pour redevenir Métatron.

Lilith était un fléau.

Pourtant Gabriel ne pouvait s'empêcher de ressentir une émotion proche de la fierté. Lilith était la première à s'évader de prison.

Fier ? Non, il ne pouvait pas être fier de cette catastrophe.

-Métatron, nous devons les retrouver. Pour Lilith je ne m'inquiète pas vraiment mais pour Lezia...Qui sait ce qu'il fera maintenant qu'il est libre.

-Eh bien moi ce n'est pas Lezia qui m'inquiète. Elle est capricieuse mais elle cause rarement de problème. Contrairement à Lilith.

Métatron ferma les yeux, s'effondrant dans son siège, le visage dans les mains. Il cachait quelque chose, c'était d'une évidence certaine.

-Métatron, que se passe-t-il ? s'inquiéta Gabriel.

Un silence régna un instant dans le bureau d'un blanc immaculé tandis que tous attendaient patiemment. Alors Métatron releva les yeux, les plantant dans ceux de Gabriel.

-Il s'est réveillé.

Le silence déjà pesant devint angoissant. Gabriel, blême, fit un pas en avant.

-Comment ça « Il s'est réveillé » ? Ce n'est pas possible...

-Sandalphon est réveillé, Gabriel. Il a ré-ouvert les yeux au moment où ta démone a empoisonné le sol de son sang.

-Et...a-t-il dit quelque chose ?

-Oui.

Alors il prit une feuille sur son bureau, la donnant à Gabriel.

-Lorsque le Bien et le Mal s'uniront

Que la glace et le feu se marieront

Tombera du ciel la fin des mondes

Le verrou s'ouvrira

Alors que le cadenas tombera

Renaîtra la Princesse sacrée

Fille du Roi blessé

Gabriel reconnaissait ces mots. Il s'agissait d'une prophétie.

-Sandalphon a véritablement prononcé ça ? Cela n'a aucun sens Métatron. Cette prophétie est déjà arrivée. Le Bien et le Mal étaient Mikhael et Lucifer. La glace et le feu étaient Yuki et Claes. Quant au verrou et au cadenas, il s'agissait de Lolita et de toi. La Princesse sacrée était Lolita et le Roi blessé est un autre nom parlant du Roi Mehaigné.

-Je le sais, une prophétie qui a été prononcée par Lauryne la prophétesse des dieux de la Lune. Seulement les dieux ont moins de pouvoir aujourd'hui et tu connais les prophètes de ce genre de divinités. Ils sont...approximatifs. Ce qui n'est jamais le cas de Sandalphon. Et voici ce qu'il a dit.

Alors Métatron s'empara d'une autre feuille, se mettant à la lire à haute voix sur un ton lourd de sens.

-Lorsque le Bien et le Mal s'uniront

Que la glace et le feu se marieront

Tombera du ciel la fin des mondes

Le verrou s'ouvrira

Alors que le cadenas tombera

Renaîtra la Princesse sacrée

Fille d'une foi blessée.

Gabriel fronçait les sourcils, comme ses autres frères présent dans la pièce. Qu'est-ce que cela signifiait ? Certes, il n'était pas étonné par l'erreur de Lauryne. Après tout il était parfois difficile de comprendre les dieux depuis leurs réseaux célestes. Seulement il ne voyait pas en quoi cette « modification » pouvait changer quoi que ce soit.

-La prophétie s'est exécutée, Métatron.

-J'espère que tu as raison.

Seulement même Gabriel doutait de sa propre affirmation.

Sandalphon était un ange si proche de leur Père qu'il était en constante discussion avec lui. Si bien que lorsque la puissance de leur Père fut à son apogée, Sandalphon s'endormit au même moment où leur Père se tut. Le fait qu'il se réveille maintenant était réjouissant...et inquiétant.

-Métatron, est-ce que Sandalphon va bien ? Il est ton frère jumeau. Tu es le mieux placé pour le savoir.

-Est-ce que tu insinuerais que son sommeil lui a fait perdre...la tête ?

-Non, je suis inquiet. Avec les récents événements et Lilith qui s'est enfuie accompagnée de Lezia, je me dis que le réveil de ton frère est inquiétant. Nous aurons besoin de lui pour comprendre ce qu'il a déclaré. Alors s'il ne s'est pas remit de ses siècles de coma, je devrais partir sans aucune information à la recherche de Lilith.

-Pourquoi voudrais-tu aller la chercher ? Elle n'est qu'une simple démone. Une Reine, certes, mais juste un démone qui a trahit Adam et notre Père pour rejoindre l'Enfer.

Il le savait, Gabriel était conscient de ça. Lilith était la première femme de la Création. Une femme qui avait fui le jardin d'Eden pour retrouver l'Enfer et y conclure un pacte avec Lucifer, faisant d'elle une démone.

-Le fait que Sandalphon se réveille dans la même période où Lilith fait des siennes ne me rassure pas.

-Tu as raison. J'ai simplement l'impression que tu es plutôt proche de cette pécheresse. Dois-je m'en inquiéter Gabriel ?

-Aucunement. Tes craintes sont infondées et inutiles. Je l'aurai tué là-bas si son sang n'avait pas commencé à tout détruire.

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