𝐉𝐨𝐮𝐫 𝟏𝟒 : 𝐌𝐞𝐠𝐮𝐦𝐢.






























𝐂𝐄𝐍𝐃𝐑𝐈𝐋𝐋𝐎𝐍

𝐌𝐞𝐠𝐮𝐦𝐢 𝐅𝐮𝐬𝐡𝐢𝐠𝐮𝐫𝐨

𝐗𝐈𝐕


































           Mes mains ont saisi le tissu bleu de ma robe il y a quelques heures déjà, sans le lâcher.

           Pieds nus, je marche sur les nénuphars enchantés s’étalant à la surface de cette rivière. Possédés par un sort, ils ne faiblissent pas sous mon poids. Je parviens à me déplacer dessus, admirant le reflet de ma robe irisée sur la surface de l’eau transparente.

           Partout autour de moi courent des plantes. Elles bordent le point d’eau qui mène jusqu’au château. Je l’ai quitté ce matin, ayant besoin d’un grand bol d’air frais. Cependant, à présent, il me faut revenir.

           Le soleil est haut, dans le ciel. Ses rayons s’éclatent en colonnes de lumière sur toutes ses tours pressées les unes aux autres qui forment le splendide palais dans lequel je vis depuis quelques mois, maintenant.

           Jamais je n’oublierais cette nuit qui a scellé mon destin.

           Prisonnière d’un manoir où ma belle-mère me tyrannisait à l’aide de mes deux demi-soeurs, j’ai demandé la permission de me rendre au bal qu’organisait le roi pour son fils. Si la marâtre m’a autorisée à m’exécuter, elle a posé une condition : que le sol brille, que les fenêtres chatoient, que la poussière ne soit plus.

           Là était ma plus fabuleuse victoire. Pour la première fois depuis que je la servais, je détenais une chance possible de m’amuser. J’étais débordée d’excitation à l’idée de vivre ne serait-ce qu’une soirée similaire à celle des vieux contes que je cachais alors, sous mon oreiller.

           A l’orée de cette nuit, fraiche et pimpante, j’ai eu le plaisir de me rendre devant le carrosse.

           Cet instant demeurera à jamais gravé dans ma mémoire.

           Les doigts de l’une tirant sur mon collier de perles et le brisant, ceux de l’autre agrippant avec force ma robe et la déchirant, le crachat qui a heurté ma joue, abimant le maquillage que j’avais mis tant de temps à exécuter.

           Mon coeur se serre encore lorsque mes pensées glissent vers ce moment.

           Soudain, mes pas se figent. Mes pieds nus se posent sur les nénuphars et je réalise que je ne peux pas aller plus loin. Dans le reflet de l’eau, je vois l’ombre d’un minuscule pont de pois bombé qui passe au-dessus de la rivière, ne laissant qu’un petit mètre pour se glisser dessous apparait.

           Mais, surtout, j’aperçois la silhouette de quelqu’un, accoudé à sa rampe. Mon coeur fait un bond en le reconnaissant.

           Je relève aussitôt la tête.

— Je me demandais bien quand ma femme allait se rendre compte que cela fait plusieurs minutes que je la regarde.

           Ma poitrine se gonfle de joie en croisant les yeux bruns, affutés de longs cils d’ébène, de mon époux. Les lèvres de ce dernier se sont plissées en un sourire malicieux.

           D’un bond, je me rue sur la rampe. Celle-ci séparant nos deux corps, je me penche par-dessus elle afin de me rapprocher le plus possible de Megumi.

           Ce dernier sourit en voyant mon nez frôler le sien.

— Tu m’as manquée, chuchote-t-il en observant mes lèvres.

— Toi aussi.

           Ses mains glissent autour de mes hanches, traînant jusque dans mon dos où il me plaque mieux à son corps. Nos torses se pressent l’un à l’autre et il incline légèrement la tête.

           Là, je m’approche pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres.

           Brutalement, je chute en arrière. Un hurlement franchit mes lèvres quand ma vision bascule. Megumi me suit, accroché à mon corps.

           Mon dos percute la surface de la rivière en un claquement sec. Le froid pénètre aussitôt ma robe, m’arrachant un hoquet étranglé.

           Il me faut quelques instants pour comprendre ce qu’il vient de se passer.

— Dis donc, Megumi, t’as une curieuse façon de mettre la table, toi.

           Postée à l'extrémité du pont, une femme parée d’un capuchon lilas nous observe. La main encore levée dans les airs, je devine qu’elle vient de lancer un sort qui a fait disparaître la barrière du pont à laquelle j’étais accrochée. Ceci a alors causé notre chute.

           Je pousse un soupir agacé en découvrant cette dame qui n’est autre que ma belle-mère… ainsi que ma marraine, la bonne fée.

— Je suis prince, je n’ai pas à mettre la table ! s’exclame mon époux, consterné.

— Tu la veux, celle-là ? gronde l’autre en montrant le dos de sa main.

           Il pousse un soupir, roulant des yeux. 

— Pas de soupir avec moi, jeune homme. Il serait aussi temps que vous appreniez à taper la tambouille… Votre femme ne peut pas être la seule à savoir entretenir une maison.

— Mais elle ne le fait plus puisqu’elle a des gens ! s’exclame-t-il, assis à côté de moi dans l’eau, sa main venant se poser sur mon genou qu’il caresse. Et j’aimerais profiter de mon retour de campagne avec elle, si vous le voulez bien !

           Ma marraine considère sa paume glissant sur ma jambe. Puis, dans un claquement de langue, elle lève les yeux au ciel mais s’avoue vaincue.

— Je vous laisse une heure.

           Là-dessus, d’un geste de la main, elle disparaît en une poussière d’étoiles.

           Quelques instants, j’observe l’endroit d’où elle vient juste de s’évaporer, médusée. Megumi, doucement, embrasse ma joue. Je devine qu’il veut qu’on se retrouve un peu et qu’il est soulagé que sa belle-mère soit partie, qu’il n’a sûrement pas envie de parler d’elle.

           Mais je ne peux m’empêcher d’être étonnée par son comportement.

— Mais qu’est-ce qui lui arrive, à la fin ?

           Lorsque mes demi-soeurs s’en sont prises à moi, elle est celle qui est intervenue, me donnant une allure pimpante ainsi qu’un carrosse. Soit, elle m’a expliqué que le charme se lèverait à minuit.

           Seulement elle n’a jamais semblé ravi que, durant cette soirée, Megumi et moi soyons tombés amoureux.

— Qui peut comprendre ce qu’il se passe dans le crâne de cette femme ? maugréé mon mari en embrassant mon épaule, son bras s’enroulant mieux autour de mon corps tandis que l’eau se presse à nous.

           Me tournant vers lui, je capte son regard.

           Ses lèvres demeurent un instant sur mon bras, descendant jusqu’à ma main. Cependant, lorsqu’il dépose un baiser sur cette dernière, un soupir le prend et il roule des yeux.

           Il a compris que je n’allais pas abandonner ce sujet de conversation si aisément.

— Ecoute, je ne sais pas…, admet-t-il en liant sa main avec la mienne. J’ai essayé d’en parler avec ma mère quand je suis allé la voir et elle m’a dit que la marraine et père s’étaient connus avant qu’il n’épouse ma mère et m’ait avec elle… C’est d’ailleurs quand ma mère est tombée enceinte de moi que la marraine a renoncé à revenir auprès de mon père.

           Ses yeux fixent sa main, caressant ma hanche distraitement. Je peux apercevoir l’ombre dans son regard.

— Je suppose qu’elle voit en moi le symbole de l’amour qu’elle n’a pas pu avoir, pendant vingt ans, avec Toji…

— Mais c’est absolument écoeurant ! Tu n’as rien à voir là-dedans ! Tu étais un enfant !

           Ses épaules se haussent et il esquisse une moue boudeuse. Voyant qu’il en est peu convaincu, croyant même deviner qu’il est d’accord avec tout cela, je saisis son visage en coupe.

           Vivement, je le redresse afin que ses yeux se plantent dans les miens. Mon nez frôle le sien et je chuchote : 

— Hé… Elle n’a nullement le droit de te critiquer sur un quelconque symbole que tu serais ! Tu sais ce que tu es, à mes yeux ?

           Il attend la suite tandis que des larmes révoltées qu’il se considère de la sorte, menacent de couler sur mes joues.

— Tu es mon sauveur, mon prince… Tu m’as ouvert les yeux sur ce que devait être ma vie et j’ai pris la décision de la changer.

           Je me souviendrais toujours de la terreur qui s’est emparée de moi le jour où, enfermée au sommet d’une tour de mon manoir, j’ai aperçu le carrosse royal. Megumi m’avait cherché partout, dans le royaume.

           A chaque porte, il s’était arrêté. Il avait fouillé les maisons, tentant de me retrouver. Et quand ma belle-mère l’avait compris, elle m’avait poussée dans ma chambre et verrouillé la salle à double-tour.

           Cela avait été la goutte de trop. Le geste que je ne pouvais plus tolérer.

           A mains nues, j’ai descendu la façade de la tour.

           Arrivée à quelques mètres au-dessus de l’herbe, épuisée par mon ascension et les bras ballants, j’ai réalisé que je n’y arriverais plus. Je n’étais pas habituée à un exercice si intense. Pourtant, je me suis forcée. J’ai redoublé d’efforts.

           Mon pied a glissé sur une pierre. Je suis tombée.

           Cependant, au lieu de frapper le sol de plein fouet, deux bras m’ont rattrapée. Sonnée, j’ai mis quelques instants à revenir à moi, comprendre qui me tenait dans une étreinte ferme et apaisante.

           Là, mon regard a croisé celui de Megumi. Il venait de m’attraper au vol.

           Ses joues étaient rosées en-dessous de ses yeux frémissants. Sa lèvre a tremblé lorsqu’il m’a demandé comment j’allais. Et j’ai senti mon cœur battre à tout rompre lorsqu’il a soufflé qu’il m’avait tant cherché.

— Toi aussi, tu m’as ouvert les yeux. Mon cœur était flétri, jusqu’à te rencontrer, chuchote-t-il avant d’abandonner un baiser sur mes lèvres.

           Son bras glisse sous mon dos, m’attirant dans une étreinte. J’éclate de rire sentant ma robe glisser dans l’eau. Il abandonne un baiser sur ma gorge.

— Tu ne crois pas qu’on devrait sortir d’ici ? 

— Plus tard, laisse-moi rester avec ma femme un peu plus, chuchote-t-il contre ma peau, frottant sa joue contre mon épaule en me serrant contre lui.

           Je ris plus fort encore en nous sentant nous enfoncer entièrement dans l’eau. Assis au fond, la surface arrive à hauteur de nos gorges.

           Quelques éclaboussures parsèment ses cheveux mais il ne s’en préoccupe pas. Son regard s’éternise sur moi tandis qu’il sourit avec douceur.

— Tu m’as tellement manqué, mon amour. Je n’ai plus jamais envie de partir en campagne.

— Alors emporte-moi avec toi.

           Ses yeux s’écarquillent et il recule un instant. Pas une seule seconde l’idée que ce soit une blague de ma part ne le traverse et je suis satisfaite de cela.

           Cela montre qu’il me connait bien. Je ne ris effectivement pas.

— En campagne militaire ?

— Depuis toute jeune, j’inculque la discipline à des souris pour qu’elles m’aident dans mon ménage, je peux orchestrer une armée ! je lâche dans un rictus malicieux.

           Là, je ne suis pas sérieuse. Il sourit légèrement mais revient sur le précédent sujet de conversation.

— Dis-moi à quoi tu pensais.

           Un sourire tendre étire mes lèvres.

           Ma marraine n’a cessé de me répéter qu’un homme écoutant mes projets et ne me coupant pas d’un rire moqueur était le strict minimum. Cependant cela me fait tout de même du bien lorsque Megumi a cette attention envers moi.

           Ma belle-mère ne l’avait pas, elle.

— Je songeais à la position de diplomate. Depuis que je suis au château, marraine est chargée de mon instruction et m’a enseigné cet art…

           J’hésite un instant et tourne la tête. Ma propre audace me fait honte. Je ne suis pas ici depuis assez longtemps pour me montrer aussi présomptueuse.

           Cependant, Megumi saisit mon menton entre mon index et mon pouce, me forçant à le regarder. Ses yeux sont doux lorsqu’il me détaille.

— Dis-moi. J’ai envie de savoir ce que tu veux faire.

           Mon coeur bat à tout rompre et je chuchote : 

— J’aimerais entamer les négociations avec le Royaume Rouge, tenté de les convaincre d’investir dans le traitement des eaux. Là-bas s’est répandu l’éréthisme a une vitesse folle car du mercure pollue les lacs où s’abreuvent les paysans et avec lesquels ils irriguent leur terre.

           Il pousse un soupir, acquiesçant gravement.

— Effectivement, j’ai entendu parler de cette histoire. Une bien sombre histoire, d’ailleurs…

           Son regard se pose sur moi et je devine à sa façon de pincer les lèvres qu’il n’est pas réellement enthousiasmé par ma proposition.

— Je… Je suis désolée d’avoir dit ça.

— Pourquoi tu t’excuses ? s’exclame-t-il, abasourdi.

           Une vieille habitude datant du manoir des horreurs. Ne pas s’excuser assez vite valait un coup de bâton. Ne pas s’excuser du tout en valait dix.

           Je ne réponds pas, ne voulant me rappeler ces odieux souvenirs.

— Ecoute, je vais te demander de rédiger différentes propositions de traitement de ce conflit et si elles me satisfassent, j’en parlerais au conseil.

           Mon cœur s’emballe et mes yeux s’illuminent.

— Sache que j’ai confiance en toi mais en tant que prince, je me dois d’être impartial et évaluer tes qualités avant de te donner un tel poste. Alors ne prends pas mal que je…

— Merci tellement !

           D’un geste brutal, je me jette à son cou. Un rire franchit mes lèvres et nous basculons ensemble. Mes lèvres embrassent à toute vitesse les siennes.

           Ses bras me serrent contre lui. 

           Il semble d’abord surpris par ma réaction mais dépose un baiser sur mon front, souriant tendrement.

— Tout pour toi, mon amour, chuchote-t-il en enfouissant son visage dans le creux de mon cou.













           Quelle situation embarrassante.

           Je me trouvais dans la bibliothèque, à rassembler des bouquins afin de potasser une situation diplomatique quand la porte s’est ouverte à la volée. Mes vieux réflexes ont agi à ma place et, au lieu de me retourner, je me suis jetée derrière une étagère pour me cacher.

           Lorsque que ma belle-mère me trouvait dans son chemin, même si je faisais quelque chose qu’elle m’avait ordonné de faire, son pied finissait systématiquement entre mes omoplates.

           Maintenant, je n’ose plus en sortir, craignant de donner l’impression que j’espionne. Cependant, derrière les murs parsemés de bouquins grimpant jusqu’au ciel, j’entends une conversation qui est loin de me concerner.

— Tu comptes m’expliquer ce qui ne va pas avec mon fils ?

           La voix du roi m’attire un frisson d’embarras. Pitié, qu’il ne me trouve pas…

— Je n’ai rien contre ton garçon, c’est un gentil gamin.

           Ma marraine… 

           Eux deux n’ont encore rien officialisé mais elle passe le plus clair de son temps à ses côtés. Je les surprends souvent, à rire ensemble derrière un rideau, faire une balade dans les jardins royaux où même prendre le thé dans le salon, discutant.

           Pour sûr, ils sont l’amour d’une vie et profitent de leurs retrouvailles.

— Alors pourquoi t’acharnes-tu autant sur lui ? fait remarquer Toji avec douceur.

— Cela n’a rien à voir avec de l’acharnement.

           Vu de ma fenêtre…

— Explique-moi, ma douce. Je vois bien que quelque chose coince… Est-ce que c’est lié au fait qu’il soit l’enfant de mon mariage avec une autre ?

— Par l’Ordre des Marraines, Toji, pour qui me prends-tu ?

— Pour la femme la plus époustouflante du monde mais là n’est pas la question.

           Elle rit doucement. Puis un soupir franchit ses lèvres.

— Quand comprendrez-vous, vous autres gens de pouvoir, que la véritable puissance se tient dans l’indépendance ?

           Surprise, j’écoute plus confortablement.

— Ton fils ne sait que donner des ordres, pas les exécuter et c’est extrêmement dangereux. Si demain, il perd tout, il ne sera pas capable de se débrouiller seul… Voir même pire, sa femme l’aime tant qu’elle sera laissera peut-être bouffé par lui en voulant l’aider !

           Je frissonne.

— J’enseigne à mes filles d’apprendre à s’aimer soi-même avant de se marier car la vie ne peut s’arrêter si jamais il s’en va… Et j’apprends à ton fils à savoir faire quelques basiques choses tout seul car l’argent ne peut être son seul salut. S’il perd tout, il doit pouvoir survivre.

           Elle pousse un soupir.

— Je sais que cela n’en a pas l’air mais j’aime ton fils tout comme j’aime ta belle-fille. Je veux juste m’assurer que cela puisse durer très longtemps, qu’ils aient la chance de vivre les années qu’on nous a volées avant que la routine ou autre chose ne les dévore.

           Mes yeux se ferment. Sans doute ai-je été trop dure avec elle. Je n’avais pas saisi ses véritables intentions.

           Jetant un regard par-dessus mon épaule, je m’aperçois qu’ils sont debout l’un en face de l’autre.

— Navré d’avoir douté de toi, mon amour.

           Toji saisit les épaules de sa femme dans un sourire doux.

— J’ai tellement de chances de t’avoir.

           Puis, il l’embrasse tendrement.













           Megumi sursaute quand je déboule dans son bureau. 

— Comment on cuisine une omelette ?

           Atterré, le garçon lève le nez du parchemin qu’il lisait. Ses yeux me regardent un instant.

— Je peux sonner nos gens, si tu le souhaites.

— Non.

           Ma voix est douce et mes pas, inaudibles. Je m’approche de lui et m'assois sans aucune brutalité sur le fauteuil faisant face à mon bureau lorsque je déclare : 

— C’est à toi que je le demande. 

           Ses lèvres se pincent et ses sourcils se froncent légèrement. Il fait mine de m’ignorer, retournant à ses bouquins.

           Il se referme…

— Ce n’est pas un reproche que je te fais mais une simple question.

           Timide, les joues légèrement rosées, il pose alors les yeux sur moi.

— Je ne connaissais rien de la vie de château avant d’arriver ici. Alors je comprendrais que tu ne connaisses rien de la vie de gens du peuple avant d’en épouser une…

           Il déglutit péniblement.

— Je…

           Hésitant, il détourne le regard.

— Je sais que cela fait partie des choses “basiques” que “n’importe qui” sait faire mais non… Je ne sais pas cuisiner une omelette, je ne sais pas non plus avec quoi on nettoie le carrelage ni comment…

           Il ne finit pas sa phrase. Je saisis sa main, souriant tendrement.

— Ça veut dire quoi “n’importe qui sait le faire” ? je demande avec douceur. Ces gens qui savent le faire ne savaient pas le faire jusqu’au jour où ils ont appris ! Tout simplement !

           Un sourire brillant aux lèvres, je me redresse en faisant le tour de la table. Il m’observe faire.

— Que fais-tu ?

— Et bien, je vais apprendre à mon mari à cuisiner une omelette et peut-être même une tarte !

           Il semble surpris mais ne proteste pas. Lorsque je saisis sa main et le tire à ma suite, il se laisse faire.

           Cependant, juste avant que nous franchissons le seuil de son bureau, il attrape mes hanches et me ramène près de lui, mon dos plaqué à son torse.

           Là, glissant le visage dans le creux de mon épaule, il chuchote avec douceur : 

— J’ai tellement de chance de t’avoir.

































































































à demain !!

merci énormément
de m'avoir rassurée
hier ! c'est adorable
de me soutenir ainsi
que ce projet.

merci tellement !





































































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