☽ Chapitre 16 ( Partie 1. )

J'étais finalement allée rejoindre l'intérieur du bâtiment où avaient pénétré les trois autres un peu plus tôt. Bien que j'avais encore la tête ailleurs. Ce type... avait-il remarqué que j'étais une Van Vein ? Et qu'était-il ? Les seuls à m'avoir fait frémir de la sorte, c'était Mortem et Eclipse. Les deux étaient respectivement un vampire et un loup-garou, mais aussi et surtout des démons. Cet homme en était-il un aussi ? Je me prenais peut-être la tête pour rien, les évènements de ces dernières semaines m'amenaient à avoir ce comportement méfiant à la limite de la paranoïa des fois. Je demandais la chambre de ma mère à la réception : Leslie Van Vein. On m'indiqua le deuxième étage, chambre numéro 24. Je remerciais la réceptionniste avant de me rendre à l'ascenseur et l'appeler. Alors que j'attendais la machine, quelqu'un vint prendre place près de moi, je donnai un rapide coup d'oeil, mais je restais figée face à ce que j'avais devant moi. Ce n'était pas un être vivant, c'était un mort. Comment je le savais ? À son teint cireux et au bout de mâchoire révélée par le manque de peau et de chair sur le côté de son visage, sans parler du fais que je pouvais voir à travers à certains endroits.

Je perçus très clairement le son produit par l'ascenseur alors que les portes s'ouvrirent. Mais j'étais totalement incapable de rentrer en sachant que cette chose allait très certainement m'y suivre. Elle savait que je la voyais, parce qu'elle me mirait du coin de son œil vitreux. Mon coeur pompait rapidement dans ma poitrine, alors que mon souffle avait une cadence anormale. Lentement, je me détournais jusqu'à faire dos au spectre et je me mis à marcher en direction des escaliers. Je grimpais les marches, mais j'avais la désagréable impression que mon corps pesait des tonnes et que ces foutus escaliers n'en finiraient jamais. Pourtant, je parvins au second étage sans le moindre accro, je ne pus m'empêcher de regarder en direction des étages inférieurs pour m'assurer que cette chose ne m'avait pas suivie. Mais ça ne semblait pas être le cas, ce qui fut un grand soulagement. C'était vraiment une des sensations les plus horribles que d'avoir constamment quelque chose à ses trousses. Je n'arrivais pas à savoir si je parviendrais à me faire au fait de voir toutes ses créatures qui vivaient dans l'ombre. Je me retournai et ne pus retenir un cri d'effroi accompagner d'un violent sursaut quand je vis Miki derrière moi.

Il m'avait retenue alors que j'avais manqué de peu de chuter dans les escaliers juste derrière moi. Je m'étais également agrippée aux manches de son sweat trois fois trop grand. On se dévisagea, les yeux écarquillés avant que je ne me reprenne et ne m'agace légèrement.

— Ne me fais pas ce genre de chose ! lui reprochai-je. Tu sais bien que j'ai des problèmes d'angoisse ! Tu veux ma mort, Miki ?!

— Je suis désolé, je voulais pas te faire peur. Mais j'ai pas eu le temps de me signaler avant que tu te retournes... pardon...

Il avait cette expression d'enfant triste qui fit immédiatement retomber ma colère, je ne pouvais décidément pas lui en vouloir bien longtemps. Je soupirai doucement alors que mon front se posa contre son épaule. Je ne le sentais pas respirer alors que son visage était presque niché dans mes cheveux, pourtant Miki semblait bien plus vivant que Mortem, qui lui, avait un coeur qui battait et il respirait. Enfin, respirait-il vraiment ou faisait-il semblant ? Je devrais lui poser la question. Même si je chassai bien vite cette idée au fin fond de mon esprit, ce serait donner une raison de plus à Mortem de jouer avec moi.

— Désolée, m'excusai-je à mon tour, mais il y avait... quelque chose en bas.

— Quelque chose ?

Je sentais l'interrogation dans sa voix. J'avais grossièrement expliquer le... problème de ma famille à Amanda, mais je n'en avais jamais parler à Miki. Il savait que j'étais spéciale, il l'avait compris au comportement de Mortem, mais la raison... personne ne lui en avait jamais fais part. Il faudrait que je lui explique un jour. Je soupirai une nouvelle fois avant de redresser la tête et m'écarter du jeune vampire.

— Laisse, dis-je simplement, je t'expliquerai une autre fois.

Il n'insista pas, malgré une moue dubitative. C'était quelque chose que j'aimais chez lui, il n'insistait jamais. C'était autant une qualité qu'un défaut.

— Bon, allons voir ma mère.

Sans lui laisser le temps de répondre, je me mis à marcher dans le couloir. Les fenêtres laissaient entrer une lumière blanche et froide, donnant une ambiance terne à l'endroit. Je suivais les numéros de porte qui défilait jusqu'à arriver au numéro 24. Je me plantais devant le panneau de bois blanc, j'avais le coeur qui battait fort, ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas vue. Allait-elle me reconnaître ? M'aurait-elle... pardonné ? Moi qui était restée sans rien faire alors qu'on l'emmenait de force dans cet endroit où elle n'avait pas envie d'être. Je l'espérais sincèrement. Je frappais trois petits coups à la porte avant de rentrer dans la pièce. Trois paires d'yeux se posèrent alors sur moi. Les regard de Dylan et Niall ne me dérangeaient pas, mais les yeux verts de celle qui m'avait donné la vie, c'était une autre histoire. Je me sentais presque mal, même si elle ne semblait animée d'aucune animosité. C'était ma propre culpabilité qui me prenait aux tripes à cet instant. Ma vue se brouilla à cause des larmes qui remplirent mes yeux, je les essuyais rapidement à l'aide de la manche de ma veste.

J'eue un brusque mouvement de recule, ce qui me fit me cogner contre Miki, quand je la vis se lever pour venir vers moi. Elle s'arrêta quand seule une faible distance nous sépara. Elle m'observa la bouche légèrement entre-ouverte. J'aurais dû dire quelque chose, mais impossible, les mots refusaient de sortir. Je tressaillis quand ses mains s'emparèrent de mon visage avec une douceur que je n'avais plus connue depuis ce qui me semblait être une éternité.

— Calyptia, articula-t-elle alors que ses lèvres s'étirait en un sourire radieux, tu es devenue si belle.

Je restais toujours muette face à elle, mais les larmes qui s'était accumulées dans mes yeux dévalèrent mes joues, trempant la peau de ma mère. Un torrent d'émotion déferla sur mon coeur et je ne pus m'empêcher de craquer. Je me mis à pleurer de manière bruyante et incontrôlable, le tout entre-couper d'excuse incohérente. Je voulais seulement lui demander pardon d'avoir été si lâche. De l'avoir laissé être enfermée entre ces murs pendant que moi, je reniais ce que j'étais, que je la reniais elle et tout ce qu'elle avait fait pour moi depuis ma naissance. Elle avait toujours fais en sorte de nous protéger, Dylan et moi, de ces créatures, invisibles pour la majorité de l'humanité, qui vivaient dans les ombres de notre monde. Et elle ne ressentait aucune haine pour moi. Je me sentais tellement minable, encore plus quand ses bras se refermèrent sur moi en une douce étreinte maternelle.

— Ne pleure pas mon amour, tout vas bien.

Il me fallut de très longues minutes pour réussir à tarir le flot de chagrin qui s'écoulait par mes yeux. Mais quand ce fut fait, j'avais une mine... pitoyable. J'avais l'air encore plus fatiguée que je ne l'étais déjà. Dylan me tendit des mouchoirs pour que je puisse essuyer mes joues et la morve qui coulaient de mon nez. Quand je fus de nouveau apte à tenir une conversation, ce fut ma mère qui reprit la parole en premier.

— Je suis vraiment heureuse de te voir Calyptia, tu m'as tant manquer ses dernières années. Dylan m'a dit que tu étais devenue religieuse, c'est plutôt surprenant.

Je l'observai en silence. Elle n'avait pas changé malgré les années, aucune trace de rides n'étaient présente sur sa peau, elle était juste resplendissante avec ses long cheveux bruns, ses yeux verts, sa bouche pulpeuse étirée en une sourire radieux qui dévoilait une belle dentition blanche. Je me sentais vraiment misérable à côté d'elle et de Dylan. Finalement, je secouai la tête de manière négative.

— Je ne suis plus bonne sœur, confiai-je. Plus depuis environ trois mois. J'ai... enfin c'est une longue histoire.

— Raconte-la moi, Calyptia.

Je détaillais une nouvelle fois les traits de ma mère, avant d'entamer mon récit. Ça ne servait à rien de lui cacher la vérité. Je n'omis aucun détails, elle ne m'interrompis pas une fois, même si du coin de l'oeil, j'avais vu Dylan se renfrogner fortement. La simple évocation de Mortem lui était visiblement insupportable. Quand j'eue terminé, un silence s'installa dans la pièce, personne ne pipa mot. C'était gênant, j'avais l'impression que l'on était entrain de faire mon procès. Les mains de celle qui m'avait mise au monde vinrent s'emparer des miennes pour les caresser doucement.

— J'aimerai te dire que tout va bien se passer, souffla-t-elle, mais ce serait te mentir. J'ai essayé de vous maintenir loin de tout ça le plus longtemps possible. J'ai, certainement, naïvement espéré que je pourrais vous protégez de tout ça, comme ma mère l'avait espéré pour moi.

Elle marqua une pause, ses yeux fixant mes mains qu'elle continuait de caresser.


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Je vous présente cette fois-ci la mère de Calyptia et Dylan ! 

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